Point KT

Vous avez 149 résultat(s) pour votre recherche :

Préciser votre recherche

  • Réinitialiser

- Libérés par le pardon

joseph et ses freres s   Adam, Eve, Joseph et ses frères, Simon et tous les autres...

C'est sous ce titre que la séquence entend aborder avec les enfants dès 8 ans la question du pardon. En effet, sitôt lancé le mot "pardon", les mots de péché, mal, souffrance, faute, culpabilité surgissent à notre conscience.

Mais ce que propose le parcours "Libérés par le pardon", c'est avant tout de relire tous ces mots à la lecture d'un Evangile fait de liberté, de pardon, de grâce et d'amour.

Inévitablement, le programme commence par poser l'énigme du mal (en Genèse 2 et 3) comme une réalité inexpliquée et inexplicable.

Et puis l'histoire de Joseph et de ses frères, minée de non-dits et de jalousie, pétrie de cette humanité qui nous fonde, nous invite à explorer des sentiments parfois trop vites écartés des programmes catéchétiques !
Enfin, avec deux textes tirés des Evangiles, nous partons à la conquête d'un pardon qui s'offre aux victimes et qui touche tout l'être dans sa profondeur (corps et esprit).

A n'en pas douter, ce programme est original par le choix du thème et la manière renouvelante de l'aborder avec les enfants. D'ailleurs, beaucoup d'adultes trouveront là aussi matière à travailler en groupe le thème du pardon.

Etienne Jeanneret

 

L'équipe de rédaction "Libérés par le pardon" :
  • Sylvette Delessert, théologienne, Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, Suisse
  • Graziella Censi, Eglise évangélique vaudoise, Italie
  • Claire Hurni, diacre - pédopsychiatre, Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, Suisse
  • Marc Horisberger, pasteur, Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, Suisse
  • Charlotte Kuffer, psychopédagogue, Eglise protestante de Genève, Suisse
  • Noëlle Lassalle, conteuse et catéchète, Eglise Réformée de France
  • Bruno Miquel, pasteur, Eglise protestante de Genève, Suisse
  • Marie-Pierre Tonnon, formatrice et catéchète, Eglise protestante unie de Belgique

Ce programme a été réalisé grâce au soutien de la CEPPLE.

La CEPPLE a publié également un autre programme disponible sur PoinKT: Avec et sans frontières (en téléchargement).

< Lire la suite Libérés par le pardon

- Avec et sans frontières

ID1440 CEPPLE 

 Un programme de la CEPPLE en français et en espagnol...

« Sans frontières » est un matériel catéchétique élaboré et rédigé par une équipe de responsables des Églises membres de la CEPPLE.

Précurseur dans la réflexion biblique d'une actualité sensible, celle de la circulation des personnes à l'époque de la mondialisation et de migrations, ce programme est destiné à l'animation de groupes d'enfants, d'adolescents ou des familles dans la communauté paroissiale.

Pour télécharger le programme en français, cliquez ici (24 Mo).

Pour la version en espagnol, cliquez ici (27 Mo).

En complément de cet article:

La CEPPLE a publié égalemen un autre programme disponible sur PoinKT: Libérés par le pardon (en téléchargement).

< Lire la suite Avec et sans frontières

- En chemin avec Hipollène

 

Animation proposée d'après le livre "L'arbre sans fin" de Claude Ponti.

Sur le chemin de nos vies, des rencontres, des événements, des surprises qui nous réjouissent, nous réconfortent, nous apeurent ou nous déçoivent parfois...

Hipollène, elle aussi, expérimente la peur, la tristesse mais aussi la confiance retrouvée et nous l'accompagnerons dans ses pérégrinations, découvrirons avec elle que le monde qui nous entoure est vaste, diversifié et qu'il vaut la peine de l'appréhender avec curiosité. Nous découvrirons également que ce que vit Hipollène a quelque chose de familier avec nos propres histoires. Nous découvrirons enfin que la rencontre avec soi-même passe par la rencontre avec l'autre. Voilà quelques objectifs proposés par ce parcours.

Ce matériel est proposé par l'Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN - Suisse romande), conjointement avec l'Eglise catholique romaine dans le canton de Neuchâtel.

Six rencontres vous sont proposées, précédées d'une introduction.

Introduction

Séquence 1: L'innocence et les limites

Séquence 2: La peur et la pétrification

Séquence 3: L'histoire de notre histoire

Séquence 4: La confiance

Séquence 5: La mort - lumière et nuit

Séquence 6: Identité et rencontre de l'autre

D'autre part, plusieurs éléments ainsi que la chanson de l'arbre sans fin se trouvent sur le site http://www.raconter-dieu.ch/. Vous y trouverez également des éléments complémentaires pour l'animation.

< Lire la suite En chemin avec Hipollène

- Espérer en Exil – Ésaïe 40,1-17

ID 1349  115  Si notre Dieu est bien ce que nous disons, alors il y a toutes les raisons d'espérer : il est puissant, il est fidèle, il est juste, il agit dans l'Histoire et intervient en faveur des siens. On ne peut pas dire cela, l'enseigner aux enfants de génération en génération, et refuser d'admettre que Dieu est à l'oeuvre quand l'Histoire des peuples bascule.

Comme pour le passage précédent, on remarque assez vite que notre texte n'est pas rédigé d'un seul jet, même si les articulations du texte ne sont pas soulignées. Le lecteur remarque que le ton et le sujet changent au verset 9, puis au verset 12, de façon assez abrupte. Mais l'ensemble garde une très grande cohérence, celle de la prédication du prophète qui annonce dans les15 chapitres qui débutent ici que le salut vient pour Israël, parce que son Dieu est maître de la création et de l'Histoire.
Réconfortez, réconfortez mon peuple : le mot hébreu vient d'une racine qui signifie respirer profondément. Il est donc question ici de rendre au peuple sa respiration, de lui donner du courage et de la force, sans pour autant ôter au terme toute nuance de tendresse. Par la suite, c'est toujours Dieu lui-même ou un de ses envoyés qui «réconfortent » (Ésaïe49,13 ;51,3.11 ;52,9). Leredoublementmarque une insistance affectueuse, mais est aussi le signe de la jubilation qui traverse toute la prédication du Second Ésaïe.
Dit votre Dieu : ces trois mots posent la question la plus délicate de tout le passage :qui parle ? Ce ne peut-être ni Dieu lui-même, ni un membre du peuple -et par conséquent pas non plus le prophète lui-même, puisque Dieu est présenté comme «votre Dieu». Dans la suite (versets 3 et 6), c'est «une voix» anonyme qui s'exprime. Il en est de même ici. L'opposition «mon peuple-votre Dieu» renvoie à la formule d'Alliance entre Dieu et son peuple.
Parlez au cœur : il ne faut jamais oublier que le cœur, dans l'Ancien Testament, est tout « l'intérieur de l'homme, le siège de son intelligence, de sa volonté, plutôt que celui des sentiments. Comme en Genèse 50,21 ; Il Samuel 19,7 ; Ruth 2,13, l'accent premier est donc dans le fait de rassurer, d'effacer la peur et de garantir l'avenir. Mais la note de tendresse, qui se retrouve en Genèse 34,3 ; Juges 19,3 ; Osée2,14 ; n'est pas absente ici.
De Jérusalem : Jérusalem personnifiée, c'est la communauté du peuple sans limites géographiques ou temporelles : les déportés, ceux qui sont restés, et leurs descendants.
Sa corvée est remplie : la corvée, c'est tout travail imposé. Il est dit clairement qu’Israël n'a pas subi un tort, ni «expié un péché», mais subi un châtiment qui est arrivé à son terme.
Deuxfois le prixde toutes ses fautes : cela ne veut pas dire que la peine a été trop lourde pour la faute commise. Le «double» est une norme juridique de remboursement (Exode 22,3.6.8 ; Zacharie 9,12 ; Job40,12 ; Deutéronome 15,18 ; Jérémie 16,18) qui inclut le tort commis, les frais,et les «dommages et intérêts». Donc, la peine est achevée, une nouvelle vie peut commencer, parce que les comptes sont réglés entre Dieu et son peuple.
Dans le désert : le mot désigne les lieux inhabités, mais où les nomades menaient paître leurs troupeaux. Il n'est pas envisagé de tracer une route rectiligne qui traverserait le désert entre Babylone et Jérusalem,mais de remettre en état la route habituelle par la Mésopotamie du Nord et la Syrie.
Un chemin pour le Seigneur : i1y a là une allusion aussi bien aux routes triomphales des rois de l'Antiquité qu'à la pratique des routes processionnelles, sur lesquelles les Babyloniens faisaient avancer les statues de leurs dieux. Mais l'allusion est pleine d'ironie, car maintenant, il s'agit d'une vraie route,qui franchit des kilomètres de désert et sur laquelle Dieu va conduire son peuple (et non l'inverse !). Pour les déportés,c'est bien plus fortement la route de l'Exode qui est évoquée : ce que Dieu a fait autrefois, il va le refaire. Une nouvelle fois, il va conduire son peuple au travers du désert.
Nivelez dans la steppe : les mots employés évoquent toute la fragilité des routes de l'Antiquité, surtout lorsqu'elles franchissent des zones inhabitées. Les vents de sable et les pluies les encombrent ou les défoncent, les rivières torrentielles qui suivent les orages les arrachent par endroits. Il est donc question ici de restaurer la route qui conduit de Babylone à Jérusalem, de la dégager de ce qui l'encombre, de la redresser,tant dans son tracé que dans son niveau.
Que tout vallon soit relevé : on passe de la réalité au merveilleux, c'est le relief lui-même qui doit être rectifié. Il ne s'agit pas pour autant d'une image morale ou religieuse qui appellerait le peuple à se défaire de ses fautes, mais de l'évocation de ce que Dieu veut pour son peuple. Car si une route est construite pour Dieu, c'est en définitive son peuple qui va la parcourir, c'est lui qui doit pouvoir passer le plus confortablement possible. Le merveilleux sert à exprimer jusqu'où Dieu veut aller pour faire le salut de son peuple.
La gloire du Seigneur sera dévoilée : le mot hébreu traduit par gloire implique à l'origine le poids, la pesanteur. Certains textes en font quelque chose de lumineux (Ézéchiel, 1,27-28 ; Exode 16,7-10 ; 24,16-17). Mais chez le Second Ésaïe, la gloire désigne l'être même de Dieu qui se manifeste par des actes imposants (42,8.12 ; 58,11 ; 43,7). La majesté de Dieu, son poids dans l’Histoire des hommes, vont être manifestés par un événement concret, le retour des exilés.
Et tous les êtres de chair : l'hébreu dit plus simplement "toute chair" désignant ainsi les créatures vivantes (Genèse 6,12-13) qui vont découvrir la majesté de Dieu au travers de ce qu'il fait pour son peuple. Il y a dans cette annonce quelque chose qui dit que tous les doutes, toutes les moqueries qui se sont manifestés après la destruction de Jérusalem vont être balayés, renversés dans la reconnaissance du Dieu qui agit avec puissance. Dans les versets 4 et 5 deux thèmes sont étroitement entremêlés : - l'annonce du retour du peuple -mais aussi la révélation de Dieu (Théophanie) qui se manifeste personnellement, comme il l'a fait au Sinaï ! (Ex.19 et 20) et pendant la sortie d'Égypte. Ainsi, bien au-delà d’une délivrance de l'Exil, ce qui est annoncé, c'est la venue de Dieu dans l'Histoire des hommes, sa manifestation et sa révélation aux yeux de tous les peuples.
Verront que la bouche du Seigneur a parlé : cette formule on ne peut plus étonnante authentifie le discours de "la voix" : les faits vont confirmer que l'annonce de salut pour Israël n'est pas le fait d'un rêveur qui prend ses désirs pour la réalité, mais l'expression de la volonté de Dieu.
Une voix dit - l'autre dit : il faut sans doute traduire ici plutôt par «et je dis», c'est-à-dire que celui qui répond est le prophète lui-même, appelé à proclamer la décision de salut dont il vient de prendre connaissance. En tout cas, les versets 6-8 contiennent un dialogue, mais il n'est pas facile de rendre à chaque interlocuteur sa part de la conversation. Je vous propose le découpage suivant :
- une voix dit : «proclame»
- et je dis «Que proclamerai-je ?» Toute chair est comme l'herbe, et toute sa consistance est comme la fleur des champs : l'herbe sèche, la fleur se fane, quand le souffle du Seigneur vient sur elle en rafales.
- l'herbe sèche, la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu subsistera toujours.
La ligne «oui, la multitude humaine, c'est de l'herbe» est une note marginale d'un lecteur qui a été introduite dans le texte par le copiste.
Que proclamerai-je : le prophète reçoit l'ordre d'annoncer ce qu'il a entendu, élève une objection, dans le même esprit que Moïse en Exode 3,11,13 ; 4,1 ; 10.13 ou Jérémie en Jérémie 1,6. Bien sûr, son recul n'est pas aussi vif que celui de ses prédécesseurs. Mais à la parole de salut qu'il est chargé d'annoncer, il oppose la remarque désabusée des exilés : que dire encore ? Tout n'est-il pas fini ?
Toute chair est comme l'herbe : le thème de la fragilité de la fleur (Ps 90,5-6 ; 37,2 ; 103,15-16 ; 129,6 ; Job 8,11-12  et 14,1-2. Il ne s'agit pas nécessairement d'une plainte, mais plutôt d'un constat un peu amer de la fragilité de l'homme qui «n'est rien et ne dure pas», de sorte que le temps passe et l'homme disparaît. Et avec lui ses souvenirs et ses souhaits. Près d'un siècle après la catastrophe de 587, l'image exprime bien la situation de la communauté juive installée dans l'Exil. L'espoir d'un retour et d'un rétablissement s'éteint avec les survivants, et ceux qui sont nés en déportation y sont comme installés avec, sans doute, une fidélité nouvelle en ce qui concerne les pratiques religieuses,mais aussi une résignation sans borne quant à la situation générale : l'Histoire ne revient pas en arrière.
Et toute sa consistance : certaines traductions lisent ici le mot «fidélité» selon le sens habituel du mot en hébreu. Mais il signifie aussi «force, vitalité», comme par exemple au Psaume 59,10-11, 17, 18. Et c'est bien le sens ici, où tout l'accent est mis sur la fragilité et le caractère passager de tout ce qui est vivant.
Quand le souffle du Seigneur vient sur elles en rafales : le mot traduit par souffle désigne aussi bien le vent que l'esprit. L'aspect «vents renvoie à la réalité des vents chauds qui dessèchent les terres cultivées et les herbages. Mais ce souffle est celui du Seigneur qui maîtrise la nature et l'Histoire, qui fait vivre et qui fait mourir, Le souffle brûlant de la colère de Dieu est passé sur son peuple, et il n'en reste rien,
Mais la parole de notre Dieu subsistera toujours : là encore les traductions ont du mal à rendre l'original qui dit que «la parole de Dieu se lève pour toujours» et est donc plus dynamique que le français «subsistera». La «voix» reprend les mots du prophète pour accentuer le contraste : il est normal que l'herbe sèche, il est tout à fait naturel que la fleur se fane, mais cela ne change rien à la puissance et à la force vivante de la parole de Dieu, qui se constitue et s'accomplit envers et contre tout. Évidemment, ce n'est pas cela que le prophète doit proclamer, mais la décision de salut de Dieu. C'est cette parole-là qui se lève et qui va s'accomplir, quelles que soient les apparences. Mais il faut aussi que le prophète soit arraché au pessimisme du peuple dont il fait partie. Sans doute faut-il comprendre aussi que le prophète déplace la signification même la formule de lamentation : à ceux qui disent, dans leur prière, «toute chair est comme l'herbe», il répond : donc Babylone et sa puissance aussi sont vouées à faner et à périr, Ce décalage est là d'autant plus parlant que la fleur sert, dans le symbolisme des sculptures de l'Antiquité à représenter le pouvoir royal. Le sarcophage d'un roi de Byblos représente par exemple le roi mort une fleur fanée à la main, son fils qui lui succède, avec une fleur droite sur sa tige. Cela nous invite à faire attention à deux phénomènes, auxquels nous ne pensons pas toujours en lisant nos Bibles :
- il y a des images qui renvoient aux représentations traditionnelles dans le Moyen-Orient Ancien, telles que l'archéologie les révèle en mettant à jour des statues et des sculptures anciennes. Les auditeurs des prophètes connaissaient ces statues, et la parole des prophètes, en les évoquant, prenait un sens immédiatement clair. Alors que nous, qui vivons dans un monde différent, nous ne pouvons les comprendre qu'après avoir fait connaissance avec le monde dans lequel vivaient les auteurs de la Bible.
- les formules liturgiques peuvent changer de sens. Le message prophétique naît ici de la lamentation liturgique «retournée». C'est un peu comme si le prophète disait : ce que vous dites dans vos prières, si vous y croyez vraiment, si vous le prenez au sérieux, est porteur d'espérance. Le prophète n'est donc pas toujours quelqu'un «qui a des visions», puisque sa prophétie peut surgir du culte lui-même.
Sion, joyeuse messagère : à propos de Sion, voir ce qui a été dit dans les notes sur le Psaume 137. C'est ici la population de la ville qui est invitée à participer à la proclamation de la délivrance.
Le prophète s'adresse à la ville sainte et lui demande de faire écho à sa prédication, de proclamer autour d'elle sa prochaine délivrance. Il n'est pas possible de dire s'il s'agit d'une simple figure de style, ou si le prophète a réellement fait transmettre sa prédication «au pays». Ce qui est certain, c'est que tous les moyens doivent être mis en œuvre pour faire connaître que la délivrance approche : monter sur la montagne, d'où la voix porte plus loin, crier le plus fort possible, et crier de joie, parce que la délivrance attendue est proche. On sent bien ici qu'il s'agit d'une annonce à court terme, pleine d'impatience et de jubilation, toute différente de l'espérance difficile, bien que tout aussi forte, que nous avons rencontrée en Ézéchiel 34.
Voici votre Dieu : ce que Sion doit proclamer prend la forme d'un communiqué de victoire :Dieu revient triomphant vers sa ville, après une bataille gagnée. Ézéchiel avait annoncé (Éz. 10,18-22 ; 11,22-25) que Dieu quittait le Temple et la ville, le Second Ésaïe proclame son retour. Le retour de Dieu est la joie de Jérusalem.
Avec vigueur... Et son bras… : les mots et les images sont employés fréquemment dans le contexte de l'Exode : Deutéronome 4,34 : 5,15 ; 7,19 ; 11,2 ; 26,8 ; Psaume 136,12 etc... Le prophète introduit des variations, mais l'idée est la même:comme autrefois, Dieu manifeste sa puissance en faveur de son peuple, il intervient dans les guerres des hommes et donne la victoire.
Son salaire...sa récompense : ces termes sont encore des allusions guerrières. Le vainqueur emmène son butin. Le texte glisse ensuite à l'image du berger, car le butin de Dieu, c'est son peuple. Et le peuple est la récompense de Dieu pour tous les efforts qu'il fournit en faveur du peuple.
II porte sur son sein les agnelets... : on retrouve ici l'image du berger d'Israël, avec des traits qui rappellent Ézéchiel 34 : le berger prend particulièrement soin des animaux fragiles. Il porte dans la poche ventrale de son habit les agneaux que la longue marche fatigue, veille sur les mères qui ont besoin de trouver du repos et de l'eau. Et le communiqué de victoire aux accents guerriers s'achève sur une image de tendresse et de paix.
Qui a jaugé dans sa paume les eaux de la mer : ici commence une polémique. Elle s'adresse à ceux qui prennent les annonces de délivrance du prophète pour des illusions sans fondement. À ceux-là, le Second Esaïe ne demande pas d'observer la situation militaire et politique. Il sait bien que si les Perses sont vainqueurs de Babylone, les petits peuples n'en restent pas moins soumis aux «grands». Mais l'espérance de salut se fonde tout entière dans la découverte de ce qu'est Dieu. Pour amener ses auditeurs à cette découverte, il les martèle de questions, à la manière de Job 38.
La question n'est pas «quelle est la mesure de la mer ?» Après tout, les scientifiques actuels pourraient donner un chiffre très approchant. Mais la question est bien «qui a mesuré dans sa propre main» ? De même, les autres mesures demandées : l'empan est la longueur du pouce au petit doigt écartés. Le boisseau fait allusion à une mesure qui approcherait 4,4 litres.
Et la réponse est évidemment «personne», pour toutes les questions. Il ne s'agit pas de donner une idée du gigantisme de Dieu, mais de faire prendre conscience aux hommes de leur incapacité à évaluer la mesure du pouvoir de Dieu.
La mer..., les cieux..., la terre : on retrouve dans ce verset l'allusion à la Création (Genèse 1). Les croyants qui refusent l'espérance ont-ils pris conscience de ce que signifie «notre Dieu est le créateur» ?
Mais à côté de cette évocation de la Création, le verset12 comporte une polémique très précise. Dans la religion babylonienne, c'est Marduk, le grand dieu de Babylone qui mesure et pèse la création -et les mots employés sont pratiquement les mêmes que ceux du prophète. Saut que, pour le Dieu d’Israël, ces opérations de mesure sont infiniment plus faciles qu'elles ne le sont pour Marduk dans les textes babyloniens.
On voit comment le prophète, pour faire recevoir et reconnaître son message d'espérance, est amené aussi à parler de Dieu dans sa grandeur et sa supériorité -pour l'instant contredite par les faits sur tous les dieux babyloniens.
Qui a toisé l'esprit du Seigneur : la question est la même que la précédente. mais rapportée à la pensée de Dieu : qui peutlaconnaître ?
Et lui a indiqué l'homme de son dessein : cette ligne pose des problèmes de traduction. Celle qui est ici donnée par la Traduction Œcuménique de la Bible est très probable, mais il vaudrait mieux encore dire : l'homme de son décret. Au lieu d'énoncer des généralités (quel est l'homme qui connaît les pensées de Dieu, ou qui peut lui donner des conseils) le prophète fait alors un discours très précis. D'une part, «l'homme de son décret» désigne Cyrus. Personne n'a suggéré à Dieu d'utiliser Cyrus. Il en a décidé (décrété) ainsi dans sa toute puissance et sa volonté de sauver son peuple. D'autre part, l'expression est polémique. Selon les religions babyloniennes, les dieux décidaient au moment du Nouvel An du destin de chaque homme durant l'année à venir, et plus rien ne pouvait modifier ce décret. Le prophète, lui, affirme que c'est le Dieu d’Israël qui décrète librement, seul, et qui change l'Histoire des peuples comme il veut et quand il veut.
Jugement, science, chemin de l'intelligence : les mots ne sont pas tout à fait synonymes, ils indiquent une progression de la pensée : d'abord le discernement des choses et des réalités, puis la volonté et la décision d'ordonner, enfin les moyens de réaliser cette volonté. De toutes ces phases de la pensée de Dieu, l'homme est complètement exclu. Comment peut-il prétendre connaître les intentions de Dieu ? Avec ces questions, le prophète a glissé de la Création à l'Histoire.
Voici que les nations sont comme une goutte tombant du seau : il faut penser au seau en cuir qui sert à puiser l'eau du puits. Il reste toujours quelques gouttes accrochées à l'extérieur et qui se perdent. C'est normal,et sans importance. Les nations ne comptent pas plus que cela devant Dieu qui les contrôle et les dirige comme il veut et sans plus de difficulté.
Comme une poussière sur la balance : le mot traduit par «poussière» désigne ailleurs la buée des nuages (Exode30,36 ; Job 14,19). Là encore, on peut imaginer que nos balances de pharmaciens pourraient faire la pesée. Mais les balances des marchés orientaux il y a 25 siècles ?
Les îles : notre prophète aime bien ce mot qu'il reprend souvent. Il évoque sans doute pour lui les îles lointaines de la Méditerranée, aux limites du monde. Et justement, même les extrémités du monde sont sous le regard de Dieu, rien ne lui échappe.
Le Liban ne suffirait pas... : ce verset est probablement un ajout qui commente l'exposé sur la grandeur de Dieu qui vient d'être fait : la montagne libanaise transformée en autel. Ses forêts réputées, utilisées comme bois et ses animaux comme sacrifices, sont insuffisants pour honorer Dieu. Il s'agit d'une image qui est assez indifférente aux questions de pureté rituelle qui excluent les animaux sauvages des sacrifices.
Toutes les nations sont comme rien devant lui : pour dire ce rien, le prophète emploie le mot qui, en Genése 1,2 désigne l'inconsistance du monde avant la Création. Ce verset ne signifie pas que les nations ne sont rien. Le prophète et ses auditeurs juifs exilés ne savaient que trop de quel poids pèsent les nations. Mais elles ne sont rien en face de Dieu. Elles n'ont pas de pouvoir devant lui... Elles ne sont que des éléments de la Création, auxquels Dieu fixe leur petite place dans l'Histoire qu'il conduit. Les trois parties de notre passage s'enchaînent donc ainsi :
- versets 1 à 8 : une sorte de récit de vocation du prophète
-versets 9 à 11 : une prédication du prophète qui témoigne de l'accomplissement de sa mission, et qui prolonge le mouvement de la première partie : l'annonce du salut voulu par Dieu fait un pas de plus.
- versets 12 à 17- réponse du prophète à ceux qui ne veulent pas recevoir son message d'espérance. La première partie se présente comme une cascade d'ordres énoncés par des «voix».Aux versets 1et 2, quelqu'un rend compte de la décision de Dieu : la peine de son peuple est accomplie, le moment est venu de le consoler et de lui apporter la délivrance. En 3-5, une autre voix tire les conséquences pratiques de la décision de Dieu : la route du retour doit être déblayée et aménagée.
- En 6-8 enfin, le prophète, qui a entendu de loin les voix précédentes, est appelé à faire connaître ce qu'il a entendu, et, ayant exprimé son scepticisme, reçoit l'assurance qu'il s'agit bien de la parole de Dieu et qu'elle s'accomplira.
Cette succession d'ordres fait penser à une transmission hiérarchique des décisions dans une cour royale : le conseiller qui est proche du roi fait connaître au reste de la cour là décision souveraine. Puis les ministres et les officiers supérieurs donnent à leurs subordonnés des décrets d'application. Enfin, des messagers sont chargés de transmettre les ordres à ceux qui sont concernés par leur mise en œuvre c'est sur ce processus que sont construits les versets 1-8
Au travers de cette présentation, le Dieu d'Israël apparaît comme un Grand Roi babylonien, plein de puissance : il décide, et tout se plie à sa volonté. Mais cette cour qui entoure Dieu marque aussi la distance qui le sépare des hommes. Le prophète anonyme ne rencontre pas Dieu directement comme Moïse (Exode3), Ésaïe (chapitre 6) Jérémie (chapitre1), ni même comme Ézéchiel (chapitres 1-2). Une distance s’introduite entre Dieu et son peuple, du fait même de l'Exil, mais aussi par l'affirmation de la souveraineté de Dieu sur tous les peuples.
Par contre, les voix que le prophète entend de loin restent totalement anonymes, même SI la présentation de Dieu sous l'aspect d’un roi oriental implique en soi l'existence d'une cour céleste (voir Job 1), le Second Ésaïe ne veut pas mentionner d'anges, ni d’êtres divins à côté de Dieu Car le Seigneur d'Israël est unique, comme nous l'avons vu en Es.45,5-7. On voit donc ici avec quel soin les auteurs de la Bible manient les images, ne retenant d'elles que ce qui correspond à leur propos.
Même si l’annonce de la délivrance éclate dans ce texte et recouvre tout de son allégresse, le passé n'est pas oublié. L'énoncé des versets 1-2 implique une compréhension de la destruction de Jérusalem et de l'Exil : le peuple a subi une punition qui lui a été infligée de manière tout à fait juste par Dieu. Il n'est même pas question de pardon ou de grâce : la peine a été purgée jusqu'au bout. Pour le prophète, Dieu ne peut être tenu pour responsable du malheur du peuple. Dieu est juste et il est fidèle à ses promesses, cette certitude est essentielle pour qui veut encore espérer en Exil,comme est essentielle la conviction que Dieu est unique et tout puissant.
Une puissance triomphale qui s'exprime dans les versets 9-11 sous la forme d'un communiqué de victoire : Dieu a remporté la bataille. Vainqueur et couvert de butin, il revient vers sa capitale et déjà des messagers l'annoncent au pays. Cette image prolonge sans doute celle de la cour royale. Mais les évocations de l'Exode qui parsèment ces versets rappellent aussi que ce Dieu guerrier est bien celui d’Israël, celui qui l'a fait sortir d'Égypte et lui a donné une existence.
Et la reprise du thème du berger indique sans hésitation possible que ce Dieu puissant qui écrase ses adversaires est aussi un Dieu bon, plein d'attention et de prévenance pour les plus faibles.
Enfin, la troisième partie, versets 12-17, vient exprimer sur quoi se fonde l'espérance du salut. Il est certain que les progrès militaires de Cyrus et des Perses ont eu une influence sur la prédication du Second Ésaïe : toute l'urgence joyeuse de sa prédication tient au fait que les réalités immédiates attestent qu'un changement rapide va se produire dans le sort des exilés. Mais si les circonstances donnent le ton, elles ne fondent pas la prédication d'espérance.
Bon nombre d'exilés refusaient, semble-t-il, l'idée qu'il y ait quoique se soit de bon à attendre des événements en cours.
Ce qui fonde l'espérance, c'est la foi d'Israël. Ce n'est pas tout à fait par hasard que le prophète s'adresse à ses contradicteurs sceptiques en les martelant de questions. Car toutes ces questions pourraient se résumer en une seule : ce que nous avons dit pendant des siècles à propos de notre Dieu, ce que nous chantons dans nos psaumes (par exemple, aux Psaumes 2 ; 8 ; 14 ; 18 ; 20 ; 65 ; 66 ; 68 etc...), est-ce la vérité de notre foi ou du vent ?
Si notre Dieu est bien ce que nous disons, alors il y a toutes les raisons d'espérer : il est puissant, il est fidèle, il est juste, il agit dans l'Histoire et intervient en faveur des siens. On ne peut pas dire cela, l'enseigner aux enfants de génération en génération, et refuser d'admettre que Dieu est à l'oeuvre quand l'Histoire des peuples bascule. L'espérance des exilés, c'est une foi qui cesse d'être théorique et formelle, et qui sait lire la présence de son Dieu dans la réalité présente.

Lire la suite Espérer en Exil – Ésaïe 40,1-17

- Espérer en Exil – Ésaïe 44,24 à 45,7

ID 1348 Cyrus 

Cette péricope du livre d'Ésaïe est un des sommets de la prédication du Second  Ésaïe. Les exilés ne voient dans la progression des armées de Cyrus que l’annonce d’un prochain changement de maître qui n’apportera rien de bon. Le prophète annonce, lui, que Cyrus est celui que Dieu envoie pour sauver son peuple. Parce que Dieu est le Seigneur de l’Histoire et de la Création, même un roi païen qui l’ignore peut devenir son serviteur, le berger que Dieu donne à son peuple. 

Pour visualiser l'ensemble du parcours "Espérer en Exil" cliquer ici.


Comme l'indique la formule d'introduction « Ainsi parle le Seigneur » en 44,24 et 45,1, ce passage réunit deux oracles distincts (44,24-28 d'une part, 45,1-7 de l'autre), qui ont été réunis par la suite, parce qu'ils avaient le même thème. Ce thème commun, ils le développent pourtant avec des arguments assez différents et qui se complètent.

Le Seigneur qui te rachète : le rachat est une pratique juridique qui permet d'éviter l'aliénation définitive d'un bien de famille, mais aussi d'obtenir la libération des Israélites qui sont devenus esclaves d'un autre membre du peuple (voir Lévitique 25,25-55). Celui qui rachète est en général le parent le plus proche. Le Second Ésaïe fait de la notion de « racheteur » un attribut de Dieu qui libère son peuple de sa misère politique et sociale. Ici l'idée de rachat est mise en parallèle avec celle de la création du peuple, ce qui renvoie à l'Exode où Dieu crée son peuple en le libérant de l'esclavage.

Qui t'a formé dès le sein maternel : en Ésaïe 44,2.24 on retrouve la même notion : le Seigneur est celui qui a créé Israël, qui lui a donné la vie. Cette image est de toute évidence l'expression d'une grande intimité entre Dieu et son peuple (voir aussi Psaume 22,10 ; 139,13 ; Jérémie 1,5). Dieu a donné la vie au peuple.

Ces deux propositions relatives "qui te rachète"... "qui t'a formé" indiquent que Dieu s'adresse ici à son peuple, et qu'il s'adresse à lui comme celui qui ne peut que vouloir son salut.

C'est moi le Seigneur : l'ensemble de ce qui suit est une auto-présentation de Dieu. C'est une forme assez fréquente dans les religions polythéistes de Mésopotamie où, chaque dieu, se met ainsi en valeur par rapport aux autres divinités. Il est assez surprenant de voir le Dieu d'Israël s'exprimer à la manière des divinités païennes. Mais c'est aussi une polémique pleine d'ironie contre les cultes païens.

En effet, le Seigneur est celui qui fait tout et n'a besoin de personne. Les autres dieux ne sont rien. La construction du texte hébreu est impossible à rendre en français lisible : tous les verbes qui suivent sont des participes verbaux utilisés comme des noms apposés au nom propre de Dieu. Ce qui donnerait : MOI, JE SUIS YHWH, LE FAISANT TOUT, LE TENDANT LES CIEUX....etc.

Cette formulation dit deux choses qui n'apparaissent plus dans les traductions :

- les actes du Seigneur sont intemporels et continus, ils ne relèvent pas du passé, du présent ou de l’avenir ;

- toute l'énumération des œuvres de Dieu qui est faite ici va de soi, dès lors que l'homme reconnait qu'il est devant le Dieu vivant d'Israël.

Qui fait tout : « tout » est rarement utilisé seul et de manière absolue. Ce tout n'est donc pas "tout l'univers", mais tout ce qui est énuméré ensuite.

J'ai tendu les cieux / j'ai étalé la terre : c'est, comme en Genèse 1,1 et Ésaïe 42,5, l'affirmation que Dieu est le créateur de l'ensemble de ce qui existe, désigné par les deux extrêmes, cieux et terre.

Moi tout seul /qui m'assistait ? l'affirmation comme la question insistent sur le fait que Dieu agit seul. Le Seigneur est unique, il n'a pas besoin d'aide. Il n'y a pas de dieu à côté de lui.

Je neutralise les signes des augures : les Babyloniens pratiquaient abondamment la divination. On lisait l'avenir dans les entrailles des animaux (particulièrement dans le foie), dans la fumée de l'encens, dans l'huile, au moyen de flèches tirées en l'air, par l'astrologie, les sorts et l'interprétation des rêves. Tout cela exigeait des professionnels qui avaient de solides connaissances des choses de la nature, d'où leur appellation de « sages ».

Mais le Seigneur est celui qui brise les signes, annule les divinations et...

Renverse les sages en arrière : l'hébreu dit exactement « fait revenir les sages en arrière ». En effet, tous les devins babyloniens ont la prétention de pénétrer l'avenir et de diriger les conduites des hommes. Mais le Seigneur les ramène à la réalité, fait passer leur savoir et leur science pour folie, car ce qu'ils annoncent ne se réalise pas.

II faut savoir que les oracles des devins babyloniens qui ont été retrouvés par l'archéologie annoncent tous la victoire et le triomphe final, même lorsqu'ils entrevoient des difficultés momentanées. Ce qui est dit ici, c'est bien que celui qui tient l'avenir entre ses mains, c'est le Dieu d'Israël, et tous les prophètes babyloniens n'y feront rien.

Je donne pleine valeur à la parole de mon messager : car ceux que le Dieu d'Israël charge de sa parole sont porteurs de sa volonté. Ils savent comment agit celui qui fait tout. C'est pourquoi cette parole s'accomplit et se réalise à travers l'Histoire des hommes.

Il s'agit là d'une affirmation de portée générale, qui porte surtout sur le développement de l'Histoire et non seulement sur des faits particuliers.

Je dis pour Jérusalem « qu'elle soit habitée » : des affirmations générales, le discours passe aux réalités du moment. Jérusalem est l'objet de toute la nostalgie, de tous les regrets et de tous les espoirs des exilés. Et Dieu annonce qu'elle sera habitée, c'est-à-dire rebâtie et rétablie dans ses droits de cité indépendante. Elle et les petites villes qui l’entourent, parce que Dieu a décidé de reconstruire le pays de son peuple.

Je dis à la haute mer « sois dévastée » : ce verset englobe un ensemble de significations imbriquées les unes dans les autres. Il y a d'abord une allusion à la Création présentée comme une victoire de Dieu sur la mer, qui est symbole de mort (voir Genèse 1,6-10 ; Job 38,8-11) et une annonce de la maîtrise absolue de Dieu sur la nature. Il y a sans doute aussi une allusion au miracle de la mer (Exode 15,5 ; 21). Et une implication immédiate : la puissance de mort, Babylone, pays de canaux et d'eau, qui a submergé Israël, est maîtrisée par Dieu qui va sauver son peuple.

Je dis de Cyrus « c'est mon berger » : Nous avons vu à propos du Psaume 80 et d'Ézéchiel 34 les significations de l'image du berger. L'étonnant dans ce passage, c'est que Dieu présente Cyrus, le païen, comme le berger de son peuple. Cela ne fait sans doute pas de Cyrus le roi de Jérusalem, tel que l'annonçait Ézéchiel 34. L'accent porte ici sans doute sur la relation de dépendance qui unit le berger au propriétaire : Dieu donne à Cyrus des instructions générales. Et Cyrus va les accomplir, apportant ainsi le salut à Jérusalem. Cyrus n'est pas le Seigneur d'Israël, il est le chef qui va réaliser la volonté de Dieu.

Ainsi parle le Seigneur à son messie : ici commence le deuxième oracle. Il est adressé à Cyrus. On peut se demander comment cette parole pouvait parvenir à Cyrus. Le Second Ésaïe n'était pas un proche de Cyrus, et ce sont plutôt les exilés qui ont entendu d'abord cette parole. Mais d'une part, ce sont bien les exilés qui sont indirectement visés, et d'autre part, rien n'empêche que Cyrus ait, en fin de compte, reçu connaissance de cette prédication du prophète.

L'extraordinaire, c'est l'emploi du mot « messie » pour désigner un étranger. Le terme sert à désigner celui qui a reçu l'onction royale, le roi d'Israël (voir Psaume 2,6 ; 18,51) et, plus tard, le grand-prêtre (Lévitique 4,3), mais jamais, dans l'Ancien Testament, le roi idéal de la fin des temps. En fait, comme la fin de la royauté de David laisse le titre vacant et que celui-ci a déjà servi dans un sens symbolique (1 Rois 19-15), le prophète utilise le terme pour désigner celui qui accomplit la volonté de Dieu, celui que le Dieu d'Israël charge d'une mission de salut et à qui il donne l'autorité, le pouvoir et les moyens d'accomplir cette mission. Comme Nabuchodonosor (Jèrémie 25,9 ; 27,6), Cyrus est l'outil de Dieu.

Pour déboucler la ceinture des rois : la suite du texte illustre le soutien que le Seigneur apporte à Cyrus. Comme la ceinture servait à accrocher l'armement (glaives, flèches...), le fait de déboucler la ceinture est un geste de désarmement, comme le fait de mettre le ceinturon indique que c'est Dieu qui arme Cyrus (verset 45/5).

Les terrains bosselés : le mot hébreu est très difficile à interpréter, mais il se pourrait bien qu'il s'agisse d'un emprunt à une langue mésopotamienne, auquel cas ce sont les murs des fortifications de Babylone qui seraient mentionnés, ce qui est plus que probable dans ces versets qui parlent aussi des portes.

Les murailles de Babylone étaient imposantes : sur un pourtour de 8 kilomètres, agrandi ensuite à 18km, deux murailles épaisses de 6,5m, séparées par une largeur de 7,2 m. Tous les 20m environ, une tour. Et une centaine de portes en bronze.

Toutes ces fortifications impressionnantes ne serviront à rien, parce que Dieu les détruit devant Cyrus. En réalité, les murailles ne seront pas détruites, parce que Cyrus va pénétrer sans combattre dans la ville. Ceci indique que le prophète a bien annoncé la victoire de Cyrus avant qu'elle ait lieu. Cette victoire est venue.

Je te donnerai les trésors déposés dans les Ténèbres : Babylone, qui s'est emparée des richesses des peuples vaincus, est réputée pour ses trésors (Jérémie 51,13 ; Habaquq 2,6-8). Ces trésors vont passer au vainqueur de Babylone : Cyrus.

Ainsi tu sauras que c'est moi le Seigneur : tout ce que Dieu fait pour Cyrus vise à ce que Cyrus le reconnaisse comme le Seigneur de l'Histoire. Une des difficultés de ce passage est précisément que Cyrus n'a pas reconnu le Dieu d'Israël comme son Dieu. Ainsi il apparaît que d'une certaine manière la réalisation reste en-deçà des espérances du prophète. D'un autre côté, la décision de reconstruction du Temple implique, de la part de Cyrus, la reconnaissance du Dieu d'Israël comme l'un des dieux adorés dans son empire.

Qui t'appelle par ton nom : la formule vient des relations entre le Grand Roi et ses vassaux. Appeler quelqu'un par son nom, c'est le mettre à son service, souvent en lui donnant un nom nouveau (Voir II Rois 24,17).

À cause de mon serviteur Jacob : tout le travail de Dieu en faveur de Cyrus, toute l'intervention de Dieu dans l'Histoire n'a qu'un but : Israël. Cyrus est élu, favorisé, choisi comme « messie », pour Israël.

Sans que tu me connaisses : à ceux qui, parmi les exilés, ne peuvent admettre que Cyrus puisse être un envoyé de Dieu, le sauveur du peuple, le Second Ésaïe dit : ce n'est pas parce que Cyrus ne connaît pas Dieu que Dieu ne peut pas se servir de lui.

C'est moi le Seigneur, il n'y en a pas d'autre : cette affirmation martelée à la fin de l'oracle est la justification des affirmations précédentes : Cyrus ne peut être que le serviteur de Dieu, parce qu'il n'y a pas d'autre Dieu. Cette affirmation de foi, qui nous semble peut-être naturelle, ne l'était pas du tout en ce temps-là. Même en Israël on avait tendance à admettre que chaque peuple avait son ou ses dieux. Mais l'espérance d'un salut pour Israël vient de cette certitude que le Dieu d'Israël est unique et qu'il tient le monde et son Histoire dans ses mains.

Levant-couchant, Lumière-ténèbres, Bonheur-Malheur : trois formules de totalité pour exprimer l'absolu pouvoir du Dieu d'Israël, et surtout le caractère unique de Dieu. Il est possible que ces formules fassent allusion à un certain dualisme qui oppose le dieu du bien au dieu du mal. Il est certain en tout cas que les deux premières paires expriment à nouveau la domination du Dieu créateur (voir Genèse 1).

Ces deux oracles se situent peu de temps avant la défaite babylonienne. Le prophète, qui avait déjà fait allusion à Cyrus, mais sans le nommer (40,13 ; 41,1-5 ; 41,25-42,9), dévoile maintenant le nom du serviteur de Dieu qui va sauver Israël.

Or, il n'était pas évident pour les exilés que Cyrus et ses victoires soient autre chose pour eux que l'annonce d'un changement de maître, dont il n'y avait rien à espérer.

La prédication du Second Ésaïe dans ces deux oracles est un appel à la foi d'Israël : quand on dit que Dieu est le créateur, quand on rappelle dans les psaumes que Dieu est le maître de l'Histoire, alors il faut lire dans les événements la présence et l'action de Dieu, le témoignage de la fidélité de Dieu envers son peuple.

Ainsi, l'espérance proclamée par le prophète anonyme n'est pas fondée d'abord sur les événements que tout un chacun peut connaître. Elle repose sur la foi de tout un peuple, sur la conviction que Dieu intervient dans l'Histoire des hommes en faveur du peuple qu'il a créé et qu'il fait vivre.

En proclamant que Cyrus est l'outil de Dieu pour le salut de son peuple, le prophète est amené à proclamer que le Dieu d'Israël est aussi le Seigneur de tous les peuples, qu'il maîtrise et fait vivre toute la Création, que rien ne se passe en dehors de sa volonté. C'est probablement la proclamation la plus nouvelle et la plus forte du Second Ésaïe.

Mais le lecteur moderne doit veiller à ne pas scléroser cette proclamation de foi vivante en dogme, en formule de catéchisme toute faite. Le Dieu qui fait tout est un Dieu vivant, actif, puissant. Le Dieu tout-puissant, omniscient, omniprésent... etc. est un Dieu théorique qui pose toutes sortes de problèmes théoriques, et notamment à propos du mal et de la souffrance. Le Dieu de la Bible est le maître de l'Histoire, il tient entre les mains le bonheur et le malheur des peuples, mais sa volonté durable et fidèle est une volonté de salut et de paix.

 

 ID 1348 cylindre Cyrus.jpg

Connu aujourd’hui sous le nom de cylindre de Cyrus, ce document antique est maintenant identifié comme la première Déclaration des droits de l’Homme dans le monde. Il est traduit en chacune des six langues officielles de l’ONU et ses clauses sont analogues aux quatre premiers articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

 

 

 

 

Lire la suite Espérer en Exil – Ésaïe 44,24 à 45,7

- Le goût de Dieu – 3/4 Le goût de la justice et de l’amitié

ID 1306
 

Troisième volet du parcours "Le goût de Dieu" : le goût de la justice et de l'amitié. La faim, fatalité aveugle ou conséquence d’un système ? Manger et boire font partie des besoins fondamentaux de tous les vivants. Avoir faim et soif pousse les êtres humains à une quête désespérée jour après jour pour la survie.

I) La première partie : Le goût de l'accueil - cliquer ici
II) La deuxième partie de ce parcours : Le goût de l'espérance - cliquer ici
- Animations cliquer ici

Objectifs :

-    Spirituel et existentiel : Proverbe 27, Matthieu  6.11 et Matthieu 25.31ss.

o    Faire découvrir aux enfants que dans la Bible, l’amitié est une valeur importante.
o     Donner aux enfants l’envie de plus de justice, de penser en « nous » et non seulement en « je »
o    Susciter une réflexion sur leur responsabilité dans ce monde.
o    Faire découvrir que Dieu nous fait confiance pour être ses mains dans ce monde.

-    Culturel: S’ouvrir au monde

o    Susciter une réflexion de fond sur l’état du monde.
o    Faire découvrir que la façon dont nous vivons est en lien avec le monde entier.

-    Alimentaire :

o    Cuisiner pour les autres.
o    Faire une soupe à partir de produit d’ici pour des gens d’ailleurs.
o    Faire découvrir le plaisir de décorer une table.

Déroulement :

1.    Accueil : (13h40-14h00 min) tout le groupe.
  
-    Médiation :
i. En cuisine, il y a un sens qu’on utilise tout le temps, mais sans trop y penser : c’est l’odorat. Avant même de goûter, l’odorat nous donne le ton.
ii. Citez-moi une odeur que vous aimez beaucoup ?
iii. Poser et commenter le premier verset biblique Verset : «  La douceur de l'amitié est comme l'arôme le plus précieux » Proverbe 27.8
iv. Comment devient-on ami ?
v. Chanson : J’ai pris le train ce matin
vi. Cette chanson relie l’amitié à un deuxième thème : celui de la pauvreté. Celui qui n’a rien à manger.
vii. Poser le deuxième verset : « Donne-nous notre pain de ce jour » : Commenter le nous.
viii. Écouter la chanson des restos du cœur.
ix. Lire la phrase de Raoul Follereau.
x. Prière antiphonée : adultes – garçons – filles.

2.    Histoire biblique : Histoire de Martin (14h00-14h25)

-    Raconter le texte de Matthieu en s’aidant des enfants.

-    Qu’est-ce qu’ils auraient ressenti à la place de…
o    À la place du balayeur ?
o    À la place de la femme ?
o    À la place des mendiants ?
o    À la place de Martin ?

3.    Diviser en quatre groupes : Autour du texte biblique :                 ………………………………………

o    Sur un papier écrire : C’est pas juste….Lié à la nourriture.

=> Exemple : C’est pas juste que des gens meurent de faim. Que des parents ne puissent pas nourrir leurs enfants. Qu’un garçon m’ait volé mon goûter. Que des enfants doivent se battre pour trouver à manger.

o    Faire lire le texte biblique aux enfants :

Jésus parlait à ses disciples de sa venue, il dit un jour : "Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, il rassemblera tous les peuples. Il jugera les hommes et les séparera comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les uns à sa droite, et les autres à sa gauche. Alors il dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père. Vivez dans son Royaume : il l'a préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !" Alors tous ceux qui sont à sa droite lui répondront : "Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir ? assoiffé et de te donner à boire ? étranger et de t'accueillir ? nu et de te vêtir ? malade ou prisonnier et de venir te voir?" Et il leur répondra :"Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait…A tous ceux qui sont à sa gauche, il dira : "Tout ce que vous n'avez pas fait à l'un des plus petits de mes frères, à moi non plus vous ne l'avez pas fait."

o Lire le texte :

J'avais faim… et vous faisiez le tour de la lune. J'avais faim… et vous avez créé une commission. J'avais faim… et vous m'avez dit d'attendre. J'avais faim… et vous m'avez dit : « Nous avons des factures à payer. » J'avais faim… et vous m'avez dit : « La loi et l'ordre avant tout. » J'avais faim… et vous m'avez dit : « Mes ancêtres aussi avaient faim. » J'avais faim… et vous m'avez dit : « Après 35 ans on n'embauche plus. » J'avais faim… et vous m'avez dit : « Désolé, repassez demain. » J'avais faim… et vous m'avez dit : « Dieu vous vienne en aide. Seigneur pardonne-nous.    

D'après un texte de jeunes luthériens américains. Montrer l'image d'un cosmonaute.

=> Inventer quelques phrases d’un texte : Noter idée.
•    Tu avais faim… et j’ai………..

o    Faire le puzzle sur chaque feuille : que voyez-vous ? Lien avec le texte.

***

 Le goût de la justice et de l’amitié

La faim, fatalité aveugle ou conséquence d’un système ?

Manger et boire font partie des besoins fondamentaux de tous les vivants. Avoir faim et soif pousse les êtres humains à une quête désespérée jour après jour pour la survie. Toutefois, quand ils mangent et boivent, ils accomplissent un acte qui n’est pas seulement vital pour leur survie, mais qui les relie aussi les uns aux autres. La plupart des religions connaissent des rituels alimentaires et des repas sacrés. La Sainte Cène et l’Eucharistie sont des rites alimentaires sanctifiés. La situation de près de la moitié des habitants de la planète est devenue révoltante. Elle ne dispose même pas du minimum indispensable pour calmer sa faim : un morceau de pain, une bouchée de poisson, quelques racines et une poignée de céréales. Bien que la Terre soit en mesure de produire – et produise effectivement – assez de nourriture pour satisfaire les besoins fondamentaux de chacun-e, des millions d’hommes et de femmes vivent dans une pauvreté extrême. Que s’est-il passé, qu’est-ce qui ne tourne pas rond ? La majorité des habitant-e-s du Sud et une partie de la population dans les pays du Nord aussi subissent aujourd’hui les effets négatifs du système économique mondial. Un système qui ne se soucie pas en priorité des gens et de la satisfaction de leurs besoins élémentaires, mais qui vise l’accumulation des profits entre les mains d’une toute petite minorité, qui bénéficie déjà du superflu. Ce système est responsable de la mort de 25 000 êtres humains par jour, dont 18 000 enfants, nés pour la plupart dans les pays du Sud. Ils meurent de la faim ou de ses conséquences. Cela, alors que l’agriculture mondiale est en mesure aujourd’hui de nourrir 12 milliards de personnes sans recourir au génie génétique. Cette situation nous autorise à dire qu’un enfant qui meurt de faim est un enfant que l’on assassine…

Notre foi dans le Dieu Créateur, qui aime toutes ses créatures, nous oblige à dénoncer ce scandale de manière prophétique. Nous avons faim et soif de justice. La Bible soulève le problème fondamental de la pauvreté – et donc de la faim – en opposant le riche et le pauvre. Jésus nous place devant un choix décisif : Dieu ou Mammon. «Mammon» représente la concentration des biens entre les mains de quelques riches… Donne-nous notre pain de ce jour est une demande qui figure au coeur du Notre Père. Cette injonction aux accents si simples est au pluriel, c’est un nous solidaire, il s’agit de notre pain. Prier pour notre pain quotidien nous engage ainsi à nous mobiliser pour un ordre économique plus juste, car il n’y a pas de paix sans justice…La compassion ne suffit pas. Pendant des siècles, les Eglises se sont inspirées de l’exemple du Bon Samaritain pour soigner les blessés, les malades et les affamés. Aujourd’hui, le nombre d’hommes et de femmes dans la détresse dépasse largement toutes les ressources humaines et financières de toutes les Eglises du monde… En plus de l’aide traditionnelle, nous devons aujourd’hui encourager la prise de conscience et renforcer la capacité d’action de celles et ceux qui subissent les conséquences de ce système. Le «droit à l’alimentation» est un droit fondamental prioritaire, car l’exercice des autres droits humains reste inaccessible à ceux qui ont faim. Nous devons rappeler les Etats et les gouvernements à leurs responsabilités. «La souveraineté alimentaire» ne doit pas devenir ou rester un simple slogan. Elle passe par des lois qui doivent être édictées et appliquées, ainsi que par des actions concrètes. Mettre en pratique la souveraineté alimentaire implique une volonté politique. Nous devons oeuvrer à sa réalisation là où nous vivons…    René Kruger

 
La Justice

Le mot de justice fait un peu peur, il fait penser à un tribunal, avec des accusations, des juges, des policiers, et la prison qui n'est pas bien loin. Effectivement, nous ne sommes pas parfaits et donc nous ne nous sentons jamais tout à fait à la hauteur de l'idéal que nous aimons dans l'évangile. Nous avons longtemps eu peur du jugement de Dieu. Mais le message de Jésus-Christ s'appelle évangile (= "Bonne Nouvelle") et non pas Grand Avertissement. Et ce nom de Bonne Nouvelle est en rapport avec la justice de Dieu. La justice de Dieu, ce n'est pas une justice qui nous condamne pour nos fautes, mais c'est une justice qui justifie, qui nous rend justes, qui nous purifie, nous rend meilleurs. La justice de Dieu se traduit par notre "justification" et non par notre condamnation. Parce que Dieu nous trouve sympathiques. Et comme il n'aime pas l'injustice, il nous aide à la faire reculer en nous.

 La justice dans l’Ancien Testament :

-    L'ordre cosmique. Immense système qui apparaît chaotique à l'individu mais le sage y trouve un ordre gouverné, téléguidé par les dieux. Ordre venu d'en haut, hiérarchique, inégalitaire : certains sont prédestinés à la gloire et la richesse, d'autres sont prédestinés à la misère. La justice est cet ordre majestueux dans lequel je dois m'inscrire sinon je meurs. Pas d'équité. Somme des décisions divines, donc l'arbitraire et le roi a pour fonction de veiller à cet ordre.
-    Le chemin du droit : Pour sortir de l'arbitraire, la société édicte des lois faites pour contenir, limiter la violence, notamment celle de la vengeance. Les sociétés ont retiré la vengeance au domaine privé : tribunaux. Dans les civilisations du Proche Orient, ces règles protègent les faibles. On constate cependant que le notable est plus protégé que l'homme du peuple, c'est une justice à plusieurs vitesses qui cherche à protéger l'ordre social.
-    Le chemin de la sagesse traditionnelle : Un homme avisé donne des conseils à ceux qui vont assurer l'autorité. Le sage réfléchit à l'expérience humaine pour en déduire un ordre humain ; parfois haute évaluation morale mais le "raisonnement" est de discerner ce qui réussit et ce qui échoue. C'est une justice intéressée, même si l'on dénonce l'arbitraire, la spoliation, la fraude.
-    Le cri des prophètes critiques. Ni la loi ni la sagesse ne sont efficaces pour garantir les droits des petits. Tout cela met Dieu en colère.
-    La justice comme observance de la Torah. La justice ne concerne pas qu’un segment de la vie, c’est  exposer ma vie entière à la loi de Dieu.
-    
La justice dans le Nouveau Testament :

-    Il parle peu des questions sociales comme telles, plus des relations entre personnes que la manière dont la société doit être organisée. On montre des pratiques et il y a un appel à la conscience des personnes. On rappelle des enseignements.
-    Une exigence de justice qui peut paraître exorbitante. Jésus montre un idéal de fait inaccessible mais qui reste idéal. La justice est une tension eschatologique, l'important c'est qu'on marche autant qu'on peut.
-    Un principe : l'égale dignité de tous. Plus de discrimination, même dignité fondamentale, tous frères. Toute forme de fonction dans l'Eglise, toute hiérarchie, tout cela est relatif, à ne pas sacraliser.
-    Un deuxième principe : la richesse comme bien relatif. Pas de malédiction de la richesse : la richesse est un bien. Pas d'idéal de pauvreté, la misère est une horreur, toujours à combattre. Ne pas faire de la richesse une idole, seul Dieu mérite adoration. Je ne peux pas adorer Dieu sans respecter mon frère.
-    Une logique : la gratuité. Jésus veut qu'on dépasse la logique du donnant-donnant. Jésus polémique souvent avec les scribes et les pharisiens qui ont en tête la doctrine de la rétribution. Dieu donne sa grâce gratuitement. Estime de Jésus à l'égard de personnes que d'autres trouvent indignes... Aller bien au-delà de la justice qui est le règne du donnant-donnant.
-    Une pratique idéalisée : le partage total des biens, pour que nul ne soit pauvre. Projection d'un idéal. Il n'y a de société juste  que si chacun a de quoi vivre reçoit selon ses besoins (mais on peut discuter des besoins de chacun), à négocier, débat). Il n'y a pas de justice absolue, nous cherchons ensemble.
-    Un impératif : le service d'autrui                

Jacques Vermeylen.

Matthieu 25.31-46 : Eléments essentiels

-    Le critère de choix : Ce thème du jugement dernier était déjà courant dans le Judaïsme, et Jésus se base sur des images bien connues de ces auditeurs. Il était pour eux évident qu'il y aurait un jugement à la fin des temps, et que l'humanité serait coupée en deux... Ce n'est donc pas cela qui les étonnait dans la parabole de Jésus, mais plutôt le critère de la séparation. En effet, dans le judaïsme de l'époque, le critère était clair : c'était l'appartenance au peuple de l'alliance et l'accomplissement total de la Loi de Moïse. D'un côté donc les Juifs pieux, qui accomplissaient la Loi, de l'autre les païens ou les Juifs qui avaient un comportement moral douteux. Pour Jésus, le critère de jugement n'est pas l'appartenance à un peuple ou à un groupe, ni la perfection morale, mais l'attitude que nous avons envers les plus petits de nos frères et sœurs en humanité, les plus fragiles, ceux qui n'ont pas de droit. Voilà le seul critère et voilà qui a dû profondément étonner les auditeurs ! Chacun de nous sera jugé sur son attitude envers les plus petits, l'Eglise sera jugée non en fonction de sa fidélité dogmatique ou éthique, mais sur la place qu'elle laisse aux faibles en son sein. La société est jugée selon son attitude envers ses membres les plus fragilisés !

-    Le juge : Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises ; car il nous faut regarder qui est le Juge : C'est Jésus, Celui qui lui-même a vécu ce qu'il nous demande, celui qui pendant toute sa vie s'est approché des malades pour les guérir, des pécheurs pour leur annoncer la miséricorde divine, celui qui a vécu sa mission en étant « doux et humble de cœur », témoin infatigable de la tendresse de Dieu pour tous. Celui qui se présente comme le Juge du jugement dernier est donc celui qui va entrer dans sa Passion, c'est notre Sauveur, notre médecin, ou comme le disent d'autres textes, notre avocat... Voilà qui ne peut que changer en profondeur la vision que nous pouvons nous faire du jugement. Notre Juge n'est pas impassible, le juge froid qui pèserait chacun de nos actes de manière objective, mais c'est celui qui est venu au plein cœur de notre humanité, l'homme de peine et de souffrances qui a connu les affres du doute, de la tentation, de la solitude, et qui est à même ainsi de comprendre « du dedans » toutes nos difficultés de vie et nos cheminements parfois tortueux. Ainsi, le « jugement dernier » ne peut être séparé de toute l'œuvre de « salut » ou de « guérison » opérée par le Christ. C'en est même la Révélation finale. Mais alors, il nous faut renoncer à l'idée d'une humanité séparée en deux groupes distincts, avec d'un côté les justes, de l'autre les méchants. Le jugement ne séparera pas des groupes humains, mais il passera en chacun de nous, et il sera comme la conclusion du processus de guérison opéré par Jésus dans tout son ministère terrestre, et tout particulièrement par la Croix et la Résurrection.

La solidarité de Jésus : Ce qu’on peut remarquer d’extraordinaire, en Matthieu 25, c’est la solidarité de Jésus avec les hommes démunis et pauvres, avec les malheureux. Une sorte d’identification étonnante avec celui qui a faim, celui qui a soif, celui qui est étranger, celui qui est nu, celui qui est malade, celui qui est en prison. Chaque fois, cet homme, c’est Jésus. Ce qu’on a fait à cet homme, c’est à Jésus qu’on l’a fait. Ce qu’on n’a pas fait à cet homme, c’est à Jésus qu’on ne l’a pas fait. Jésus, c’est le paria de tous les systèmes, de toutes les classes, de toutes les nations. Il ne sera jamais solidaire à jamais d’une classe sociale contre une autre classe sociale. C’est pourquoi l’Evangile du Christ est toujours contestataire de l’ordre établi, quel que soit cet ordre, et solidaire des victimes des puissants, quelles que soient ces victimes et quels que soient ces puissants. C’est pourquoi l’Evangile, s’il est prêché et vécu dans sa vérité corrosive, devrait toujours déranger. Il dérangera les puissances, comme il dérangera les individus que nous sommes. Il nous interpellera. Il ne nous laissera jamais en repos. Bien sûr, il est dit très clairement que Jésus s’est définitivement placé du côté des petits et des pauvres. Mais attention ! Ces petits et ces pauvres peuvent être parfois et victimes et bourreaux eux-mêmes, tant il est vrai que le bourreau et le persécuteur doit être sauvé lui aussi de lui-même, de sa misère, de sa bêtise, de sa haine, de sa maladie. Aimez vos ennemis, a dit Jésus, et priez pour ceux qui vous persécutent.

-    Des situations toujours d’actualité :  Mais il reste que Jésus cite nommément ici des situations hélas classiques. « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger. » C’est toujours d’actualité aujourd’hui, c’est la malnutrition de la majorité de l’humanité, c’est le scandale et l’égoïsme des pays riches qui préfèrent dépenser en armements des sommes qui suffiraient à la relance économique des pays pauvres. « J’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire. » D’actualité aussi, cette grande soif des pays de la sécheresse en Afrique, surtout quand s’ajoutent à la misère économique l’oppression politique, la guerre ou les déportations forcées. « J’étais étranger, et vous m’avez recueilli. » Les étrangers sont chez nous désormais, à nos portes et dans nos églises. En quoi cela est-il devenu une préoccupation dans notre vie ? Comment les accueillons-nous ?

-   Une liste ouverte : Quelle que soit la misère de mon prochain, car la liste énoncée par Jésus n’est pas close, et chaque époque, hélas, sécrète ses propres misères, mon attitude envers ce prochain, envers ce petit, qualifie toute ma vie. « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Ce sera la grande surprise ! Jésus est donc vraiment présent aujourd’hui sur mon chemin ! À moi de ne pas me détourner de lui.   

J. Sylvestre

 

-    Exemple de ce que l’on peut faire :
  ……………………………………………….

o    Montrer première partie des images sur le chocolat. Commenter.

o    Faire le jeu du chocolat avec les deux types de chocolats différents.

=> Poser des feuilles en notant dessus :

•    Producteur de cacao : orange
•    Transporteur de cacao . bleu
•    Fabricant de chocolat : vert
•    Distributeur de chocolat et publicitaire : Jaune
•    Vendeur de chocolat : marron.
    
=> Poser 20 carrés de chocolat, soit vrais soit faux. Chocolat normal.

- Demander aux enfants de répartir le nombre de carrés de chocolat qui représente ce que touche chacun.

- Donner la solution. Écrire solution

=> Poser 20 carrés de chocolat équitable et recommencer.

- Donner la solution. Écrire solution

- Montrer la fin des images sur le chocolat.

o    Faire le jeu du cacao.

 

 

Autour de l’amitié et de la solidarité :         ……………………………………………….

o    L’amitié comme une bonne odeur :

=> Faire sentir aux enfants des odeurs.
=> Essayer de reconnaître les odeurs.
=> Chacun en choisit une qu’il aime et essaie de dire pourquoi ?

o    Écrire une prière de reconnaissance - Noter idée

=> Merci pour l’amitié qui est comme une bonne odeur
=> Merci pour……………………….. qui est comme ……………………………………………..

o    Amitié et partage :

=> Parfois la vie n’est pas comme une bonne odeur.
•    Regarder image. Dire ce qu’ils en pensent.

=> Comment être juste : jeu.
•    Je dois distribuer ces bonbons. J’ai plusieurs solutions. Avoir un nombre de bonbons indivisibles par le nombre d’enfants. Leur dire qu’on va leur faire des propositions.
•    Proposition 1: Distribuer des numéros à chacun. -> Tirer au sort. Le premier sorti à droit à dix bonbons. -> Réaction. Est-ce juste ?
•    Proposition 2: classer les enfants par ordre de grandeur. Celui qui est le plus petit a droit à tous les bonbons. -> Réaction. Est-ce juste ?
•    Trouver avec les enfants une manière de répartir juste.

-    Faire la soupe : répartir le travail en groupe

o    Peler et couper légumes
o    Peler et émincer oignon
o    Rôtir les céréales
o    Couper les fines herbes

-    Mettre la table : répartir en groupe

o    Déplier table, mettre chaise
o    Mettre set
o    Mettre assiette et verre
o    Mettre couvert

-    Plier les serviettes.

 

 

 

 

 

< Lire la suite Le goût de Dieu – 3/4 Le goût de la justice et de l’amitié

- Le goût de Dieu – 2/4 Le goût de l’espérance

ID 1306

Le goût de l’espérance est le deuxième volet du parcours "Le goût de Dieu"
Pour rejoindre la première proposition de ce parcours : le goût de l'accueil, cliquer ici et pour accéder à la proposition suivante : le goût de la justice et de l'amitié, cliquer ici

Prière : Dieu, tu veux que nous soyons heureux. Tu veux que chacun d’entre  nous puisse vivre correctement, puisse manger à sa faim, tu veux cela pour. Prends soin d’eux et aide-moi à prendre soin d’eux. Amen.


DOCUMENT II : Déroulement 2ème séance

Objectifs :

-    Spirituel et existentiel: Exode et Luc
o    Découvrir que la fête est un état d’esprit d’espérance. Nul besoin d’avoir tout pour faire la fête, il suffit de vouloir être ensemble.
o    Découvrir que Dieu est un hôte qui invite et qui est en attente de notre présence.
o    Découvrir que Dieu veut pour nous du bonheur et des bienfaits, Il est comme une mère et un père qui espère le meilleur pour ses enfants.

-    Culturel :
o    Découvrir les notions de lait et de miel.
o    Faire découvrir la vigne et le vin.

-    Alimentaire :
o    Faire la fête mais pas n’importe comment. Prévention face à l’abus d’alcool.
o    Deux recettes festives : du cake aux fruits secs et une boisson sucrée.

Déroulement:

1. Accueil : (13h30-13h45 min) tout le groupe. Méditation


-    Ecoute et chanter : Laisse-nous, Seigneur, entrer ou Jeunes et vieux.
-    Image d’un plat de fête, pourquoi est-ce que c’était festif ?
-    Poser et commenter le verset biblique. Poser des questions :
o    Pour les hébreux, un pays où coule le lait et le miel, c’est le paradis, et vous quels sont les deux éléments alimentaires qui feraient un paradis ?
o    Quelle image de Dieu avez-vous à la lecture de ce verset ?
o    
o    
-    Prière à lire : Dieu, tu veux que nous soyons heureux. Tu veux que chacun d’entre  nous puisse vivre correctement, puisse manger à sa faim, tu veux cela pour………….. (chacun cite une personne qui ne va pas bien ou un groupe de personne). Prends soin d’eux et aide-moi à prendre soin d’eux. Amen.
-    Commenter et Ecouter une chanson « on s’attache » Christophe Maé ou « Désolé pour hier soir » Tryo.

2. Animation pour introduire le thème. (13h45-14h00)
-    Faire le jeu des cuillières.

3. Deux ateliers

2.    Histoire biblique : Festin pour tous (14h00-14h20)
-    Raconter le texte de Luc par groupe en s’aidant des enfants.
-    Qu’est-ce qu’ils auraient ressenti à la place de…
o    A la place des premiers invités : est-ce qu’ils auraient pris du temps pour aller au repas ou non ?
o    A la place du roi : est-ce qu’il aurait abandonné ou non ?
o    A la place des mendiants : est-ce qu’il aurait été ou non ?
o    A la place du serviteur: est-ce qu’il aurait été invité de telles personnes ?

3.    Lire l’histoire du paradis et de l’enfer. Des repas de fêtes. Fruits et épices. Sentir des épices et reconnaître.

4. Le cake de fête ( Deux ateliers) (14h20-14h45)
-    Lire la recette
-    Faire la recette.

5. Pause.(14h45-15h00)

6. Comment faire la fête ? Découvrir  (15h00-15h15)
-    Le vin et la  vigne ? Regarder DVD
-    Attention au risque ? Regarder DVD Gad Elmaleh.

7. Comment faire la fête ? Approfondir. Deux ou Trois ateliers. (15h15-15h45)
4.    Image de publicité face à l’alcool. Commenter.
5.    Dessiner à la peinture à doigt un repas de fête.
6.    ou 1. Animation autour de faire comme les autres, être soi.

8. Une boisson festive. (15h45-16h15)
-    Lire la recette
-    Faire la recette.

9. Rangement. (16h15-16h30)
 
 
Le goût de l’espérance

Verset : Ex 3 8 . « Je suis donc venu pour les délivrer du pouvoir des Égyptiens, et pour les conduire d'Égypte vers un pays beau et vaste, vers un pays qui regorge de lait et de miel ».

Un pays de lait et de miel : C'est une métaphore heureuse et maternelle qui prétend moins décrire la réalité que dévoiler sa vérité profonde. Empruntée à un mythe cananéen de fertilité, elle s'y appuie pour mieux s'en distinguer : elle ne dit pas le renouveau de la nature mais la relation particulière entre Le Seigneur et le peuple d'Israël. Pour Israël son premier-né, Le Seigneur Dieu a une tendresse nourricière. Dans la terre promise comme dans le jardin de l'Éden, il y a tant de choses belles et bonnes pour se nourrir et vivre ! Le pays découlant de miel et de lait serait donc un pays découlant de lait et de vin ou tout un chacun (enfants et hommes) aurait de quoi être satisfait

Le lait : Premier aliment de l'homme, indispensable à la survie et au développement du nouveau-né, le lait a toujours possédé une " charge " symbolique extrêmement forte. " Le lait, c'est la vie ", rappelait il y a quelques années un slogan publicitaire. Les prêtres de l'île de Philae, dans l'Égypte ancienne, ne pensaient pas différemment : chaque matin, ils effectuaient des libations de lait sur les 365 tables d'offrandes qui entouraient le tombeau d'Osiris, de façon à aider le dieu à ressusciter. On remarquera que dans l'histoire du genre Homo, commencée il y a 3 millions d'années, la consommation par l'homme d'autres laits que celui de sa mère représente en réalité une " révolution "… très récente. Elle date de 12 000 ans tout au plus, lorsque des groupes humains entreprirent de domestiquer certaines espèces de mammifères et détournèrent à leur profit la sécrétion lactée des femelles. Domestiquées au Proche-Orient, les chèvres, puis les brebis, furent ainsi les premières espèces animales à donner leur lait aux hommes. Ce fut ensuite le tour des vaches, dont l'élevage a commencé il y a environ 10 000 ans dans les montagnes de Turquie, de Macédoine et de Grèce. Symboles, légendes et… tabous. Le lait est aussi un symbole d'abondance, de richesse et de prospérité collective. Dans l'Égypte ancienne, la déesse Isis nourrissait les hommes de la vallée du Nil de son lait généreux. De son côté, Yahvé avait promis à Moïse de conduire son peuple "vers un pays ruisselant de lait et de miel " (Exode : 3 ; 8). La référence au lait était particulièrement parlante pour les Hébreux redevenus, dès leur sortie d'Égypte et pendant les quarante ans de leur errance dans le désert du Sinaï, un peuple de pasteurs survivant grâce au lait de leurs troupeaux. S'il est vital, ce don du lait est également total. C'est pourquoi les religions en feront un symbole de l'amour divin et de la dépendance de l'homme envers son Créateur.

Le miel : Le miel est le plus ancien aliment sucré utilisé par les hommes. Elaboré par les abeilles à partir du nectar des fleurs, c'est le seul aliment qui soit à la fois d'origine animale et végétale. La découverte du miel se perd dans la nuit des temps. Il semble que plus les aliments sont élémentaires, plus ils se sont révélés rapidement aux hommes. Et plus les hommes les ont liés à leur vie symbolique. Ainsi croyait-on en Mésopotamie que les dieux qui buvaient le miel devenaient immortels et exempts de toute maladie. Dyonisos, le dieu grec du vin, avait vu les flancs du Mont Parnasse où il établit sa demeure ruisseler de miel. La Bible est remplie d'allusions au miel, dont les plus célèbres sont dans le Cantique des Cantiques. Le miel dans l'alimentation était mêlé à toutes les sauces. Il adoucissait le sel, coupait la saveur trop forte des épices. Une des farces les plus appréciées des Grecs était composée de fromage, d'oignons, de vinaigre, de viscères et de miel. La cuisson dans un court-bouillon au miel se retrouve dans moult recettes aussi bien occidentales qu'orientales et à toutes les époques. Même les Indiens du Canada ont des plats à base de miel. En voici un, recueilli par M. Toussaint-Samat, provenant des Algonquins et des Mohawks: (Ils) «font cuire sous la cendre de petites citrouilles vidées de leurs pépins et remplies de miel, de cidre alcoolisé! (sic) et de beurre». Voilà une recette à laquelle le contact avec les Blancs aura indéniablement contribué!

Texte biblique : Luc 14, parabole du festin

« Après avoir entendu ces mots, un de ceux qui étaient à table dit à Jésus : « Heureux celui qui prendra son repas dans le Royaume de Dieu ! » Jésus lui raconta cette parabole : « Un homme offrit un grand repas auquel il invita beaucoup de monde. A l'heure du repas, il envoya son serviteur dire aux invités : «Venez, car c'est prêt maintenant.» Mais tous, l'un après l'autre, se mirent à s'excuser. Le premier dit au serviteur : «J'ai acheté un champ et il faut que j'aille le voir ; je te prie de m'excuser.»  Un autre lui dit : «J'ai acheté cinq paires de boeufs et je vais les essayer ; je te prie de m'excuser.» Un autre encore dit : «Je viens de me marier et c'est pourquoi je ne peux pas y aller.»  Le serviteur retourna auprès de son maître et lui rapporta ces réponses. Le maître de la maison se mit en colère et dit à son serviteur : «Va vite sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les infirmes, les aveugles et les boiteux.» Après un moment, le serviteur vint dire : «Maître, tes ordres ont été exécutés, mais il y a encore de la place.» Le maître dit alors à son serviteur : «Va sur les chemins de campagne, le long des haies, et oblige les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie. Je vous le dis : aucun de ceux qui avaient été invités ne mangera de mon repas !»

La première chose qui saute aux yeux dans cette parabole, c'est l'incroyable bienveillance de l'homme qui donne ce banquet. Il n'invite pas seulement ses amis, ou ceux qui lui ont rendu service, ou ceux qui pourraient lui être utile. L'homme prépare un bon dîner, et il invite n'importe qui, tout ceux qui voudront bien venir. Le Christ a vraiment montré par ses paroles et par sa vie que Dieu est un peu comme cela. Il a préparé un Royaume pour l'offrir à tous, même ceux que la morale, la religion, ou la société n'auraient peut-être pas invités. C'est ce que l'on appelle la grâce de Dieu dans le patois théologique. Cette notion n'était pas si naturelle pour le pharisien qui interroge Jésus. Quand cet homme lui dit "Heureux celui qui prendra son repas dans le royaume de Dieu!" cela sous entend que ce n'est pas facile d'être invité à y participer, qu'il faut être pistonné auprès de Dieu, ou avoir fait des choses remarquables.

Pour cet homme qui discute avec Jésus, c'est aussi dur être invité au banquet de Dieu que pour nous d'être invité à manger à la table du Président de la République, ou à la table du Pape. Comment faire pour être invité à la table d'un grand de ce monde? Peut-être qu'en décrochant une médaille d'or aux jeux olympiques on a des chances d'être invité à un banquet par le président et le 1er ministre ? Ou en sauvant quelques centaines de vies humaines dans des circonstances remarquables ? Ou en ayant un prix Nobel ? Jésus montre que Dieu n'est pas comme ça. Pour Dieu, pour le Christ, tous sont dignes de manger à leur table. C'est logique : nous sommes tous des princes et princesses puisque Dieu, le Roi des rois nous adopte comme son enfant bien-aimé.

Nous sommes invités, mais encore faut-il avoir envie de manger à ce banquet qu'il a préparé pour nous. Et c’est là que ce récit parlent de nos illusions :
-    Se prendre pour les organisateurs du grand dîner : faire mémoire d’un Dieu qui invite., qui est généreux et offre de vie.
-    Se croire maître des urgences : c’est le premier invité, il remplace la vie par des devoirs.
-    Se croire nantis : c’est le deuxième invité, il a déjà tout alors à quoi cela lui sert-il d’être invité à un repas.
-  Se croire clairvoyants . c’est le troisième invité, ce qui est en cause là n’est pas la légitimité des engagements, mais la manière de les vivres, comme si cela excluait tout autre chose.
-    Se croire bien-portants : c’est le fait de ne pas se sentir concerné par la fin de la parabole, comme si les autres ne sont pas nous. Or, ne sommes-nous pas tous à quelque part estropiés, seuls, laissés pour conte.
Dieu nous invite au banquet de la vie éternelle. Il invite la multitude des hommes, des femmes et des enfants, sans condition de culture, de mérites ou de pureté. Tous, même ceux qui sont spirituellement boiteux, aveugles ou pauvres. Tous, comme dans cette parabole. Cet homme qui interroge Jésus croyait que Dieu était comme les grands de ce monde qui n'invitent que "le gratin". Jésus nous dit que Dieu aime chacun, même ses ennemis, même les ingrats et les méchants (Luc 6:35). Ça, c'est tout nouveau, c'est le Christ qui nous l'apprend. Cette façon de concevoir notre relation avec Dieu n'est pas encore tout à fait passée dans les mentalités, malgré 2000 ans de christianisme. Bien des gens imaginent encore que Dieu est comme un roi assez inaccessible, qu'il faut mieux avoir de son côté parce qu'il condamnera à mort ceux qui ne filent pas droit. Peut-être même qu'il torturera ceux qui ont rejeté son Fils... Jésus-Christ nous dit que Dieu n'est pas comme cela : Dieu est un Père souvent impuissant face à la mauvaise volonté de ses enfants, il ne demande pas mieux que de nous voir manger à sa table, et il ne se lasse pas d'aller nous chercher. Il a préparé pour nous un incroyable festin plein de bonnes choses.

Dans ce récit, Dieu est en manque : « il y a encore de la place ». C’est fondamentalement le signe de l’espérance, croire qu’il y a encore de la place et que Dieu nous attend. Dieu est toujours en attente, ainsi l’espoir existe encore.  Dieu est en attente, c’est plus fort que lui, c’est pourquoi il « force à entrer ».

Ce verset a été malheureusement exploité pour légitimer des guerres saintes chrétiennes. Il suffit de voir comment Jésus se conduisait avec ses contemporains pour être certain qu'il ne faut pas comprendre ce verset comme un appel à la violence physique ou morale pour obliger qui que ce soit à entrer en relation avec Dieu. Dieu n'impose pas à l'homme d'avoir la foi. Il ne s’agit pas là de faire du forcing, car il faut noter que Dieu dit cela à un serviteur.

Dieu, lui-même, est passif, il attend car il veut laisser les personnes libres. Quand il dit à son serviteur cette phrase, cela montre l’importance pour Dieu de chacun d’entre nous. Quand quelqu’un est à notre porte et qu’on le force à entrer, c’est qu’on a envie d’être avec lui ; cela ne lui enlève pas sa liberté, il peut toujours refuser, mais cela lui montre son attachement, son amitié, l’importance qu’il a pour nous. C’est ainsi pour Dieu. Quand Dieu dit : « Oblige les à entrer », Dieu ne va pas lui-même et n’oblige pas réellement les gens.

Dans ce récit, il y a une figure très intéressante et paradigmatique, c’est le serviteur : C’est la figure de l’espérance. Il ne perd pas courage. Même si les invités prévus ne viennent pas, il va chercher d’autres personnes. Il pourrait dire ensuite à son maître qu’il y a bien assez de monde. Non, il dit qu’il y a encore de la place. Il continue sans cesse et sans relâche.

 

 


 

< Lire la suite Le goût de Dieu – 2/4 Le goût de l’espérance

- Le goût de Dieu – I/4 Le goût de l’accueil

ID 1306

Un module de catéchèse biblico-existentielle pour les 10-12 ans. Trois étapes pour partir à la découverte du goût que Dieu donne à nos vies.Vous trouverez pour ce parcours d'autres documents : II) Le goût de l'espérance cliquer ici ; III) Le goût de la justice et de l’amitié cliquer ici et des animations cliquer ici.Deux films sont également en lien avec le thème  : "Super size me" et "Food, Inc.


Document 1 : déroulement et contenu première séance


Objectifs :

  • Spirituel et existentiel : Matthieu et Genèse


o    Découvrir que l’accueil est un état d’esprit d’ouverture. Nul besoin d’avoir tout pour accueillir, il suffit d’ouvrir sa porte.
o    Découvrir que Dieu est présent dans l’inconnu et est porteur de bonne nouvelle.
o    Découvrir que Dieu porte un regard positif sur nous et qu’il nous confie une responsabilité.

  •  Culturel 

o    Découvrir une notion de base : le pain et ces composants.
o    Faire découvrir comment mangeaient les anciens et comment mange-t-on dans le monde.

  • Alimentaire :

o    Notion d’équilibre alimentaire.
o    Deux recettes de base de l’alimentation d’avant : pain et yogourt.


Déroulement :

1.    Arrivée : (13h20-13h30)
 
2.    Accueil : (13h30-13h45) tout le groupe. Méditation
-    Accueil
-    Poser et commenter le verset biblique. Poser des questions :
o    Parmi ceux que je connais, qui est comme « le sel de la terre » ?
o    Qu’est-ce qui me frappe chez eux ?
o    Comment puis-je être le sel de la terre ?
o    Quelles sont mes qualités, talents que je peux mettre au service de la terre, des autres ?
-    Faire le lien et écouter une chanson « le bonheur tout simplement » Grégory Lemarchal
-    Prière à lire : Dieu, selon toi, je suis quelqu’un qui a du potentiel, je suis du sel. Je te remercie pour les possibilités que tu m’as données. Je te dis merci pour………..(Chacun cite une qualité) (jouer au basket, être intelligent, être fort, être sympa) Merci pour les qualités des autres. Que tous ensemble, on puisse se mettre au service de la vie, de la paix, de la justice et de l’amour. Amen
-    Image d’un plat que tu manges couramment et que tu apprécies
-    Écoute et chanter : Laisserons-nous à notre table.

3.    Animation pour s’accueillir. Faire connaissance. (13h45-14h00)
-    Disposer une dizaine dans une salle des plats liés au sucre : chocolat – sucre brun – bonbon – vanille – cannelle – banane – cornflakes - biscuits
-    Chacun choisit et va vers un premier objet -> chacun dit son prénom.
-    Ensuite, disposer une dizaine de plats liés au sel: spaghetti – tomate – curry – poivre – riz – pdt – chips - fondor
-    Disposer une dizaine d’objets liés à la  préparation : fouet – couteau – plat – plaque – spatule – casserole – pot mesure – balance.

4.     Histoire biblique : Accueil et simplicité (14h00-14h15)

-    Raconter le texte de Genèse avec les enfants.
-    Qu’est-ce qu’ils auraient ressenti à la place de…
o    À la place d’Abraham : est-ce que j’aurais invité les personnes ? est-ce que j’aurais couru ?
o    À la place des passants: aurais-je accepté ?
o    À la place de Sarah : aurais-je pris la meilleure farine ?

5.    Animation autour du pain ( 14h15-14h40)

a.    Regarder la fiche le pain et la commenter.
b.    Toucher des céréales. Essayer de mettre le nom.
c.    Lire la recette
d.    Faire la recette

6.    Pause.(14h40-14h50)

7.    Comment manger ? Découvrir  (14h50-15h00)

-    Comment mangeait-on à l’époque ? Regarder DVD la civilisation romaine
-    Comment mange-t-on ailleurs ? Regarder DVD  Les enfants du monde

8.    Comment manger ? Approfondir. Trois ateliers tournants de 10 min. (15h00-15h30)

1.    Animation autour des images : manger ailleurs.
2.    Parallèle entre avant et aujourd’hui.
3.    Animation autour de manger équilibrer.

9.    Une recette ancienne. (15h30-16h00)

a.    Suivant le temps : écouter la chanson. « plaire »
b.    Lire la recette.
c.    Faire la recette.

d.    Ranger

Le goût de l’accueil

Verset : Matthieu : 5,13 « C'est vous qui êtes le sel du monde. Mais si le sel perd son goût, comment pourrait-on le rendre de nouveau salé ? Il n'est plus bon à rien ; on le jette dehors, et les gens marchent dessus. »

« Jésus s’adresse à une assemblée certainement très hétérogène, exprime ce qu’il voit en eux. Nous pouvons imaginer l’étonnement de l’auditoire ! Il leur parle non pas au futur mais au présent. Il ne leur dit pas : « Vous serez peut-être un jour…, à condition que… », mais : « Vous êtes… » Le Christ décèle le fond de ceux qui l’écoutent, leur identité profonde, et veut le leur révéler. Quand nous lisons ces paroles, le Christ nous fait comprendre à nous aussi ce que nous sommes, ce que notre œil ne voit pas encore. « Sel de la terre. » Comme la nourriture, semble dire Jésus, la vie des humains a besoin d’être assaisonnée ! Comment vivre sans trouver goût à la vie ? Par leur recherche du Dieu vivant et de son Royaume, ceux qui écoutent le Christ donnent ce goût à tous ceux qu’ils rencontrent. Plus que par telle qualité personnelle, ils éveillent au goût de la vie par leu attente même de Dieu. … Parmi ceux que je connais, qui est comme « le sel de la terre » ? Qu’est-ce qui me frappe chez eux ? » (Taizé…)

Texte biblique : Genèse 17

Genèse 18 1-10 : « Le Seigneur apparut à Abraham près des chênes de Mamré. Abraham était assis à l'entrée de sa tente à l'heure la plus chaude de la journée. Soudain il vit trois hommes qui se tenaient non loin de lui. De l'entrée de la tente, il se précipita à leur rencontre et s'inclina jusqu'à terre. Il dit à l'un d'eux : « Je t'en prie, fais-moi la faveur de t'arrêter chez moi. On va apporter un peu d'eau pour vous laver les pieds et vous vous reposerez sous cet arbre. Je vous servirai quelque chose à manger pour que vous repreniez des forces, puis vous continuerez votre chemin. Ainsi vous ne serez pas passés pour rien près de chez moi. » Les visiteurs répondirent : « Bien ! Fais ce que tu viens de dire. » Alors Abraham retourna en toute hâte dans la tente pour dire à Sara : « Vite ! Prends ce qu'il faut de fine farine et fais trois galettes. » Ensuite il courut vers le troupeau, choisit un veau tendre et gras. Il le remit à son serviteur, qui se dépêcha de le préparer. Quand la viande fut prête, Abraham la plaça devant ses visiteurs avec du lait caillé et du lait frais. Ils mangèrent tandis qu'Abraham se tenait debout près d'eux sous l'arbre. Ils lui demandèrent : « Où est ta femme Sara ? » — « Dans la tente », répondit-il. L'un des visiteurs déclara : « Je reviendrai chez toi l'an prochain à la même époque, et ta femme Sara aura un fils. »

Après cela, Sara, incrédule, ri à cette nouvelle et pourtant, quelques mois plus tard, elle mettra au monde un fils qu’elle appellera Isaac, c’est-à-dire rire.
Quelques traits caractérisent cette hospitalité :
o    Abraham court : empressement
o    Il salue avec politesse, il se prosterne : respect
o    Il invite au repos
o    Il les laisse aller plus loin, il ne les retient pas pour lui.
o    Il invite à se réconforter le cœur, se réchauffer le cœur
o    Sarah prend sa meilleure farine
o    Le serviteur se hâte de préparer le veau tendre et bon
o    Abraham se tient debout devant eux : attitude du serviteur.

Ainsi, l’hospitalité se traduit, certes, par des gestes extrêmement concrets (attitude déférente, offre de nourriture, proposition de repos, etc…) qui ne peuvent sans doute pas être transposés directement à notre époque citadine et laborieuse, où « l'abri de l'ombre d'un chêne » est loin de se révéler suffisant et la « sieste en plein midi » (v.1) loin d'être – hélas ! – la règle. Et pourtant l’empressement d’Abraham et le prix qu’il met à accueillir les étrangers continuent à nous interpeller avec vigueur. Car il s’agit bien d’étrangers, inconnus arrivant à l'improviste.
On notera que l'hospitalité d'Abraham ne se contente pas d'être active et généreuse. Elle est encore respectueuse, scrupuleuse et déférente. Abraham n'interroge pas ses hôtes sur leur identité ; il ne leur demande pas leurs papiers ; il respecte le mystère qui entoure leur présence, court à leur rencontre, s'incline devant eux et, pendant le repas, se tient respectueusement debout à côté d'eux. De la même façon, suivant une coutume séculaire qui perdure encore au Moyen-Orient, Sara, femme mariée, ne se risque à aucun contact avec des hommes. Elle apporte, certes, sa part au travail qu'entraîne leur arrivée, mais reste respectueusement cachée à leurs yeux… même si ce n'est pas à leurs propos… En fait, tant l'attitude d'Abraham que celle de Sara, se trouve marquée par une profonde pudeur… pudeur qui n'est pas loin d'évoquer celle de toute rencontre en ses dimensions intimes, à savoir la rencontre sexuelle. Or c'est cette pudeur et ce respect-là qui rompront la fatalité de la stérilité et se révéleront féconds, pour la plus grande bénédiction de l'humanité tout entière. Par la suite, après s’être réchauffé le cœur, les hôtes vont réchauffer le cœur d’Abraham et de Sarah.
La rencontre avec Dieu est souvent inattendue, surprenante – venant par surprise – au creux d'une attention relâchée et assoupie. Elle se produit dans une manière d'entre-deux, dans lequel il est difficile de distinguer la simple réalité (l'arrivée et la rencontre d'un groupe d'hommes) de leur vérité profonde (Dieu lui-même se laisse rencontrer et s'exprime à travers eux). Dieu se laisse alors entre-voir, sa face est à jamais cachée ; au mieux – comme Moïse – peut-on en déceler la silhouette.

« De prime abord, les ingrédients de l’hospitalité sont on ne peut plus simples : un espace, un peu de temps, un repas pris en commun. Mais, ces trois choses à elles seules ne constituent pas encore une rencontre. Ce qu’il faut, en plus, c’est une qualité de présence. Savoir se mettre entre parenthèses pour laisser à l’autre l’espace de se raconter, entrer dans une communion avec lui et, par là, lui transmettre le message : il est bon pour moi que tu sois là ! Notre vie super organisée et survoltée nous empêche souvent de creuse en nous cette disponibilité-là. Alors nous nous plaisons à penser que notre ami serait tellement mieux dans un petit hôtel avec vue sur le lac et une salle de bains rien que pour lui… Que nous faudrait-il pour retrouver l’aisance et la simplicité d’Abraham, lorsqu’il reçoit ses visiteurs ? – juste peut-être la capacité de croire que, à l’instar des anges, nos hôtes sont sûrement porteurs d’un enrichissement ! »  Christine Egger.

Le pain est le symbole de la nourriture

Lorsque les gens ne disposaient pas de moyens de transport rapides comme aujourd'hui, ils apportaient du pain comme aliment le plus commode. De là vient l'usage du mot « pain » pour désigner la nourriture essentielle.
De très nombreuses expressions confirment la signification symbolique du pain comme aliment inclusif de toute nourriture : manger son pain à la sueur de son visage, manger son pain blanc le premier, manquer de pain, vouloir du pain et des jeux, promettre du beurre pour son pain, bon comme du bon pain, ôter le pain de la bouche... Qui est joyeux, mange son pain dans la joie (Qohélet 9, 7 ). S'il est vrai que les Hébreux au désert ont mangé la chair des cailles, il n'en reste pas moins que la manne est la nourriture par excellence qui rappelle l'Exode. Or la manne qui provient d'une plante est constamment figurée comme du pain. Dans une lecture chrétienne de cet important épisode de la Bible, le pain du désert est devenu une prophétie du pain eucharistique. Jésus a donné le pain et le vin comme mémorial de son corps et de son sang. Le pain que je donnerai, dit Jésus après la multiplication des pains, c'est ma chair pour la vie du monde (Jean 6, 51).
Pour rendre le symbolisme plus évident, celui du pain identifié à la personne de Jésus, les préparateurs d'hosties font des incisions dans la pâte. Les inscriptions reproduisent les lettres IHS qui sont les trois premières lettres en majuscules du nom grec IÈSOUS. D'autres lisent dans IHS le sigle du latin Iesus Hominum Salvator (Jésus sauveur des hommes) ce qui pour la forme revient au même.
Recevoir le pain qui signifie la présence de Jésus à la vie des hommes, c'est communier à ses souffrances qui allaient commencer dans quelques heures au moment où il a institué le sacrement de la messe. Les souffrances continuent dans la vie des membres du corps mystique de Jésus. Par ailleurs, communier, c'est aussi s'unir à la force surhumaine qui habitait Jésus. Le pain eucharistique représente pour celui qui le consomme, un goût du risque. La foi exige que celui qui communie au corps de Jésus l'accompagne dans le chemin de croix comme dans le chemin de gloire.
Pierre Bougie, PSS, bibliste

Les Sept Espèces

"Un pays de blé, d'orge et de vigne; de figuiers et de grenadiers; un pays d'huile d'olive et de miel."

Les sept espèces bibliques ne dominent peut-être plus le régime alimentaire des Israéliens d'aujourd'hui, mais elles continuent à marquer le paysage du pays. Elles étaient les produits de base consommés par le peuple juif en Terre d'Israël à l'époque biblique. Dans l'Israël moderne - où l'alimentation est diversifiée, comportant des dizaines de produits - seul le blé est demeuré une denrée de première nécessité. Les sept espèces sont néanmoins toujours présentes dans de vastes régions du pays, soulignant la continuité qui prévaut entre la Terre d'Israël biblique et l'Etat moderne.

-    L'olive : plus que tout autre fruit, l'olive est le symbole de cette continuité. L'écorce noueuse des anciens oliviers des collines en terrasse d'Israël semble imprégnée d'une sagesse accumulée par le spectacle de plusieurs siècles d'histoire. Dans l'antiquité, l'huile d'olive était utilisée pour la cuisine, l'éclairage, ainsi que comme savon et comme lotion pour la peau. Aujourd'hui, l'olive demeure une nourriture populaire et son huile dorée est une denrée appréciée.En outre, l'huile d'olive est devenue plus populaire depuis qu'on a découvert qu'elle abaissait le taux de cholestérol. Le bois d'olivier, avec ses grains noirs lumineux, est utilisé pour la fabrication de petits objets décoratifs, tandis que la branche d'olivier demeure le symbole de la paix.

-    La vigne : Pendant la chaleur brûlante de la fin de l'été, les vignobles chargés de grappes confèrent au pays une note bienvenue d'un vert intense. Le vin a toujours fait partie intégrante des rites du judaïsme, par exemple dans le "kiddoush", la bénédiction prononcée le Chabat et les jours de fête. Dans l'antiquité, le raisin était aussi utilisé comme un assaisonnement et dans les vinaigres. Aujourd'hui, le vin est une industrie importante et, au cours de la dernière décennie, les vins cacher de qualité sont devenus fort répandus avec près d'une centaine de caves qui ont été créées. En outre, comme le raisin, particulièrement le noir, est riche en fer, il est recommandé pour prévenir les maladies cardiaques. Farcies avec de la viande et du riz, les feuilles de vigne constituent un plat populaire.

-    Le blé : Avec un hiver frais et humide suivi d'un printemps sec, le climat d'Israël est idéal pour la culture du blé. Aujourd'hui, le nord du Néguev est le grenier à blé d'Israël. En hiver, les champs autour de Kiryat Gat prennent une teinte d'un vert profond, virant à l'or à la fin du printemps avant que la récolte ne commence pendant la fête de Chavouot. A l'époque biblique, comme aujourd'hui, le pain constituait la base du régime alimentaire. Le supermarché israélien moderne regorge d'un choix de pains de tradition locale comme la halla et la pita, ainsi que de produits importés comme la baguette et la banale miche  en tranches.

-    L'orge : A l'époque biblique, l'orge - consommée en bouillies et en gâteaux - était la nourriture de base du pauvre. Le bétail était également nourri d'orge. Aujourd'hui, cette céréale est devenue un ingrédient culinaire marginal utilisé dans les soupes et les ragoûts. C'est dans la fabrication de la bière, vendue localement en bouteilles et en canettes et servies au tonneau dans les pubs, que l'orge est aujourd'hui le plus fréquemment utilisée en Israël.La figue : Le figuier - dont les feuilles si caractéristiques servirent de vêtements à Adam et Eve - est omniprésent dans le paysage israélien. A l'époque biblique, outre son utilisation pour fabriquer du miel et de l'alcool, la figue était consommée fraîche ou comme un condiment. La figue elle-même, mûre au milieu de l'été, est aujourd'hui un mets de prix. Elle est, en fait, plus savoureuse, consommée directement de l'arbre, en fin d'après-midi, après avoir été naturellement dorée par le soleil. Les figues sèches recouvertes de sucre sont également une denrée populaire.

-    La datte : Les palmiers-dattiers ne se trouvent que dans la vallée intérieure la plus chaude. A l'époque biblique, ils poussaient dans la vallée du Jourdain, mais avec les techniques d'irrigation modernes, ils ont également pris racine près de la mer Morte et plus au sud, dans la Arava. Aux temps bibliques, les dattes étaient transformées en miel, et nombreux sont ceux qui estiment que le "pays ruisselant de lait et de miel" fait, en réalité, allusion au miel de datte. Aujourd'hui, les dattes sont une friandise populaire consommée avant ou après les repas et elles atteignent de bons prix à l'exportation en Europe.

-    La grenade : Les grenadiers règnent dans les jardins israéliens. Avec ses feuilles d'un vert profond et ses fleurs rouges, l'arbre est chargé de fruits pour Rosh Hashannah (le nouvel an). Les fruits rouges rebondis sont souvent cueillis pour décorer la soucca pendant la fête de Souccot (Cabanes). A l'époque biblique, le grenadier était employé pour fabriquer du vin, servait d'assaisonnement et de teinture. Il était alors également apprécié pour ses qualités esthétiques, notamment la couronne près de la tige. Selon la tradition, la grenade compterait 613 grains représentant les 613 commandements de la Torah (les cinq livres de Moïse). Aujourd'hui, peu utilisée au cours de l'année, la grenade est traditionnellement consommée le jour du nouvel an et, occasionnellement, pour parfumer un plat.

 

 ID 1303 nutrition



 

< Lire la suite Le goût de Dieu – I/4 Le goût de l’accueil

- Nourritures de la terre, nourritures du ciel – Une exploration des aliments de la Bible

ID 1310 115 Un dossier destiné aux animateurs de l’Éveil à la foi pour leur permettre de préparer un programme sur le thème de la nourriture avec les tout-petits. Une source de réflexion spirituelle et un trésor de bons trucs et de combines.

Dossier biblique - Quelques repères

« Ainsi la terre fournit aux hommes de quoi vivre : du vin pour les rendre gais, de l’huile pour leur donner bonne mine du pain pour leur rendre des forces » Ps 104, 15

Se nourrir est une nécessité de tout être vivant. Pour vivre et survivre, l'être humain doit s'alimenter. Ce  besoin  fondamental repose sur la  finitude de l'homme et sa dépendance à l'égard de la nature et des autres  humains.
Dans la bible, la nourriture, le fait  de "manger", de "ne pas manger", occupent une place considérable.

Dans l’ancien Testament :

Dès le livre de la Genèse,  la nourriture est présentée comme un don de Dieu. C'est lui qui pourvoit à la  nourriture de ses créatures  :

... « Je vous  donne toute herbe qui porte sa semence...  et tout arbre dont le fruit porte sa semence ; ce sera votre  nourriture ».
... « A toute bête de la terre... je donne  pour nourriture tout herbe nourrissante » Genèse 1, 29-30.

La nourriture donnée à l'homme est présentée ici d'origine exclusivement végétale. Après le déluge, elle  comportera aussi la viande : "Tout  ce  qui  remue  et qui  vit  vous servira de nourriture" Genèse 9,3 .

Ainsi est soulignée la dépendance de l'homme par rapport à la nature sans laquelle il ne peut vivre. Pourtant,  l'homme exerce son autonomie. À la différence de l'animal qui mange l'herbe qu'il trouve ou la proie qu'il  poursuit, l'homme se nourrit du fruit de son travail, du produit de la culture et de l'élevage, de "l'œuvre de  ses mains". Se nourrir est nécessaire pour se développer, grandir et vivre. Cependant, l'homme n'arrive pas à réguler ses  appétits et il se laisse aller à des excès désagréables pour lui et pour l'entourage.
Les chapitres 31,12 -1 et 37,27-31 du Siracide, avec bon sens et réalisme, appellent à la modération. Devant une table débordante, l'homme risque d'oublier que toute nourriture vient de la main de Dieu et qu'elle est donc partage avant d'être possession.

Pour signifier le lien étroit avec Dieu qui pourvoit, les sacrifices et les offrandes d'une part, les interdits alimentaires de l'autre, ont joué un rôle capital : les repas de Fête se célèbrent après être monté au sanctuaire pour immoler une bête, offrir les prémices de la récolte. De même, l'interdiction des animaux impurs (Lévitique 11) souligne l'importance d'une nourriture "sainte" pour un peuple"saint". Durant la longue et difficile marche dans le désert vers la Terre Promise, Dieu prend en charge l'existence de son peuple. Ce dernier se souvient alors que c'est le Dieu de l'Alliance qui fait vivre.     

« Du haut du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous »....
« Au  crépuscule, vous  mangerez de la viande, le matin, vous vous rassasierez de pain et vous connaîtrez que c'est moi le Seigneur, votre Dieu » Exode 16, 4 et 12.

La manne, nourriture pour le corps, l'est aussi pour la foi. Israël apprend dans et par ces signes, à mettre sa confiance dans le Seigneur, à attendre sa subsistance de la « parole qui sort de la bouche de Yahweh » Deutéronome 8,3.
En Terre Promise, pays d'abondance et de richesse, rien ne manquera à Israël ; il mangera à satiété et il bénira Dieu "pour le bon pays qu'il lui a donné" Deutéronome 8,10.

Dans le Nouveau Testament :

Le thème de la nourriture est présent également tout au long du Nouveau Testament. Jésus a mangé, a partagé des repas avec ses amis. Il a éprouvé la faim dans le désert et il a nourri ceux qui avaient faim, distribuant à tous du pain, des poissons, sa parole et sa présence ; il a transformé les lieux arides où les hommes meurent de faim et de soif en terre d'abondance (Matthieu 14,13 - 21). Il montre que Dieu son Père, lui suffit et que sa nourriture est de faire sa volonté.

« Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre »  Jean 4,34.

Il invite les hommes à mettre leur foi en Dieu, à s'ouvrir au partage, à œuvrer pour le Royaume de Dieu et sa justice :

« Ne vous inquiétez pas en disant : "qu'allons-nous manger ? Qu'allons-nous boire ? Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice et tout cela vous sera donné par surcroît » (Matthieu 6,31-33).

Jésus va plus loin encore. Il se donne sans réserve, corps livré, pour que l'homme, tout l’homme et tous les hommes vivent, se nourrissent de ses paroles, de ses gestes, de sa vie.

« C'est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n'aura pas faim » Jean 6,35.

La vie de Dieu devient nourriture de vie éternelle : La veille de sa mort, Jésus a partagé du avec ses amis en disant « prenez et mangez en tous, c'est ma vie ». Le pain rompu pour une vie nouvelle dit Dieu qui se donne, Dieu qui se révèle, en la personne de Jésus comme don. Le Corps du Christ partagé invite le chrétien à donner sa vie. Dans ce don de soi, la vie passe.

« Celui qui mangera de ce pain vivra pour l'éternité » Jean 6,59

Dieu est nourriture :

Dieu apparaît bien comme celui qui donne et communique la vie aux hommes. Croire cela, c'est se nourrir de la Parole. C'est elle qui fortifie et renouvelle. Ainsi en est-il du prophète Ezéchiel :

« Fils d'homme" nourris ton ventre, remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne »... Je le mangeai : Il fut dans ma bouche d’une douceur de miel... » Ezéchiel 3,3.

Cette manducation de la Parole est un acte important ; la bouche, qui a saisi et mangé, une fois vide, libère la Parole, celle-là même qui donne la force de la mission :

« Fils d'homme, va et parle leur avec mes paroles » Ezéchiel 3,4.

On retrouve encore ce même thème en Apocalypse 10,9-11.

***

ID 1310 huile

 

Dossier l'huile

L’olivier est symbole de la paix (rameau d’olivier de la colombe Gn 8,11) et de l’alliance. Sa croissance, très lente lui permet d’atteindre plus de 16 m de hauteur mais il faut attendre 10 ans avant la première récolte. L’huile employée en Palestine était toujours de l’huile d’olive. Elle servait à la cuisine, mais aussi à l’éclairage, les soins de toilette, la fabrication de remèdes et de pommades, sans oublier les onctions.
Répandre de l’huile sur la tête de ses invités était un signe d’hospitalité. Ainsi le Psaume 23,5 : « Tu m’accueilles en versant sur ma tête un peu d’huile parfumée ».
L’huile servait aussi à l’onction des rois (1 Samuel 10, 1-6) en tant que signe de l’élection divine. Ce lien entre l’onction et l’esprit se retrouve dans la pratique de l’onction des malades tel qu’en témoignent Marc 6,13 et Jacques 5,14.
Dans le livre de l’apocalypse (11, 4), les deux témoins de Dieu sont comparés à des oliviers : témoins de l’amour et de la fidélité de Dieu.

 ID 1310-miel

 

Dossier le miel

Dans ses pages, l’Ancien Testament chante l’immense bonté de Dieu et nous invite à la goûter : « Goûtez et voyez comme le SEIGNEUR est bon. Il est heureux, celui qui s'abrite en lui ! » est-il écrit dans le Psaume 34 au verset 9.
Un autre verset de psaume compare la douceur de la parole de Dieu à la douceur du miel :
« Dans ma bouche, tes paroles sont douces, plus douces que le miel. » Psaume 119,103.
Plusieurs fois dans l’Ancien testament, il est question du lait et miel qui sont les signes d’une abondance agréable, à l’image du pays promis par Dieu :
« Je suis donc descendu pour le délivrer du pouvoir des Égyptiens. Je veux l'emmener d'Égypte dans un pays beau et grand qui déborde de lait et de miel. » Exode 3,8.
Se souvenant de cette phrase, la Poste israélienne a émis, le 15 février 1983, un timbre de 30 shekels. Le dessin représente une abeille, un rayon de miel et, sur la gauche, des fleurs. Sur la bandelette apparaît, en hébreu et en anglais, le verset 8 du chapitre 3 de l’Exode ; « … une terre où ruissellent lait et miel ». Au centre de l’inscription en hébreu, figure une alvéole hexagonale d’un rayon de miel.

 ID 1310 pain

 

Dossier le pain

Le pain est par excellence et pour une grande partie de l’humanité, le symbole de la nourriture essentielle, de celle qui est nécessaire à la vie. Il est aussi un aliment de base et de partage (co-pain !). En arabe égyptien, le mot qui désigne le pain est « aish » qui signifie « la vie ». Il est présent dans de nombreuses expressions comme : « gagner son pain à la sueur de son front », « C’est du pain bénit », « avoir du pain sur la planche », « long comme un jour sans pain ». etc…. Dans la Bible, il est présent à de nombreuses occasions, importantes. Le pain azyme (non levé) est lié à la fête de Pâques. Chez les Hébreux 2 fêtes sont liées au pain qui vont se mêler pour devenir la fête de Pâques chez les chrétiens. Aux yeux des croyants, le pain est tout à la fois fruit du travail des hommes mais tout autant don de Dieu (cf. Notre Père). Il est symbole de la vie en communauté et partagé en signe d’amitié. Jésus est présenté comme le « Pain de vie » (Jn 6,48) qui apporte l’espérance de la résurrection. Le pain « fortifie le coeur » (Gn 18,5 ; Juges 19,5). Il ne suffit néanmoins pas quand il s’agit de pain « terrestre » : « L’homme ne vivra pas de pain seulement » (Mt 4,4 ; Lc 4,4). Les disciples de Jésus le reconnaissent sur la route d’Emmaüs « au moment où il rompit le pain » (Lc 24,35) Dans l’AT, chaque situation caractérise le goût donné au pain : souffrance = pain de larmes, d’angoisse (Ps 42,4) ; bonheur = pain de joie (Eccl 9,7) ; paresse = pain d’oisiveté (Pr 31,27) ; Péché = pain de mensonge (Pr 4,17). Manger le pain avec quelqu’un, c’est être son ami (Ps 41,10 = Jn 13,18). Dans la prière du Notre Père, Jésus enseigne que le pain résume tous les dons qui nous sont nécessaires (Luc 11,3). Paul écrira que tout don vient de Dieu, à commencer par le pain (2 Cor 9,10).
Dans la prière du Notre Père, Jésus enseigne que le pain résume tous les dons qui nous sont nécessaires (Luc 11,3). Paul écrira que tout don vient de Dieu, à commencer par le pain (2 Cor 9,10).

 ID 1310 raisin

 

Dossier le raisin

Jean 15,1-12
Ce texte biblique ne se trouve que dans l’évangile Jean et pas dans les trois autres évangiles. C’est un texte d’un genre un peu particulier ; il se rapproche d’une parabole, mais n’en est pas vraiment une. On pourrait parler d’un enseignement par « image-comparaison ».
c’est une des manières dont Jésus a parlé de lui-même et de son Père par une image : « je suis la vraie vigne et mon père est le vigneron » Jean 15,1
C’est une image, nous, les humains, avons besoin de représentations. Et les questions des enfants sont souvent très concrètes comme « pourquoi est-ce qu’on ne peut pas voir Dieu ? »
Ce texte, comme d’autres textes bibliques qui parlent de Dieu par image, sont une chance, Ils nous ouvrent des pistes de réponses !

 L'intégralité de ce document PDF peut être téléchargé ici

Le dossier imprimé est disponible en prêt au CIDOC (envoi postal possible) sous la côte 10A-01.101-28. / www.cidoc.ch

 

< Lire la suite Nourritures de la terre, nourritures du ciel – Une exploration des aliments de la Bible

- Dans les pas de Timothée, l’ami de Paul

ID 1292 chapo 

Ce dossier a été élaboré pour une formation d’adultes, qui a eu lieu en février 2014.  
L’objectif de la formation était double : (1) proposer six séquences pour les Ecoles du Dimanche « clé en main » (2) découvrir de nouvelles techniques pédagogiques.  
Chaque séquence est constituée d’une base biblique, proposée par Claude MOURLAM, responsable du Service d’Animation Biblique de l’UEPAL. Après quelques explications, le groupe était invité à repérer ce qui allait devenir le fil rouge de l’animation avec les enfants. Puis il y avait la découverte des techniques et enfin une séquence proposée pour les enfants. Nous avons conservé cette présentation pour ce dossier.


Le dossier est constitué comme suit :

 

  • introduction
  • séquence 1 : l’enfance de Timothée
  • séquence 2 : la rencontre de Timothée et Paul
  • séquence 3 : les voyages de Paul et Timothée
  • séquence 4 : la profession de foi
  • séquence 5 : les  missions difficiles confiées à Timothée
  • séquence 6 : le manteau de Paul que Timothée doit rapporter  

Le deuxième intervenant de la formation était Richard GOSSIN, professeur à la retraite, conteur, formateur… Il a introduit et présenté la technique du « Godly Play », avant de terminer par une démonstration à partir du bac à eau, fabriqué pour l’occasion (pages 46-55).  

Nous tenons à remercier Sara Stenger, illustratrice, pour ses si belles cartes du bassin méditerranéen.  

Nous vous souhaitons une bonne lecture, et beaucoup de plaisir à transmettre aux enfants cette figure du nouveau Testament méconnue…  

Laurence Gangloff, avril 2014   

Pour télécharger le dossier cliquer ici

Lire la suite Dans les pas de Timothée, l’ami de Paul