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Entrée à Jérusalem, les rameaux

Image Le temps de carême nous emmène jusqu’à Jérusalem, le jour où Jésus y entre de manière publique. Voici le culte qui a été célébré dans un tel contexte, préparé et présenté par des enfants et des adolescents de la paroisse de La Broque, département du Bas Rhin 

Objectifs :

  • vivre ensemble (toutes générations et tous paroissiens, un culte où chacun peut trouver sa place et recevoir « le pain de la route »
  • raconter l’entrée de Jésus à Jérusalem
  • en dire l’actualité pour nous aujourd’hui

Effectifs :

5 catéchumènes et 15 enfants de 6 à 12 ans fréquentant régulièrement le club biblique

Préparation :

Les catéchumènes ont travaillé leurs textes au micro
Les autres enfants ayant un rôle dans le culte ont préparé une demi heure avant le culte

Matériel :

  • Feuilles avec les chants + une petite feuille vierge par feuille de chants
  • Stylos répartis dans l’église
  • Panneaux accrochés dan le dos des enfants (préparés si possible avec eux)
  • Corbeilles

Déroulement du culte

Ce déroulement comporte les textes, les prières, les références des chants sont indiquées

  • Prélude
  • Accueil

« Je vous souhaite à toutes et tous la bienvenue en ce dimanche des Rameaux, pour ce culte de famille, que nous essaierons de vivre ensemble, toutes générations confondues.

Ce temps de culte nous est donné pour chanter et remercier Dieu, pour prier et ce matin, pour que la prière d’intercession exprime plus particulièrement, les préoccupations de chacun, vous pourrez écrire vos intentions de prière sur les petits papiers joints aux feuilles de chant, les enfants les collecteront tout à l’heure en même temps que l’offrande. »

Prière d’introduction :

« Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit comme il était au commencement, comme il est maintenant et comme il sera éternellement.

Le Christ vient, réjouissons-nous !      

Amen. »

  • Cantique : ARC 214 / 1 – 3
  • Mise en scène : Devant l’autel, une scénette réalisée avec des figurines bibliques représente l’entrée de Jésus à Jérusalem, au premier plan, la joie de la foule, à l’arrière plan trois croix figurent le Golgotha. A défaut de figurines, une image, une diapo…
  • Interroger les enfants sur la scénette qu’ils voient jusqu’à ce que l’un d’eux trouve qu’il s’agit de l’entrée de Jésus à Jérusalem. On leur propose alors de leur raconter toute l’histoire en détail.

Récit 1 :

Pasteur : « Jésus et ses disciples approchent de Jérusalem. Ils arrivent près de Bethphagé, au mont des Olivier: Jésus y envoie deux disciples : «

Un enfant:: «  Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez tout de suite une ânesse attachée et un ânon avec elle ; détachez-la et amenez-les-moi. Et si quelqu’un dit quelque chose, vous répondrez : ″Le Seigneur en a besoin″ et on les laissera partir tout de suite. »

Un temps court

Pasteur : Les choses se passent ainsi pour que s’accomplisse ce qu’a dit le prophète Zacharie :
 
Un enfant::« Dites à Jérusalem : Regarde ! Ton roi vient vers toi ! Il est plein de douceur. Il est monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une bête de somme. »

Un temps court

Pasteur :  » Les disciples s’en vont et font ce que Jésus leur a commandé. Ils amènent l’ânesse et l’ânon ; puis ils posent sur eux leurs vêtements et Jésus s’assoit dessus. Sur le chemin, beaucoup de gens étendent des vêtements sur le chemin.

Nous allons arrêter un moment le récit car nous devons nous aussi nous alléger un peu. Je vous invite à la prière. »

  • Confession du péché : En ce dimanche des Rameaux, nous te voyons Seigneur Jésus venir à nous avec humilité. Mais nous, comment te recevons-nous ?

Un enfant: Comme la foule t’a acclamé puis t’a laissé crucifier, nous reconnaissons que nous nous détournons souvent de toi, que nous ne savons pas toujours te recevoir pleinement dans notre vie.

Alors ce matin, Seigneur, comme certains ont retiré des vêtements et les ont déposé à tes pieds, nous voulons nous débarrasser de tout ce qui nous sépare de toi : notre orgueil, notre égoïsme, notre manque de foi, nos doutes, nos erreurs de jugement, nos colères…

Mise en scène : les enfants rassemblés aux premiers rangs se lèvent sur le banc puis enlèvent leur vêtement sur lesquels sont accrochés des panneaux (visibles par le reste de l’assemblée) : égoïsme, doutes, erreurs, colère… Puis ils se  rassoient.

Un enfant:: Viens, Seigneur, viens vers nous, car nous avons de besoin toi, nous avons besoin de ton pardon et de ton amour.    Amen

  • Répons : ARC 724/2
  • Annonce de la grâce : Dieu le Père nous a envoyé son Fils qui nous aime comme on n’a jamais aimé. Par son amour, il nous pardonne. Par sa vérité, il nous libère. Par sa justice, il nous sauve. Par sa paix, il nous bénit. Amen
  • Répons : ARC 724/1

Récit 2 :

« Reprenons l’histoire : Alors que Jésus approche de Jérusalem, des gens étendent des vêtements sur le chemin, d’autres coupent des branches d’arbres et ils les mettent  sur le chemin. Il y a beaucoup de monde parce que le peuple se rend en foule à Jérusalem pour célébrer la Pâque. Et les foules qui marchent devant Jésus et celles qui le suivent l’acclament comme un roi avec ces mots venus de leur histoire : »
 
Un enfant:: Hosanna au Fils de David !
Que Dieu bénisse celui qui vient en son nom !
Hosanna au plus haut des cieux !

  • Louange : Nous aussi acclamons notre Seigneur ! Pendant la louange, nous chanterons « Hosanna, béni soit ».
 
Pasteur : Portes, ouvrez-vous largement ! Ouvrez-vous, portes anciennes ! Laissez entrer le roi glorieux !
Assemblée : ARC 442
Un enfant:: Qui est ce roi glorieux ?
Pasteur : C’est le Seigneur : Il vient. Il bouscule nos habitudes, il balaie nos idées fausses, il pardonne nos péchés, il nous parle de l’amour de Dieu. Portes, ouvrez-vous largement ! Ouvrez-vous, portes anciennes ! Laissez entrer le roi glorieux !
Assemblée : ARC 442
Un enfant:: Qui est ce roi glorieux ?
Pasteur : C’est le Seigneur : Il vient. Il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne. C’est lui, notre unique sauveur. Portes, ouvrez-vous largement ! Ouvrez-vous, portes anciennes ! Laissez entrer le roi glorieux !
Assemblée : ARC 442
Un enfant:: Qui est ce roi glorieux ?
Pasteur : C’est le Seigneur de l’univers, le roi de paix, c’est Jésus-Christ ! C’est lui ce roi glorieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna !
Assemblée : ARC 442
 
Récit 3 : 
Quand Jésus entre à Jérusalem, toute la ville est bouleversée. Les gens se demandent : « Qui est-ce ? »
Mise en scène : Les enfants répètent en écho plusieurs fois : « Qui est-ce ? »
 
D’autres répondent : « C’est Jésus de la ville de Nazareth en Galilée. »
C’est Jésus.
Mise en scène : Les enfants répètent en écho plusieurs fois : « C’est Jésus »
Mais qui est ce Jésus ?

Pasteur : Nous allons écouter ce que la Bible nous dit de lui, mais avant, nous prions pour que Dieu nous aide à comprendre et à recevoir ce que nous allons entendre.

 
  • Prière d’illumination : (adapté de : Chantez en l’honneur du Seigneur un chant nouveau)
Un enfant:: Dieu notre Père, en Jésus-Christ tu t’es révélé à nous, il est le seul visage que nous connaissons de toi.
Dans cet homme, tu es devenu tout proche de nous ; dans ce serviteur, tu a voulu être notre frère ; par ce vaincu, tu nous as libérés. En le ressuscitant, tu nous as ouverts à l’espérance.
Un enfant:: Donne-nous le bonheur de t’accueillir dans notre vie, fais-nous te découvrir et te redécouvrir dans ta Parole faite chair en Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.
 
Méditation :
Les évangiles nous racontent beaucoup de choses pour nous dire qui est Jésus et une journée entière ne suffirait pas pour tout dire, mais parcourons quelques épisodes. Nous répondrons aux versets bibliques par les paroles de confiance qui sont sur les feuilles.

Au début des évangiles, il est question d’un homme qui vit et prêche dans le désert. Il se nomme  Jean le Baptiste. Il appelle les hommes et les femmes à changer de comportement. C’est lui qui baptisera Jésus dans le Jourdain.
Lorsqu’il voit Jésus, il le reconnaît et il dit :
« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jean 1/29)
AVEC JEAN-BAPTISTE NOUS CROYONS QUE JESUS-CHRIST EST L’AGNEAU DE DIEU QUI ENLEVE LE PECHE DU MONDE
Un jour, Jésus est avec ses disciples dans un village étranger.
Il les interroge sur ce que les gens disent de lui.
Les disciples lui rapportent ce qu’ils ont entendu.
Alors, Jésus les interpelle personnellement :
« Et vous, qui dites-vous que je suis ? »
Pierre répond :
« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16/16)
AVEC PIERRE, NOUS CROYONS QUE JESUS EST LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT.
Lazare est mort.
Marthe, sa sœur est triste.
Jésus va la trouver pour la consoler.
Il lui parle de l’espérance.

Il lui dit qu’il est la résurrection et la vie.
Avant même que Jésus rende la vie à son frère, Marthe confesse sa foi :
« Je crois que tu es le Christ, le fils de Dieu qui vient dans le monde. » (Jean 11/27
AVEC MARTHE, NOUS CROYONS QUE JESUS EST LE CHRIST, LE FILS DE DIEU QUI VIENT DANS LE MONDE
Lorsque Jésus entre à Jérusalem. La foule l’a acclamé comme un roi, mais un roi humble, monté sur un âne, un roi de paix, de pardon et d’amour, un roi couronné d’épines qui triomphe de la mort, roi de la vie. Ils l’ont reconnu :
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Matthieu 21/9
AVEC CEUX QUI L’ONT ACCLAME, NOUS CROYONS QUE JESUS EST CELUI QUI VIENT AU NOM DU SEIGNEUR, LE MESSIE, LE SAUVEUR.
Le centurion est un militaire.
Ce jour-là, il est chargé de présider la crucifixion de trois agitateurs.
L’un des trois, Jésus, est particulièrement insulté.
Tous sont contre lui et pourtant il garde le silence.
Il dit juste quelques mots pour confier ses proches les uns aux autres, pour dire sa souffrance et sa confiance en son Père.
Puis, il meurt sur la croix.
Le centurion est bouleversé par cette mort.
Il prend alors la parole :
« Cet homme était véritablement Fils de Dieu. » (Marc 15/39)
AVEC LE CENTURION, NOUS CROYONS QUE JESUS EST FILS DE DIEU.
Thomas est l’un des douze disciples.
Lorsque Jésus ressuscité se montre aux disciples, Thomas est absent.
Ses amis lui racontent, mais Thomas reste incrédule et il leur dit :
« Si je ne mets pas ma main dans la marque des clous, je ne croirai pas. »
Jésus vient, il s’approche de Thomas, lui prend la main et la met à son côté.
Le disciple répond :
« Mon Seigneur et mon Dieu. » (Jean 20/28)
AVEC THOMAS, NOUS CROYONS QUE JESUS EST NOTRE SEIGNEUR ET NOTRE DIEU.
NOUS CROYONS EN JESUS-CHRIST QUI NOUS A FAIT CONNAITRE LE PERE ET QUI, PAR SON ESPRIT, EST AVEC NOUS TOUS LES JOURS. AMEN.
(Adapté de : Antoine Nouis, La Galette et la Cruche, tome 3, pp. 110-111)

  • Cantique : ARC 741 / 1,2,1,3,1,4,1 (Evenou shalom)
  • Annonces :
  • Offrande :
Denis : C’est maintenant le moment de l’offrande. Souvenons-nous que Dieu aime celui qui donne sans contrainte et avec joie.
 
2 enfants font la collecte, 2 enfants ramassent les intentions de prière.

  • Prière d’offrande :

Denis : Seigneur, tout ce qui est dans le ciel et sur la terre t’appartient et c’est de toi que nous avons tout reçu. Reçoit notre offrande en signe de notre reconnaissance et de notre engagement à ton service. Amen.

  • Cantique : ARC 441/1-3
  • Prière d’intercession : (propositions au choix à adapter selon les intentions de prières exprimées par l’assemblée)   tiré de :  Antoine Nouis, La Galette et la Cruche, tome 3, pp. 130-131
Seigneur, toi qui es notre Dieu et notre Père, en Jésus-Christ tu es venu habiter notre terre.
(Malades)
Dans l’Evangile, nous lisons que tu as guéri le paralysé qui était porté par quatre amis.
Nous te prions pour ceux qui sont malades et alités, pour ceux qui ont peur de l’avenir, dont l’espérance est blessée.
(Endeuillés)
Tu es allé à la rencontre de Marthe et de Marie dans leur deuil.
Nous te prions pour ceux qui ont perdu un être aimé, qui se battent contre le vertige du silence et de l’absence.
(Solitude)
Tu as parlé à la veuve de Naïn qui avait perdu son fils unique.
Nous te prions pour ceux qui sont seuls, qui n’ont personne pour partager leurs joies, leurs peines, leurs rires et leurs questions.
(Famille)
Tu as été adopté par Joseph, tu as donné du souci à tes parents, tu as confié Marie à ton disciple. Nous te prions pour les familles, pour qu’elles soient des espaces de parole et de vie, des refuges où chacun se découvre inconditionnellement aimé.
(Exclus)
Tu t’es arrêté chez Zachée qui était à la fois riche, petit et méprisé parce qu’il était collecteur d’impôts.
Nous te prions pour ceux qui sont victimes de préjugés et pour ceux qui luttent contre les préjugés, qui savent reconnaître la personne derrière le personnage.
(Au service des autres)
Tu as lavé les pieds de tes disciples rassemblés pour ton dernier repas.
Nous te prions pour ceux qui se mettent au service des autres, qui ont le courage de s’agenouiller devant leur prochain.
(Faim)
Tu as multiplié les pains pour la foule venue t’écouter.
Nous te prions pour ceux qui ont faim et pour ceux qui luttent contre la faim, qui réparent, soignent et tendent la main.
(Réconciliateurs)
Tu as pardonné aux soldats qui te crucifiaient.
Nous te prions pour ceux qui oeuvrent pour la réconciliation, qui lancent des passerelles et qui osent le pardon.
(Église)
Tu as dit à tes disciples que c’est à l’amour qu’ils auront les uns pour les autres qu’ils seront reconnus comme tes disciples.
Nous te prions pour notre Eglise et pour te ceux qui te suivent, que l’amour soit la motivation de toutes nos actions.
Et comme Jésus-Christ l’a enseigné à ses disciples, nous disons…Notre Père qui es aux cieux,…

  • Cantique : ARC 882
  • Bénédiction :
 
Que le Seigneur vous remplisse de sa paix et de sa joie, qu’il vous bénisse et vous garde aujourd’hui, toujours et jusque dans l’éternité.

 

 

 

Trois veillées de carême avec les sens

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« nous sommes au pays des ténèbres…sauves-nous. »

Ces trois veillées peuvent s’inscrire dans une démarche catéchétique lors de laquelle on aura expliqué aux catéchumènes la notion de temps de carême.

 

Ensuite, les textes issus de l’Ancien Testament (histoire d’Élie qui fuit et marche dans le désert) et les textes du Nouveau Testament (la tentation de Jésus et la question sur le jeûne encadré de guérison et d’appel de disciple) feront l’objet d’un travail d’introduction biblique en lien avec le carême (détresses, jêune, tentation, suivre Jésus…); Les catéchumènes seront impliqués dans la célébration en tant que lecteurs et participeront à l’élaboration de la prière d’intercession.

CONTENU DU DOSSIER :
Déroulement des trois veillées, avec textes, prières, méditations et chants.

Une prière de catéchumènes figure également dans le dossier.
 
Ces célébrations ont été réalisées par Lilian GERBER, pasteur de l’ECAAL à Obermodern et restituées par Evelyne SCHALLER.
 
 Image Première veillée de Carême : Le toucher
 Image Deuxième veillée de Carême : La vue
 Image Troisième  veillée de Carême : Le goût

 

Première veillée de Carême : Le toucher

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Thème : le toucher

Matériel :

  • une vasque avec de la terre
  • des bougies fines (cierge pascal) pour les participants
  • grand cierge

Début dans l’obscurité au fond de l’église.

 
Dire ce qui nous pèse
 : Nous sommes dans un pays de ténèbres…

« Sauve-nous ! »

Mon pays de ténèbres, Seigneur, je le connais. Il est fait d’égoïsmes et de plaisirs pour moi tout seul.

« Sauve-nous ! »

Dans ce pays, la place est grande pour la jalousie, la dureté, l’exclusion, la solitude et l’indifférence…

« Sauve-nous ! »

L’amour, l’intérêt pour les autres, l’envie de les connaître, d’entrer en contact avec eux : tout ça reste en-dehors de ce pays de ténèbres.

« Sauve-nous ! »

Mon pays est un désert fait d’obscurité et ton absence est grande Seigneur !

« Sauve-nous ! »

Viens Seigneur, prends-moi la main et je quitterai mon pays de ténèbres.

« Sauve-nous ! »

Répons : Toi qui es lumière : ARC 318 (Refrain).

 
Les gens traversent l’église dans le noir en se donnant la main. Ils allument leur bougie au cierge pascal et s’installent dans les bancs.

Accueil.

Bienvenue pour cette veillée de Carême. Comme toujours, il y en aura trois cette année basées sur nos sens. Le 06 avril, il y aura la vue, le 10, le goût… et aujourd’hui c’est au tour du toucher. Nous n’avons plus trop l’habitude de ce sens : le toucher… Parfois, il s’agit de toucher des choses pas très propres… des choses que nous ne connaissons pas

Pour les enfants de nos pays où tout est contrôlé, désinfecté, il est parfois difficile de se donner la main, tant on a peur de la sensation de la peau, de la chaleur que l’autre nous transmet. Lorsque nous traversons un désert vide de sens et de vie, il est bon de retrouver ses sens, d’apprendre à toucher ce qui nous paraît inaccessible et de se laisser toucher par l’amour de Dieu…

1ère lecture : I Rois 19 (1-8)

Cantique : Nous avons vu les pas de notre Dieu… ARC 320 (1+2).

Les gens se lèvent, viennent planter leur bougie dans la vasque et touchent la terre.

 
INVITATION AU TOUCHER : « N ‘hésitons pas à toucher la terre : nous la touchons quand nous sommes au plus bas, lorsque nous sommes désespérés, comme Élie. Mais c’est de cette terre que peut naître la vie. C’est dans les moments les plus difficiles que Dieu peut nous toucher et que nous pouvons lui tendre la main. »

2ème lecture : Matthieu 9 (18-26)

Cantique : Nous avons vu les pas de notre Dieu ARC 320 (3).

Méditation :

Moi, Élie, je suis tiré de mon sommeil par la voix de Dieu. Je suis tiré de mon désespoir, mon envie de tout laisser tomber, mon envie de mourir par cet ange qui me touche. Avant, c’était le désert, le sable dans lequel je m’enfonçais, les pierres qui font perdre pied. Je n’avais plus personne à qui m’accrocher.

La parole de Dieu me relève maintenant. Une fois debout, je retrouve la sensation d’un sol, d’une terre sous mes pieds  Sous les sandales, je sens la route bosselée et chaude, mais mes pieds encore engourdis retrouvent les sensations du mouvement.

Le sang bouge dans mes veines : Dieu me touche : je sais que je suis vivant !

La route est dure, elle est longue, il fait chaud, il fait soif. Ma tunique flotte au rythme de mes pas. Je me retourne et vois le chemin parcouru. Je ne suis plus immobile, à ne rien faire, mais l’esprit de Dieu me touche et me pousse dans le désert : il me bouscule ! Et me voilà plus loin déjà. J’ai pris ta main tendue, j’ai frôlé ton vêtement, je m’appuie sur le fondement, cette terre que tu m’as redonnée. Je construis mon aujourd’hui, je bâtis mon avenir. Comme Élie, comme Jésus, comme cette femme, je marche au désert et je tends la main sans peur de me salir, sans peur d’avoir honte, sans peur de la chute ; je vais où tu me conduis, Seigneur !

Cantique : prends ma main dans la tienne… ARC 619 (1+3)

Prière pour les autres : R. / parlé : Écoute-nous !

Inès : Seigneur, je te prie pour que toute ma famille soit heureuse et contente. Merci Dieu !

Auriane : Seigneur, je prie pour ma grand-mère qui a 58 ans et qui souffre d’une grave maladie. Merci !

Claudine : Seigneur, je te prie pour les personnes malades et tristes. Que ma vie soit longue, remplie de bonheur. Je te prie pour que toute ma famille reste en bonne santé. Amen !

Célia : Seigneur, je te prie pour mon arrière-grand-mère qui a 90 ans : elle a mal aux pieds, elle ne voit, ni n’entend plus bien. Seigneur, fait qu’elle vive le plus longtemps possible, et surtout qu’elle se sente bien ! Amen !

Nelly : Dieu, mon père, bénis ma famille ! Dans les moments difficiles, j’essaie de ne pas me fâcher contre toi. Je serai toujours ton ami : même si je suis tentée, je sais à qui me confier. Je sais que si je meurs, je serai près de toi. Amen !

Samantha : Dieu, je prie pour ma grand-mère, pour qu’elle guérisse et qu’elle vive heureuse.

Aurélien : je te prie et je te demande que ma famille aille bien, qu’elle soit heureuse et qu’il n’y ait pas de malheurs !

Yann : Je te prie, s’il te plait, aide ma grand-mère qui a des problèmes de santé !

Cédric : Je te prie et je te demande que ma vie soit belle, longue et heureuse. Amen !

Jonathan : Merci, pour ma grand-mère et accorde-lui encore de longues années à vivre !

Jérôme : Seigneur, je te prie pour ma mamie qui est à l’hôpital ; je te supplie : aide-la, car j’ai peur pour elle. Amen !

Vanessa : Dieu, je te remercie pour mes arrières grand-mères : elles sont encore en vie et en bonne santé. Je te prie, que les gens en Afrique qui sont seuls, démunis avec des maladies graves soient en bonne santé comme nous. Merci !

Notre Père : en cercle autour de l’autel.

Bénédiction

Cantique : Si tu délivres les liens de servitude… ARC 548 (1+3+4).

Les gens sortent avec leur bougie.

 
Deuxième Veillée de Carême : la vue 
 
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Thème : la vue
 
Matériel :
 
  • diapositives montrant des scènes très diverses qu’on aura pu choisir au préalable avec les catéchumènes dans une diathèque. Choisir des diapos agréables à la vue (paysages, enfant épanoui) d’autres difficiles à regarder parce que d’une réalité insoutenable ou difficile (maladie, catastrophe, pauvreté) et des diapositives difficiles à interpréter (œuvre d’art moderne par exemple)
  • Bougie fine de type « cierge pascal » pour les participants
  • Grand cierge
 
Début dans l’obscurité au fond de l’église.

Dire ce qui nous pèse : Nous sommes dans un pays de ténèbres…

 
« Sauve-nous ! »
 
Mon pays de ténèbres, Seigneur, je le connais. Il est fait d’orgueil et de phrases toutes faites pour en mettre plein la vue aux autres…
 
« Sauve-nous ! »
Dans ce pays, la place est grande pour le mépris, la jalousie, la haine, le fanatisme…
« Sauve-nous ! »
La foi, la confiance, le respect, le désir de changer mon regard sur les autres et sur le monde, tout ça reste en-dehors de ce pays de ténèbres.
« Sauve-nous ! »
Mon pays est un désert fait d’obscurité et ton absence est grande Seigneur !
« Sauve-nous ! »
Viens Seigneur, prends-moi la main et je quitterai mon pays de ténèbres.
« Sauve-nous ! »

 
Répons : Toi qui es lumière : ARC 318 (Refrain).

Les gens traversent l’église dans le noir en se donnant la main. Ils allument leur bougie au cierge pascal et s’installent dans les bancs.

Accueil.
Bienvenue pour cette deuxième veillée de Carême. Ce soir, nous allons parler de la vue. Tout le monde connaît ce slogan : il faut le voir pour le croire. Nous sommes dans une Époque où le « voir » a une grande place ; tout le monde a une « télévision » ou une « vidéo » à la maison : « vidéo », ça veut dire « je vois » en latin. Et à la télé, on nous montre tout : aussi bien des dessins animés que la guerre en Irak…

Nous faisons une confiance aveugle – c’est le cas de le dire – à l’image… Hé bien nous, nous allons rencontrer deux personnages qui a un moment donné de leur vie n’ont rien vu  ou n’ont pas voulu voir, aveuglés par la souffrance ou par le fanatisme… et Dieu s’est montré à eux… Peut-on dire qu’ils ont vu Dieu? Non. Mais à partir de ce moment, ils ont senti la présence de Dieu autour d’eux, ils ont vu Dieu dans visage de l’autre… profitons de ce moment pour nous rappeler que nous voyons Dieu et que nous nous approchons de lui quand nous nous rapprochons de nos frères et de nos sœurs, comme Jésus s’est rapproché de nous en devenant comme nous…

1ère lecture : I Rois 19 (9-16)

Cantique : Tournez les yeux vers le Seigneur ARC 153 (1+2).

Les gens se lèvent, viennent planter leur bougie dans la vasque, s’assoient et regardent les diapositives.

INVITATION A REGARDER : Regardons maintenant ces images : je ne vais pas faire de commentaires, mais observez vos yeux : que font-ils ? Ont-ils envie de se fermer, parce que ce qu’ils voient est trop dur ; s’ouvrent-ils tout grand à cause de la beauté de l’image ; les sourcils se froncent-t-ils parce que les yeux ne comprennent pas ou alors vos yeux se promènent-ils dans l’image dans l’espoir d’y trouver une signification…ou alors sont-ils en pleurs, parce que l’image vous rappelle une expérience douloureuse : Observez vos yeux !

2ème lecture : Matthieu 9 (1-9)

Cantique : Tournez les yeux vers le Seigneur (3).

Méditation :
Moi, Élie, je vois qu’il n’y a plus d’issue à ma vie. La reine me pourchasse, je suis comme une bête traquée, observée, visée, ciblée.
Je vois aussi que je ne suis pas capable de beaucoup de choses. Personne ne m’écoute… Je n’ai devant les yeux que les soucis et les angoisses devant l’avenir. Oui, s’il y a quelque chose que je vois, c’est que je suis un humain bien faible. Je le vois dans mon corps, je le vois dans mon coeur. Alors je pleur sur la haine du monde, je suis incapable du moindre petit geste de bienveillance.
Que je sois le prophète Élie ou l’apôtre Paul, ou n’importe quelle personne qui cherche Dieu, j’ai de bonnes paroles dans la bouche et mon cœur reste dur, mes mains vides. J’ai Dieu à la bouche, constamment, je suis fou de Dieu mais je ne prends pas le temps de ma laisser transformer par lui dans la prière.
Pourtant, dans ce temps de Carême, ce sont mes difficultés à vivre selon ta volonté qui sont mises en pleine lumière.
Comme Élie, comme Paul, j’ai dans ces moments, les yeux brouillés sur ce qui m’attend… Alors, fais-moi sentir ta présence… Mais ne te montre pas de façon extraordinaire, je fermerais les yeux de peur, ne te montre pas comme un juge : je fermerais les yeux de honte : montre-toi telle un petit vent qui caresse ma peau, et ta confiance m’ouvrira les yeux sur le monde.

Cantique : Touche nos oreilles… ARC 229 (1-3)

Prière pour les autres :  R. / parlé : Écoute-nous !

Notre Père : en cercle autour de l’autel.

Bénédiction.

Cantique : Si tu délivres les liens de servitude… ARC 548 (1+3+4).

Les gens sortent avec leur bougie.

3 ème veillée de Carême : le goût

 
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Thème : le goût
Matériel :
 
  • bougies fines du type « cierge pascal » pour tous les participants
  • Grand cierge
  • Différents pains
Début dans l’obscurité au fond de l’église.
 
Dire ce qui nous pèse :
Nous sommes dans un pays de ténèbres…
« Sauve-nous ! »
Mon pays de ténèbres, Seigneur, je le connais. Il est fait d’amertume et de mots acides qui paralysent l’autre et le tuent !
« Sauve-nous ! »
Dans ce pays, c’est la faim qui règne, la faim de pain et la faim de justice ; mais c’est aussi le pays de la consommation, du confort où il n’y a de place que pour les modes et le gâchis !
« Sauve-nous ! »
La soif de rencontrer l’autre, la faim de te connaître, mon Dieu, l’envie d’être rassasié par ta Parole, tout ça reste en-dehors de ce pays de ténèbres.
« Sauve-nous ! »
Mon pays est un désert fait d’obscurité et ton absence est grande Seigneur !
« Sauve-nous ! »
Viens Seigneur, prends-moi la main et je quitterai mon pays de ténèbres.
« Sauve-nous ! »

Répons : Toi qui es lumière : ARC 318 (Refrain).

Les gens traversent l’église dans le noir en se donnant la main. Ils allument leur bougie au cierge de l’autel et s’installent dans les bancs.

Accueil :

Bienvenue pour cette dernière veillée de Carême. Nous nous approchons peu à peu du Vendredi Saint et de Pâques. Et peu à peu nous découvrons que Jésus est devenu un homme comme nous. Il connaîtra les coups et les insultes, il connaîtra la faim et la soif… Nous testerons ce soir, un autre de nos sens : le goût. De quoi avons nous le goût ?
Avons nous envie de goûter à tous ce que nous présentent les publicités, des drogues qu’on peut nous proposer à la sortie des collèges et des lycées ? Avons-nous le goût du risque, quitte à nous mettre en danger, avec les autres ?
Jésus, lui, a le goût de l’homme : on peut dire qu’il en a bavé ! Il a goûté la poussière en tombant sous le poids de la croix, il a goûté le vinaigre de notre cœur acide… et pourtant, il  a pris goût à l’homme, en particulier dans ce qu’il a de plus extraordinaire, il s’est enthousiasmé pour nous !
Et nous, avons nous le goût de l’autre ? L’envie de le découvrir, de le servir ? Pouvons nous arrêter de vivre pour consommer et enfin nous nourrir de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ?

1ère lecture : I Rois 17 (2-16) :

Cantique : Trouver dans ma vie ta présence… ARC 601 (1+2)

Invitation :
Les enfants peuvent s’approcher en plantant leur bougie dans la vasque, les adultes éteignent leur bougie et s’approchent également. Prenons ce morceau de pain et mangeons-le. Ce n’est pas la nourriture élaborée et artificielle de nos pays occidentaux, c’est du pain, un aliment que nous retrouvons, sous différentes formes, presque partout dans le monde. En le mangeant, nous sommes en communion avec d’autres, même les plus démunis qui habitent la terre. Nous prenons goût à leur existence. Ça nous est plus égal qu’ils meurent sous les canons ou qu’ils aient le droit de vivre : en mangeant ce pain, nous choisissons la vie pour eux et pour nous.

 
Le pain est la nourriture de base, simple, complète, symbole de la parole de Dieu, symbole de son amour, symbole de sa vie partagée avec nous. Notre bouche était comme polluée par notre boulimie, la faim obsédante de tout contrôler, de tout avoir ; elle était polluée par nos aigreurs de vie. Maintenant, c’est la saveur originelle qui remplit notre être, le goût du pardon, le goût de Dieu, le goût d’une nouvelle vie.

Les gens se lèvent, viennent planter leur bougie dans la vasque, et prennent un morceau de pain qu’ils mangent…

2ème lecture : Matthieu 4 (1-11)

Cantique : Trouver dans ma vie … (3).

Méditation :
Moi, Élie, je n’ai plus le goût de vivre, je suis en fuite : on me pourchasse de toutes part. Ma mission, ma vie, ont perdu leur saveur. Les hommes ne sont que des monstres avides de sang et de pouvoir. Leurs boissons, ce sont les larmes des victimes innocentes et le pétrole de leurs industries. Leur nourriture, c’est la poussière des décombres et la peau de ceux qui leur résistent…

Pourtant, c’est dans le désert, dans mon temps de crise, c’est dans mes jeûnes et mes manquements, au plus fort de la famine que j’ai retrouvé le goût de toi et le goût des autres. Ma vie a retrouvé force. Je me réjouis de ta présence, de l’amour de ceux qui m’entourent, qui me rendent service. Chaque jour, je trouve de quoi nourrir mon espérance. Je prends goût au pain et à l’eau que tu mets sur ma route. Tu combles ma poussière et ma faille d’un esprit de fête qui apaise ma soif de sens et de vie.
Comme Élie et comme Jésus dans le désert, tu me sers et tu me nourris de bienfaits. Au cœur du désespoir, tu me redonnes appétit !

Cantique : Quand le soir descend  ARC 609

Prière pour les autres : R. / parlé : Écoute-nous !

Notre Père : en cercle autour de l’autel.

Bénédiction

Cantique : Si tu délivres les liens de servitude… ARC 548 (1+2+5).

Les enfants sortent avec leur bougie allumée.

 

Culte tous âges – L’arbre de vie

 Image

Culte tous-âges de l’Avent ou de Noël

Dans l’Apocalypse, l’arbre de vie est un signe de la promesse de Dieu, une marque de bénédiction pour les être humains et de guérison pour les nations. Avec cette image biblique, la présence durant ce temps de l’année du sapin dans nos rues, nos maisons, et nos églises, retrouve son sens : en fêtant à Noël la venue de Jésus dans notre monde, nous rappelons la promesse de Dieu pour l’humanité.

 

L’ARBRE DE VIE
Culte tous-âges de l’Avent ou de Noël

Texte biblique :

Apocalypse 22 décrit l’horizon de l’histoire biblique : la Jérusalem céleste où Dieu demeurera au milieu des humains. Au coeur de la ville, le don de Dieu est symbolisé par un arbre toujours vert, nourricier et guérisseur.

Activités :

  • Avant le culte, les enfants réalisent un grand panneau figurant une ville, pour rappeler que c’est dans notre réalité de vie que le Christ est venu et qu’il veut habiter.
  • Pendant le culte, pour les enfants viennent décorer le sapin avec des vrais fruits : pommes, oranges, noix, bananes, etc.
  • Pendant l’intercession, les enfants apportent des branches de sapin sur la table de communion, rappels des rameaux de l’arbre dont le feuillage est pour la guérison des nations.
Contenu de ce dossier :
  • Un plan de culte détaillé 
  • Un éclairage historique sur l’apparition du sapin dans les célébrations de Noël
  • Quelques notes bibliques sur Apocalypse 22 et l’arbre de vie
  • Des textes liturgiques pour l’accueil, l’introduction au thème, l’intercession, etc.
  • Une narration : « L’arbre dans la ville ».

 

PLAN DU CULTE

Cette idée de culte a été préparée et réalisée en décembre 2004 par une équipe de la paroisse protestante de la Servette, à Genève.

 

  • Orgue

1. Temps de proclamation : Jésus a habité parmi nous

  • Lecture biblique : Jean 1,1-5.14
  • Accueil – salutation
  • Ouverture : Christ vient dans notre ville
  • Chant en canon : « Gloire à Dieu » (Arc-en-ciel n° 375)

2. Temps de méditation biblique : l’arbre de vie, promesse pour les humains

  • Lecture biblique : Apocalypse 22,1-5
  • Narration : « L’arbre dans la ville »
  • Les enfants viennent décorer le sapin avec des fruits : pommes, oranges, noix, bananes
  • Chant : « Aube nouvelle » str. 1.2.3 (Arc-en-ciel n° 301)
  • Orgue

3. Temps de Sainte cène et d’intercession : ce qui nous fait vivre aujourd’hui

  • Confession de foi
  • Introduction
  • Institution de la cène
  • Intercession
  • A chaque demande, un enfant apporte sur la table un rameau de sapin (le « feuillage » pour guérir les nations)
  • Chant : « Peuples qui marchez dans la longue nuit » str. 1.3 (Arc-en-ciel n° 316)
  • Fraction du pain et élévation de la coupe
  • Invitation et communion
  • Notre Père

4. Envoi et bénédiction

  • Annonces
  • Chant: « Allez-vous en sur les places » str. 1.2 (Arc-en-ciel n° 540) + offrande
  • Bénédiction
  • Orgue

Le sapin

Que vient faire le roi des forêts entre l’âne et le boeuf de la Nativité ? Il célèbre le retour au paradis terrestre à travers la naissance du Christ rédempteur.

Avant le sapin, il y eut l’arbre. Ou la branche. Les Romains décoraient leurs maisons de végétaux durant les calendes de janvier et les Scandinaves plantaient un sapin devant leurs maisons pour les fêtes de Jul. Les premiers chrétiens célébraient le solstice d’hiver et la période de Noël en ornant leurs maisons de branches dont le vert persistant symbolisait l’immortalité. Mais la véritable origine de l’arbre de Noël est à relier à une tradition médiévale à signification religieuse : les mystères du Moyen Age, où l’on représentait sur les parvis des églises, à côté de la crèche et des bergers, La Chute du Paradis, avec l’arbre de la connaissance et les fruits (pommes rouges) de la tentation. C’est cette représentation qui donna à l’arbre de Noël sa signification chrétienne, le péché de l’homme étant, cette nuit-là, expié par l’incarnation du Christ. L’arbre de la tentation se confond avec l’arbre de vie. Noël célèbre le retour au paradis grâce à la venue du Christ.

Progressivement, l’arbre de Noël passa de l’extérieur de l’église à l’intérieur des maisons, décoré de pommes (la mort) et d’hosties (symbole du pain dispensateur de vie), reliant Noël à la rédemption de Pâques et au corps du Christ offert pour le pardon des péchés. Plus tard, les hosties se transformeront en petits gâteaux de Noël, à quoi s’ajouteront des roses en papier multicolore.

Les bougies viendront plus tard, par association avec l’ancienne vénération de la lumière durant la période la plus sombre de l’année. L’arbre de Noël deviendra alors arbre de lumière, symbolisant la lumière du Christ venant éclairer les ténèbres. Le premier témoignage de bougies sur l’arbre le 25 décembre remonte vers 1660, à Hanovre. C’est la princesse palatine, épouse du frère de Louis XIV et duchesse d’Orléans, qui le raconte dans une lettre à sa fille. Mais ses tentatives pour introduire cet usage en France resteront vaines. Ce sera finalement une autre duchesse d’Orléans, belle-fille du roi Louis-Philippe – née Hélène de Mecklembourg – qui fera dresser le premier sapin français aux Tuileries, en 1837.

Quant aux boules de Noël, d’abord rouges et nées semble-t-il autour de 1600 dans des verreries de Lorraine et de Thuringe, elles mêleront la référence au fruit défendu à celle des présents apportés par les Rois mages, symbolisés à l’époque par de fines feuilles de métal doré que l’on suspendait au sapin.
Dès le XVIIIe siècle, l’arbre décoré se répand en terres protestantes. Allemagne, Scandinavie, Suisse alémanique. En 1840, il franchit la Manche et brille au château de Windsor, dressé par la reine Victoria et son époux, le prince Albert (un Saxe-Cobourg, né Allemand). Il apparaît en Russie en 1852, devant la gare Sainte-Catherine à Saint-Pétersbourg. Enfin, le premier sapin de Noël américain brille en Pennsylvanie, sous l’influence des soldats immigrés allemands, lors de la guerre de l’Indépendance. Quant aux pays méditerranéens, ils ne l’adopteront qu’au milieu du XXe siècle.

Car le sapin de Noël fut d’abord protestant. Hostile aux représentations de la Nativité, qu’elle qualifie de superstitions papistes, l’Eglise réformée leur oppose l’arbre du paradis et de la rédemption. Lequel, du coup, fait figure, aux yeux de l’Eglise de Rome, de concurrent païen de la crèche et de symbole du protestantisme. Un clivage jalonné de polémiques, que l’on retrouve d’ailleurs dans nos contrées.

Extrait d’un article paru dans Fémina, décembre 1997

NOTES BIBLIQUES : APOCALYPSE 22 ET L’ARBRE DE VIE

Apocalypse 22

1 Puis il me montra un fleuve d’eau vive, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’agneau.

2  Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant douze récoltes. Chaque mois il donne son fruit, et son feuillage sert à la guérison des nations.

3  Il n’y aura plus de malédiction. Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la cité, et ses serviteurs lui rendront un culte, 4  ils verront son visage et son nom sera sur leurs fronts.

5  Il n’y aura plus de nuit, nul n’aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront aux siècles des siècles.


Le texte :

Il conclut la dernière vision de l’Apocalypse (et de la Bible !), celle de la Jérusalem céleste. L’horizon de l’histoire biblique est une terre nouvelle où l’humanité vit en présence de Dieu, dans une réalité où il n’y a plus ni deuil, ni cri, ni souffrance.

La ville :

Le 1er siècle est une époque de brassage de population. Les villes se développent. A l’échelle de l’empire romain, il y a une sorte de « mondialisation ». La ville est par excellence le lieu où des humains qui viennent d’un peu partout et qui ne se connaissent pas forcément vivent côte à côte. Mais comment vont-ils vivre ensemble ? En s’ignorant ? en s’affrontant ? ou en formant une  communauté ? Dans ce sens, la ville est une image de notre humanité, de notre monde. On peut dire d’une certaine manière qu’en venant dans le monde, Jésus est venu dans notre « ville ».

La Jérusalem céleste représente le monde que Dieu donnera à l’humanité et qui remplacera notre monde sombre et déchiré par les conflits. En présentant la réalité nouvelle comme une ville, l’Apocalypse montre qu’il n’y a pas de retour en arrière à une situation originelle, mais achèvement de l’histoire humaine.

L’arbre :

A travers les époques et les cultures, l’arbre est un symbole universel de vie. Il relie le ciel à la terre. Il est majestueux, protecteur et nourricier.

L’Apocalypse fait écho à l’arbre de vie de la Genèse. La fin de la Bible renvoie au début. Dans la Jérusalem céleste, l’arbre est présent pour l’humanité. Vivant et porteur de vie dans la ville (décrite de manière très minérale), il est le symbole de la vie qui vient de Dieu et qui est donnée aux humains.

Par rapport au symbole universel de l’arbre, notre texte affirme :

  • L’arbre de vie est celui que donne le Christ crucifié et ressuscité (l’agneau). Littéralement, c’est le « bois (référence à la croix) de vie ».
  • L’arbre de vie est en avant de nous, dans l’histoire que Dieu mènera à son terme. Il n’est pas accessible dans un retour en arrière. Donc pas de nostalgie d’un paradis perdu, mais attente, confiance, espérance.
  • L’arbre est un don, une promesse donnée à l’humanité. Ce n’est pas l’individu qui doit ressembler à un arbre par sa conduite exemplaire (cf. le psaume 1). L’arbre est pour les humains vivant ensemble.
  • L’arbre en effet est dans la ville, et non à l’écart des humains. Il n’est pas à chercher par une quête lointaine, mais à attendre, et peut-être déjà à discerner, au milieu de notre monde, de notre ville, de notre vie, là où coule la source qui vient de Dieu.

 

 

LECTURES BIBLIQUES ET TEXTES LITURGIQUES

EVANGILE DE JEAN, chapitre 1, v. 1-5, 14

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
La lumière brille dans l’obscurité, mais l’obscurité ne l’a pas reçue.
 …
Celui qui est la Parole est devenu un homme et il a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la gloire que le Fils unique reçoit du Père.

ACCUEIL

C’est aujourd’hui jour de fête.
La lumière a brillé dans la nuit.
La parole est venue dans le monde.
La parole est devenue un être humain. Jésus le Christ est né, et il a habité parmi nous.

C’est pourquoi nous voulons vivre ensemble la joie de Noël.

Avec toute l’équipe de l’enfance de la paroisse, je suis heureux de vous accueillir. Bienvenue à vous, les enfants, les parents, les grands-parents, à vous paroissiennes, paroissiens de la Servette, à vous habitants du quartier et à vous qui êtes venus de plus loin. Que la joie et la paix de Noël soient avec chacun de nous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ, lumière dans le monde. Amen.

OUVERTURE : CHRIST VIENT DANS NOTRE VILLE

Noël, c’est la fête de la naissance de Jésus. Mais à Noël, partout, dans les rues, dans les maisons, les magasins, et même dans les églises, on voit des sapins.

C’est quand même bizarre : à Bethléem, quand Jésus est né, il n’y avait pas de sapin. Dans la Bible, il n’y a pas de sapin. Alors pourquoi cet arbre ?

En fait, dans nos pays, le sapin est utilisé parce qu’il est toujours vert, pour rappeler un autre arbre, un arbre qui se trouve dans la Bible : l’arbre de vie.

L’arbre de vie, c’est le signe de ce que Dieu nous promet, de ce qu’il veut nous donner.

Cette année, avec les enfants, nous avons préparé une fête de Noël un peu différente.
Nous avons choisi de laisser les bergers, les anges, les mages se reposer un peu, et de célébrer la venue du Christ un passage de la Bible qui nous parle de l’arbre de vie.
 
Ce passage annonce autrement le message de Noël.
Il nous dit : la venue de Jésus autrefois, c’est une promesse de Dieu pour notre monde. Une promesse pour demain, une promesse aussi pour aujourd’hui. Une promesse qui est comme un arbre de vie. Un arbre qui porte des fruits. Et cet arbre pousse dans la ville. Et c’est pourquoi les enfants ont préparé ces dessins de notre ville.

Ici, à la Servette, ou dans les quartiers voisins, c’est la ville.
Des rues, des magasins, et puis, surtout, des immeubles, des maisons.
Et dans ces maisons, des gens, des habitants.
Une ville, c’est beaucoup de gens qui vivent au même endroit.
Certains se connaissent, mais la plupart, ils ne se connaissent pas.
Comment vont-ils vivre ensemble?

La Bible nous dit : Jésus est né dans notre monde.
Il est venu pour être autrefois au milieu des être humains.
Il est venu pour être aujourd’hui dans notre vie.
Il est venu pour être dans cette grande ville qu’est notre monde.
Il est venu pour entrer dans les maisons de notre ville.
Il est venu pour être avec les gens qui sont là, que les enfants ont dessinés.
Il est venu pour être avec nous. Il est venu pour être avec tous.
Et ça, c’est une merveilleuse bonne nouvelle!

INTRODUCTION A LA LECTURE DE L’APOCALYPSE

Quand la Bible parle du monde que Dieu promet aux êtres humains, elle le décrit comme une ville, une ville de paix.
Dans cette ville, au milieu de cette ville, il y a un arbre.
C’est comme la présence de Jésus venu dans notre monde.
Cet arbre n’est pas n’importe quel arbre. C’est l’arbre de vie. Un arbre qui donne la vie. Un arbre qui donne des fruits. Un arbre pour nourrir, et aussi pour guérir les êtres humains.

APOCALYPSE, CHAPITRE 22, 1-5

Ensuite, l’ange me montre un fleuve d’eau qui donne la vie.
Il brille comme du cristal, il sort du siège de Dieu et de l’Agneau
et il coule au milieu de la place de la ville.
Là, entre deux parties du fleuve, il y a l’arbre de vie.
Il donne des fruits 12 fois dans l’année, une fois par mois,
et ses feuilles servent à guérir les peuples. 

Il n’y aura plus de malédiction. 
Le siège de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu l’adoreront. 
Ils verront son visage et son nom sera écrit sur leurs fronts. 
Il n’y aura plus de nuit, personne n’aura besoin de la lumière d’une lampe, ni de la lumière du soleil.
En effet, le Seigneur Dieu répandra sa lumière sur ses serviteurs, et ils seront rois pour toujours.


SAINTE-CENE : INTRODUCTION

Jésus est venu pour être avec les humains.
Il a partagé leur vie, il a mangé avec ceux qui étaient avec lui.
Aujourd’hui encore, quand nous partageons le pain, quand nous buvons à la même coupe,
Jésus est au milieu de nous nous.
Il est là. Il nous unit comme les membres d’un seul corps.

INSTITUTION

La nuit où le Seigneur Jésus a été livré, il a pris du pain. 
Il a remercié Dieu, puis il a partagé le pain et il a dit: «Ceci est mon corps.  Il est pour vous.
Faites cela en souvenir de moi.» 
Après le repas, le Seigneur a pris aussi la coupe de vin et il a dit: «Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, parce que mon sang est versé pour vous. Toutes les fois que vous en boirez, faites cela en souvenir de moi.» 
En effet, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe,  vous annoncez la mort et la résurrection du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. 

INTERCESSION ET PRIERE POUR DEMANDER L’ESPRIT-SAINT

Au moment de partager le repas du Christ, nous prions pour notre monde.

Seigneur Dieu, ta promesse est un arbre de vie.
Ses fruits sont donnés pour nourrir tous les êtres humains.
Ses feuilles sont données pour guérir notre monde.
[A chaque demande, un enfant apporte une branche de sapin sur la table de communion]
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour les victimes de la guerre et de la violence. Fais de nous des bâtisseurs de paix.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour ceux qui sont emprisonnés et maltraités. Fais de nous des défenseurs de la justice.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour les malades, pour ceux qui souffrent.. Fais de nous des porteurs d’amitié.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour ceux qui sont tristes et sans courage. Fais de nous des porteurs de lumière.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour ton Eglise, ici à Genève et dans le monde entier. Fais de nous des porteurs d’espérance.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions les uns pour les autres. Fais de nous les membres d’un seul corps.
Seigneur, comme le vent à la cime des arbres, que ton Esprit souffle en nos coeurs.
Qu’il apporte en nous la vie, en nous unissant au Christ vivant, et les uns avec les autres.
C’est en son nom que nous te le demandons. Amen.

FRACTION (EN PARTAGEANT LE PAIN)

Le pain que nous rompons est la communion au corps de notre Seigneur Jésus-Christ,
qui a été donné pour nous.

ELÉVATION (EN ÉLEVANT LA COUPE)

La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâces
est la communion au sang de notre Seigneur Jésus Christ,
le sang de l’alliance nouvelle, qui a été versé pour le monde entier.

NARRATION : L’ARBRE DANS LA VILLE
 
 

Il était une fois une ville. Dans cette ville, il y avait bien sûr des maisons, des routes, des ponts, des usines, des magasins, des écoles, des salles de spectacles, mais une chose manquait: il n’y avait pas d’arbre ! Et une ville où il n’y a pas un seul arbre est grise et triste.

Un jour, les habitants de la ville se sont dit :

– Il nous faut un arbre dans notre ville. Là, sur la grande place, au milieu. Un arbre pour nous donner de l’ombre quand il fait trop chaud. Un arbre pour que nous ayons des fruits à manger. Un arbre où les oiseaux viendront faire leur nid. Un arbre pour qu’il fasse bon vivre dans notre ville.

Et ils se sont regardés :

– Qui nous fera un arbre ?

Alors un homme s’est avancé. Il était tout habillé de noir. Il a déclaré :

– Moi, je vais vous faire un arbre.

Et sur la place de la ville, il a apporté des grandes barres de fer. Pendant des jours et des nuits, avec un marteau, blang ! blang ! il a courbé les barres de fer, il les a fixées ensemble ; la nuit on voyait la lueur rouge d’un grand feu qui brûlait. Et puis un jour, l’homme en noir a dit :

– Venez ! c’est fini.

Les habitants sont venus, ils ont levé les yeux : sur la place, il y avait un arbre immense, aussi haut que les maisons : un arbre tout noir, un arbre en métal.

L’homme en noir était tout joyeux :

– Regardez, mon arbre ! Il est grand, il est fort, il est solide, aucune tempête ne pourra l’arracher…

Les habitants ont dit :

– Oui, ton arbre est solide, mais… il est tout froid. Il n’a pas de feuilles ; il ne pourra jamais donner de l’ombre à ceux qui ont besoin de se reposer pendant l’été. Non, ce n’est pas un arbre comme celui-ci que nous attendons.

Alors un deuxième homme s’est avancé. Il était tout habillé de rouge. Il a déclaré :

– Eh bien ! c’est moi qui vais vous faire un arbre.

Sur la place de la ville, l’homme en rouge a apporté des câbles, des fils, des ampoules, des caisses pleines d’appareils compliqués, avec des cadrans et des boutons partout. Et pendant des jours et des nuits, il a travaillé en sifflotant. Un soir il a dit :

– Ca y est, c’est terminé !

Les habitants sont venus voir :

– Oh !

Sur la place, il y avait un arbre étincelant de mille lumières. Ca brillait de partout, ça clignotait dans tous les coins, avec des guirlandes multicolores, des reflets dorés et argentés. Les habitants n’arrivaient plus à détacher leurs yeux de l’arbre de lumière, tellement il y avait de choses à voir. L’homme en rouge ne tenait plus en place :

– Vous avez vu, comme il est beau !

Et les habitants ont dit : oui, ton arbre est beau, il est magnifique, mais il est stérile. Il ne porte pas de fruits; il ne donnera jamais à manger à ceux qui ont besoin de retrouver le goût de vivre. Non, ce n’est pas un arbre comme celui-ci que nous attendons.
 
Un troisième homme s’est approché. Celui-ci était tout habillé de vert. Et lui aussi a promis de fabriquer un arbre. Ce qu’il a fait, à vrai dire, on ne sait pas trop. Il a installé une grande tente sur la place, et il a déclaré que c’était secret. Mais des gens ont dit qu’ils l’avaient vu, avec des gants verts, un masque vert, un bonnet vert, en train de manipuler de drôles de petits tubes en verre. Et un jour, lui aussi a déclaré qu’il avait réussi. Les habitants sont venus : sur la place, là où l’homme en vert avait mis sa tente, il y avait maintenant un arbre. Mais cette fois-ci, un vrai ! Avec un tronc, des branches, des feuilles, et même des fruits superbes, énormes. Et puis quelqu’un a levé les yeux :

– Mais, où sont les oiseaux ? Je n’en vois aucun.

Un autre a cueilli un fruit, il l’a goûté, il a fait la grimace :

– Erk ! ça n’a pas de goût !

Un troisième s’est approché de l’arbre, il s’est appuyé contre le tronc, et il a écouté :

Mais voilà que sur la place est arrivée une petite fille. Elle sautillait en chantonnant. Dans une main, elle tenait une branche verte de feuilles frémissantes. Dans l’autre, un fruit dans lequel elle croquait à pleines dents.

– D’où viens-tu, lui ont demandé les habitants. Toi aussi, tu as fabriqué un arbre ? un arbre avec des feuilles, un arbre avec des fruits ?

– Vous êtes bêtes, a dit la petite fille, on ne peut pas fabriquer un arbre ! Un jour, près de chez moi, en regardant le sol, j’ai vu une petite pousse qui sortait de terre. Alors, comme je suis curieuse, je l’ai entourée d’une petite barrière, pour qu’on ne marche pas dessus. En hiver, je l’ai protégée du gel, en été, je l’ai arrosée ; la petite pousse a grandi, ses racines ont plongé dans la terre, ses branches se sont déployées dans le ciel, et c’est devenu un arbre.

– Mais alors, ont demandé les habitants, si ton arbre a poussé tout seul, si tu ne l’as pas fabriqué, d’où vient-il ?

– Ca, c’est un mystère, a dit la petite fille. Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que l’arbre me donne de l’ombre en été, que les oiseaux viennent habiter dans son feuillage, et que ses fruits sont drôlement bons. Et puis, ce n’est pas mon arbre. Il est pour tout le monde. Il est aussi pour vous.Alors les habitants ont suivi la petite fille. Quand ils sont arrivés près de l’arbre, ils ont entendu le frémissement du vent dans les branches, ils ont senti la douce odeur des feuilles, ils ont écouté le chant des oiseaux dans la paix du soir, et c’était comme si leur tristesse, tous leurs soucis s’envolaient. Et quand les plus proches ont cueilli les fruits, ils les ont distribués à tous ceux qui étaient là, et une lumière de joie a éclairé tous les visages.