Point KT

Un soir dans le pays des Géraséniens

Saynette sur le texte de Marc 5 / 1-20
« Ils arrivèrent sur l’autre rive du lac, dans le pays des Géraséniens. Comme Jésus descendait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit mauvais sortit du cimetière à sa rencontre ; il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ; en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. »

Le pain, c’est pas pour les chiens

La scène se passe dans la pièce attenante à la salle du culte, un dimanche avant le début du culte. Un paroissien prépare la sainte Cène : il verse du vin dans les gobelets d’étain, coupe du pain en tranches et les partage en petits morceaux qu’il place dans le plat.
Des enfants passent la tête par la porte…

Lire d’abord Matthieu 15, 21-28

Enfant A

 » Qu’est-ce que tu fais, Marcel ? Tu as faim ? « 

Marcel (grommelant) :

« Pourrais pas dire bonjour, d’abord ? (à voix plus haute) Tu vois bien que je prépare la Sainte Cène, comme chaque dimanche. C’est mon travail et au moins, je suis sûr que le pain sera bon et le vin buvable ; ça vient de chez moi… »

Enfant B :

– Dis, Marcel, pourquoi on y a jamais droit au pain et au vin pendant le culte ? Le vin, bon d’accord, on est trop petit et en plus j’aime pas ça… mais le pain… Déjà le culte, c’est drôlement long et emm… nuyant, alors voir passer les bouts de pain sous le nez alors que les adultes y ont droit, c’est pas sympa !

Marcel :

– Il ferait beau voir ça, que vous en mangiez ! Vous êtes trop jeunes, attendez d’avoir fait votre confirmation…

Enfant A :

– Oui, je sais, mon grand frère Thomas, il l’a faite, sa confirmation et c’est vrai qu’il a mangé le pain et même bu une goutte de vin. Mais ça change rien car, le culte, il y vient plus jamais, sauf quand mes parents l’amènent à coup de pied au… Pardon ! Mais nous, au pré KT, on vient assez souvent …
(une pancarte s’agite derrière l’enfant, avec  écrit : ce n’est pas vrai !)

– … enfin parfois … enfin pour une fois qu’on vient !

Marcel (conscient de sa responsabilité) :

– Mais ce n’est pas si simple ; le pain c’est le corps du Christ, le vin, c’est son sang. Et ça, vous êtes trop petits pour comprendre, c’est … THÉOLOGIQUE ! Mais bon sang, qu’est-ce qu’on vous apprend à l’École du Dimanche ?

Les enfants :

– C’est pas le dimanche, c’est le mercredi !

Enfant  C (qui a suivi de loin) :

– Moi je trouve que c’est pas très logique, justement. On a appris un chant à l’École biblique : Comme un souffle fragile. Tu connais ?

Marcel (qui ne voit pas où le gamin veut en venir) :

– Oui, ce n’est pas de mon temps, mais on le chante assez souvent au culte.

Enfant C :

– Et bien les paroles, elles disent : « Ta parole est partage, comme on coupe du pain… » Alors, si on est chrétien, on doit partager le pain entre tout le monde !

Marcel (désarçonné) :

– Ce n’est pas pareil… Il ne faut pas voir comme ça… et puis, zut, à la fin, vous me faites tourner la tête avec vos histoires ! Allez demander au pasteur, après tout il sait lui ; allez, du balai, je vais finir par être en retard . Maintenant, avec leurs synodes et leur changements, il n’y a plus rien qui tienne debout … Communier avant la confirmation, on aura tout vu.

Un chien entre dans la pièce, en agitant la queue. C’est Gaspard, le berger allemand du pasteur.

Marcel (tout réjoui) :

– Mais c’est Gaspard, notre chien pastoral. Viens me voir, mon beau ;  au moins toi, tu ne viens pas me faire tourner la tête avec tes questions.

Il lui caresse la tête et lui donne le quignon du pain. Oui, tu es un bon chien…

Gaspard, la gueule pleine, ferme les yeux sous la caresse.

Les enfants :

– Ouah, ouah, ouah !

Et ils se sauvent en riant…

Voir aussi l’article : Mise en cène                        

 

Jérémie, risquer la parole

philactere vide
philactere vide Chœur parlé. Pour trois lecteurs ou récitants : Jérémie, le Seigneur, le peuple

Le Seigneur : Lève-toi, Jérémie, pour porter ma Parole
Pour crier à mon peuple qu’ils m’ont rejeté
Qu’ils se sont tournés vers de honteuses idoles,
Statues creuses, dieux illusoires, nullités.

Jérémie : moi Seigneur ? Aie pitié de ma grande jeunesse !

Le Seigneur : Ne crains rien, avec toi je suis toujours présent.
Je serai vigilant pour tenir mes promesses.
Tel l’amandier en fleur annonçant le printemps
Je t’envoie proclamer à mon peuple adultère qu’ils m’ont abandonné,
Moi, la source d’eau vive,
Pour des citernes laissant fuir l’eau salutaire
Juda mon peuple élu de mon amour se prive.

Jérémie : Vous que Dieu a choisis, revenez donc à lui !
Quittez vos idoles, ces citernes crevées !
Revenez à celui que vous avez trahi : quand on fait une chute, il faut se relever.

Le peuple : Non mais, regardez donc cet oiseau de malheur !
Au nom de quoi vient-il troubler notre confort,
Mettre à nu les maux que nous cachons dans nos cœurs ?
Il faut le faire taire, il faut le mettre à mort !

Jérémie : Je ne me tairais pas face à vos turpitudes :
Je ne vois qu’oppression et violence
Les hommes d’aujourd’hui ont la sale habitude
D’idolâtrer l’argent, d’adorer la puissance
Malgré les moqueries et les persécutions,
Je ne me tairais pas et crierais mon message
Je saurais résister en dépit des pressions
D’un pouvoir corrompu hurlant en vain sa rage
Si j’ai la tentation de garder le silence
La Parole de Dieu se fait feu dévorant
Qui consume mon cœur et force ma conscience
A crier : « prenez garde au jour du jugement »
J’annonce aussi le temps d’une alliance nouvelle
Le Seigneur gravera sa Parole en vos cœurs.
Venez à lui pour trouver la vie éternelle :
Les projets de Dieu sont de paix, non de malheur

 

La tempête

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Introduction :
Le livre de Jonas nous raconte l’histoire d’un prophète. Alors que Jonas prend un bateau pour partir du côté opposé à celui où Dieu l’envoyait, une violente tempête se lève.

En lien, avec cette aventure, nous vous proposons un petit jeu à télécharger (pour PC) réalisé par Etienne Darquennes.

Lève-toi et marche

 Ce n’est pas une histoire vraie. Mais elle est faite de petits morceaux de vie accumulés. Nous l’avons jouée pour la fête de Noël l’année dernière. Les enfants polyhandicapés, devenaient acteurs. Ils n’ont pas joué un rôle qu’ils n’auraient pas pu comprendre mais ils ont mis en scène leur propre histoire.

Pas de place pour eux !

Ce n’est pas une histoire vraie. Mais elle est faite de petits morceaux de vie accumulés. Nous l’avons jouée pour la fête de Noël l’année dernière. Les enfants polyhandicapés, devenaient acteurs. Ils n’ont pas joué un rôle qu’ils n’auraient pas pu comprendre mais ils ont mis en scène leur propre histoire.

Elle se passe à Strasbourg aux environs du marché de Noël. Ils viennent de loin avec leurs éducateurs et dans leurs fauteuils. On leur avait dit combien Noël en Alsace c’était beau. Ils avaient téléphoné longtemps avant le mois de décembre pour chercher un logement adapté à leur réalité.

Mais il n’y avait pas de place pour eux dans les hôtels, ni dans les auberges de jeunesse, ni même dans les centres spécialisés…
Tant pis. Ils sont venus quand même. Ils arrivent dans les lumières artificielles et le bruit. Ils étouffent. Ils sont coincés. Ils ne peuvent pas circuler, II n’y a pas de place pour accéder aux stands en fauteuil. Leurs éducateurs les laissent sur le bord du chemin pour aller faire quelques achats.

Même sur le côté, ils dérangent. Jules, le SDF assis là avec son chapeau renversé ne voit plus rien. II se fâche. Pourquoi me cachez-vous ? On ne me voit plus ! II secoue la roue du fauteuil, de plus en plus furieux parce que Delphine ne répond pas. Et pour cause, elle ne parle pas. C’est l’éducateur qui vient expliquer, le manque de place, le manque de logements, l’indifférence et la colère au milieu de tout ce bruit.

La fête dans le squat

Jules écoute. Et puis lui aussi raconte ; son groupe de copains aussi paumés que lui, leur squat qui, miracle, se trouve être de plain-pied. Tout à fait accessible aux fauteuils même s’il est mal chauffé.

Ils se lèvent et ils marchent ensemble. Ils font la fête dans le vieux hangar désaffecté. Ils découvrent comment on danse quand on est en fauteuil, comment on fête sans foie gras et sans cadeaux bien emballés. II n’y a pas de chauffage mais il fait bon.

On chante et on rit. La fête bat son plein. Soudain on tape à la porte. Très fort pour être sûr de se faire entendre. C’est le facteur. II a un message pour Jules.

Jules très surpris ouvre sa lettre. Il ne pensait pas qu’il existait encore pour quelqu’un, au fond de son squat.

La lettre dit « Je t’envoie ces mots sans savoir s’ils te trouveront un jour. Je t’envoie ces mots parce que je t’aime. Je les ai reçus moi aussi de quelqu’un un jour où j’avais le cafard.

Tu donneras comme un cadeau cette parole qui vient de loin à ceux qui sont proches « Lève-toi et marche » ».

Jules est très étonné, un peu révolté aussi. Comment donner cette parole à des personnes paralysées ? Il ne comprend pas.

Lève-toi et marche

… Clara tout près de lui dans son fauteuil, saisit la lettre comme si elle la prenait pour elle. Oui, on peut marcher même sans ses pieds.

L’important c’est d’avancer et de faire avancer les autres.

Emilie à son tour prend l’enveloppe des mains de Clara. Elle aussi se sent concernée par ces mots. Parce que même couché on peut vivre debout.

Jules par contre est dubitatif. Lui, il tourne en rond. II ne sait pas où aller. Alors autant s’asseoir et attendre que ça se passe.

C’est à ce moment que Jack crie : « là-bas ». Sa main est tendue vers un autre horizon. Tous voient une lumière qui avance vers eux du fond de l’horizon.

C’est un flambeau auquel tu peux allumer ta lampe. Elle guidera tes pas et t’invite en te disant « lève-toi et marche » car pour toi aussi, c’est Noël aujourd’hui.

Martine Léonhart
Archives PointKT n°27
Juillet, août septembre 1999

 

 

Des invités de dernière minute

Image
 Image Célébration créée pour le soutien d’un travail missionnaire
Age : adolescents
Travail original préparé par le groupe de Jeunes de Cleebourg et le pasteur Laurence Hahn pour soutenir le travail missionnaire au Malawi
Texte biblique : Luc 14,12 à 14
Genre : Jeu de scène et dialogue pour un culte