Point KT

Un jour les enfants du monde

ID 1403 115
 ID 1403 115

À la vue des  images d’enfants dans les camps de réfugiés,  ô combien voudrions-nous que cette prière se  réalise  rapidement.

À ce jour, plus de 472 auteurs ont contribué à l’élaboration de ce poème sans fin, à ce RÊVE de PAIX.
Idée originale : Jean-Claude Fournier.

Un jour les enfants du monde, de toutes origines ethniques, de tous pays,
Apprendront des mots qu’ils ne comprennent pas.

Les enfants de l’Inde, d’Afrique demanderont :
Qu’est-ce que la faim ? Qu’est-ce que la soif ?

Les enfants noirs et les enfants blancs assis sur les mêmes bancs s’interrogeront :
Qu’est-ce que la ségrégation raciale ?

Les enfants de Syrie, du Mali, du Nigeria…
Ignoreront tout de la guerre.

Les enfants d’Israël buteront sur ces mots : racisme, terrorisme…
et se tournant vers leurs amis palestiniens, ne rencontreront que le même regard ignorant.

Les enfants de toutes les écoles du monde auront bien du mal à répéter ce mot
bizarre : injustice.

Alors on s’appliquera à leur expliquer :
Ce sont de vieux mots qui ne veulent plus rien dire.
Ce sont des mots du passé qui n’existent plus.
Ce sont des mots qui sont au musée des vieux dictionnaires !

Quand les enfants demanderont pourquoi ?
Alors ils connaîtront Dieu.
Ils seront son peuple et lui sera Dieu pour eux.

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Entretenir le feu

ID 1383 115
ID 1383 115 Cette méditation fait suite à une rencontre catéchétique sur le thème de «Témoins d’Évangile ». Elle nous fait cheminer à partir de quelques témoins du Christ, des témoins des temps passés et du temps présent jusqu’au témoignage qu’ont reçu les jeunes lors de la rencontre catéchétique. Elle les invite à prendre conscience du rôle nécessaire des témoins de hier, d’aujourd’hui et de demain.

Devant nous, une lumière : on allume la grande bougie.

Lecture d’Ésaïe 9 : Le peuple qui marche dans la nuit voit une grande lumière. Sur ceux qui vivent au pays des ténèbres, une lumière se met à luire.

Méditation :

Dieu ? On ne le voit pas, mais tout au long de l’histoire, se lèvent des témoins. (silence)

Il y aura le vieux Siméon, qui, découvrant au temple Marie et Joseph avec l’enfant Jésus, le prend dans ses bras et s’écrie : Maintenant, j’ai vu de mes propres yeux le salut de Dieu, la lumière pour tous les peuples de la terre ! (Allumer une petite bougie à la grande lumière)

Refrain chanté : Tu seras un témoin

Jean-Baptiste aussi ; il est comme un doigt pointé en direction de Jésus, pour dire : le Sauveur ? Celui qui saura répondre à nos attentes ? C’est lui ! (Allumer à la grande lumière une 2ème petite bougie)

Refrain chanté : Tu seras un témoin

Et puis, la femme samaritaine qui, entrée en conversation avec ce Jésus au bord d’un puits, s’en va en courant vers le village, pour annoncer et pour entraîner les gens avec elle pour retrouver cet homme extraordinaire, car : ne serait-il pas le Messie ? (allumer à la grande lumière une petite bougie)

Refrain chanté : Tu seras un témoin

Il y en aura tant d’autres, des témoins. À travers les siècles. Martin Luther, Martin Luther King, une Mère Theresa, (rajouter des noms d’aujourd’hui et allumer des petites lumières) des gens très différents, qui ont vécu à des époques différentes, mais qui sont tous des témoins de la lumière de Dieu, témoins de Dieu par toute leur vie ! Leur engagement, leur travail ont éclairé le monde : ici, là, là bas, des lumières s’allument ! Tous ces témoins travaillent à entretenir le feu de Dieu dans le monde.

Pourquoi ? Pourquoi eux ?? Jésus dira : « C’est moi qui vous ai choisis, je vous ai établis pour que vous alliez et viviez de ma vie. Demeurez en moi, vous porterez du fruit. Recevez mon Esprit de puissance et de paix et soyez mes témoins. »

C’est de cette manière que la lumière de Dieu continue à briller et se répandre sur la terre au travers des millénaires. Des témoins, appelés par Dieu, choisis par Lui, transmettent sa lumière en donnant ce qu’ils ont reçu de Lui.

Refrain chanté : Tu seras un témoin

Vous aussi, vous avez aujourd’hui rencontré des témoins  je vous propose de noter sur un papier ce que vous avez découvert au travers d’un témoignage. Un mot, une idée… et on les recueille dans un panier, on les pose devant la lumière, comme en offrande, puis on les lit et on allume une bougie pour chacun.

ID 1383 345 

Prière : Seigneur, c’est une longue chaine de témoins qui nous relie à toi ! Nous te disons merci pour ces hommes, pour ces femmes qui se sont engagés pour te servir et devenir flambeau de Dieu dans ce monde ! Nous avons tant besoin, pour vivre, de lumière !
Donne-nous d’être chacun, là où nous sommes, porteurs d‘amitié, de confiance, de respect, de fraternité, et de tout ce qui est nécessaire à la vie pour qu’elle soit bienfaisante, pour les autres et pour nous-mêmes ! Nous voulons nous placer dans ta lumière en te disant ensemble la prière des enfants de Dieu
Nous te prions : Notre Père

Envoi et bénédiction : Par cette flamme, qui brûle dans le cœur de ses témoins, Dieu est présent parmi nous, dans ce monde. pour le rendre plus beau, plus aimant, plus heureux. Que la lumière de Dieu nous accompagne ; qu’elle vive en nous  et se répande à travers nous. Amen

 

 

Le lavement des pieds


Illustration:
L. Gangloff

Le lavement des pieds des disciples par Jésus est un geste difficile à comprendre aujourd’hui… voici quelques exemples du quotidien pour comprendre le plus grand message d’amour.

Pour que ce geste soit compris des enfants, je chercherai à faire plusieurs gestes contemporains dont les significations mises ensemble pourraient être proches.

Le lavement des pieds contient trois significations essentielles :

  1. l’accueil de l’invité, c’est un geste d’hospitalité, un geste d’attention à l’autre qui marque la considération qu’on lui porte pour l’accueillir.
  2. le service de l’autre, c’est un geste qui place l’autre comme plus important que soi, c’est un geste fait sans volonté d’exercer un pouvoir sur l’autre.
  3. Jésus fait cela pour annoncer sa mort comme un geste d’amour.

Quels gestes faisons-nous quand nous accueillons quelqu’un dans l’Église ou à la maison (chez soi) pour accueillir vraiment l’autre ?
On lui dit bonjour, on lui prend son manteau pour le suspendre au porte manteau, on lui offre à boire et même à manger, on s’inquiète de sa santé et de celle de ses proches.

Quels gestes faisons-nous pour signifier à quelqu’un qu’on est à son service ?
On se propose de lui porter son sac (de courses, de voyage, etc…) quand il est lourd. On l’aide à traverser la rue, on lui indique son chemin, on l’aide à remplir des papiers administratifs, on partage un savoir, on l’aide à faire des travaux, etc…

En quoi ces gestes sont faits par amour ?
Quand ils sont gratuits, sans intérêt, sans intention de dominer celle ou celui à qui on rend service, sans attendre de retour.
Le seul « retour » attendu est celui qu’attend Jésus : que ses disciples se mettent au service des uns des autres.
Le seul « retour » que nous pouvons attendre d’une personne à qui nous avons rendu service est qu’elle rende service à quelqu’un d’autre.

Le lavement des pieds est la combinaison de ces 3 gestes de ces trois significations en un seul.

Les enfants au travers de ces exemples peuvent certainement aborder plus facilement la signification du geste de Jésus.

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Jalons de pierres pour une célébration de carême

ID 1287 chapo
ID 1287 chapo

Une célébration de carême jalonnée comme un chemin, par des pierres déposées comme tout ce qui pèse sur nos vies, ou élevée comme une construction, un pont, un avenir possible. Les jeunes ont au préalable travaillé un panel de textes concernant des rencontres de Jésus, ils ont exprimé en peinture leur ressenti de ces textes. Ceux ci participent à la prédication narrative et à la prière d’intercession.

Évelyne SCHALLER, Anne Sophie GUERRIER, Anne Christine HILBOLD CROISET

Matériel : des dessins, peintures à la gouache, sur de grandes feuilles représentants les différentes rencontres avec Jésus (voir prière d’intercession),un rouleau de papier kraft permettant de coller les différents tableaux,  des pierres petites  et grandes, deux pièces d’étoffes de couleur différentes, des bougies.

Célébration

Accueil : Dans quelques jours, ce mercredi, nous entrons dans le temps du carême.

C’est un temps de 40 jours. Un temps pour marcher, ensemble, sur le chemin qui s’ouvre devant nous. Et Dieu, lui, chemine à nos côtés, pour nous encourager, pour nous fortifier, pour assurer nos pas et éclairer notre route.
 Ce temps peut être ponctué de gestes, et d’action. Nous pouvons le rythmer de temps de jeûnes, de temps de lecture suivie de la Bible, de temps de prière. Mais nous pouvons aussi tout simplement y marcher. Avancer sur un chemin d’Évangile
Imaginons ce chemin, dessiné par quelques pierres. Ces pierres représentent autant nos pierres d’achoppement que celles sur lesquelles notre pied s’affermit pour traverser un guet, ou encore ce rocher qui nous abrite en cas de tempête. Entrons ce matin en confiance dans cette marche sur les pierres du carême.

Chant : Arc en ciel 542 « Ils ont marché au pas des siècles »

PSAUME : Par le psaume que nous allons prier, Dieu est comme un rocher, solide et sûr, sur lequel nous pouvons nous reposer, sur lequel nous pouvons prendre appui, sur lequel nous pouvons fonder notre confiance.

Prions avec ces paroles du Psaume 18.

P/Le Seigneur est mon roc et ma forteresse
A/Il mon Dieu et mon libérateur
P/Le Seigneur  est la retraire où je trouve refuge
A/Il est la montagne de mon salut et mon asile
P/Car dans ma détresse j’ai invoqué » son nom
A/J’ai appelé Dieu à mon secours
P/Et de son temps il a entendu ma voix
A/Il a entendu les appels au secours
P et A/ Oui, le Seigneur est mon rocher,
 la pierre sûre où je peux poser mes pas.

Répons : Laudate omnes gentes (Taizé)

Mise en place d’un chemin de pierres et de cailloux : Jeunes du catéchisme

Introduction : Il y a des pierres solides, sur lesquelles nous pouvons nous appuyer, d’autres qui sont lourdes et qui nous pèsent. Toutes ces pierres, nous les avons apportées avec nous et nous voulons ce matin les présenter à Dieu.
Chaque jeune lit un verset et pose une pierre plate sur un chemin fait d’un tissu.

Textes:

1/ Je leur donnerai un seul cœur et je mettrai en eux un esprit nouveau : j’extirperai de leur chair le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair, Ezéchiel 11:19

2/ La pierre qu’on rejetés les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la pierre angulaire Luc 12,10

3/ Le tentateur lui dit : « si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent du pain. Mais Jésus répliqua : l’homme ne vivra pas seulement de pain mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. Matthieu  4, 3+4

4/ Que celui qui d’entre vous n’a jamais péché lui jette la première pierre  Jean 8,7

5/ Jésus frémit intérieurement et s’en fut à la tombe. C’était une grotte dont une pierre recouvrait l’entrée. Jésus dit alors : « enlevez cette pierre. … Et il cria d’une voie forte : Lazare, Sors ! » »Jean 11,39

6/ Je vous le dis : si eux se taisent ce sont les pierres qui crieront !  Luc 19, 40

7/ Eh bien ! Moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église Mattieu16:186 :

8/ Et ayant levé les yeux, elles virent que la pierre avait été roulée de côté : or elle était fort grande. Marc16:4

9/ Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. 1 Pierre2:5

Répons : Jésus le Christ lumière intérieure (Taizé)

Déposer et construire

Pasteure :Il existe toutes sortes de pierres. Des petites, des grandes, des pierres précieuses et des pierres de taille. Certaines sont utiles, certaines sont juste posées là.
Il y en a sur lesquelles on marche, d’autres qui roulent dans les vagues, ou qui se détachent des montagnes.
Le chemin où nous marchons est fait de pierres, très différentes, Certaines pierres nous aident à avancer, elles soutiennent nos pas. D’autres nous font trébucher ou nous obligent à faire un détour.
Sur ce chemin nous voulons déposer ce qui nous pèse et nous voulons construire par le redressement qu’opère en nous la grâce du pardon de Dieu

Planter un décor de pierres

On aura préalablement déposé deux types de pierres des petites et des plus grosses, assez plates sur des plateaux distincts près de l’autel.
Et deux tissus, l’un à droite, l’autre à gauche, l’un plus sombre : déposer ce qui me pèse, l’un plus clair : déposer pour construire

Nous vous invitons à participer à ce culte à travers un geste symbolique. Il y a là des pierres sur des plateaux, des petites et des plus grandes, plus faciles à empiler.
Nous les déposerons  ici.
Ce sera un temps d’intériorité et de démarche sur un fond de musique.

L‘officiant fait le geste et dit ce qui suit :

1ère signification du geste symbolique : « Je viens déposer une pierre pour laisser ici ce qui pèse lourd dans ma vie ».
 Cela peut être un souci, une peine, ou une difficulté que vous n’arrivez pas à surmonter. Un regret, une souffrance qui vous empêche d’avancer. Quelque chose qui vous pèse, qui alourdit votre cœur, et que vous souhaitez déposer entre les mains du Seigneur, pour qu’il le porte et vous soulage de ce fardeau.

2ème sens du geste symbolique : « Je viens poser une pierre sur le mur pour participer à la construction de ce mur ».
 Imaginer quelle est cette pierre qu’on a envie de déposer, comment on souhaite participer à cette construction. Imaginer ce que donnera la construction une fois terminée.

Officiant : Vous pourrez venir poser votre pierre en disant quelque chose ou en ne disant rien. Vous pouvez aussi choisir de rester à votre place et confier simplement à Dieu dans votre prière les pierres qui vous pèsent, ou votre envie de construire.

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Prière

Pour ce temps de Carême, Seigneur, je te confie ce à quoi je veux renoncer, ce que j’ai besoin de laisser filer, ce que je dépose entre tes mains pour que tu t’en préoccupes. Tu vois toutes ces pierres. Prends-les, Seigneur. Ouvre mes mains pour que je lâche prise. Reçois tout ce que je dépose à tes pieds, tous mes fardeaux, toutes mes souffrances, toutes mes obsessions. Prends tout, Seigneur.     

L’officiant pose une pierre à son tour

Pour ce temps de Carême, je veux aussi te confier mon envie d’être une pierre vivante de ton Eglise. Mon souhait de construire, avec mes frères et mes sœurs, une communauté vivante, fidèle à ta Parole, inspirée de ton Esprit, enthousiaste, ouverte et accueillante. Une communauté construite sur la confiance et la fraternité, sur la foi, l’espérance et l’amour. Une communauté dont les fondations, solides et sûres, reposent en Jésus Christ.

 L’officiant participe à la construction à son tour

Répons : Jésus le Christ lumière intérieure

LECTURE:  Jean 8, la femme adultère

Chant : Arc 221 O Seigneur dans mon cœur je t’écoute

PRÉDICATION

Je suis un petit caillou. Un petit caillou parmi d’autres. Cailloux de chemins, cailloux de route, compagnon de nos foulées, de nos pas, cailloux, témoins des lenteurs, des pas fatigués et chargés qui portent ou supportent bien des fardeaux, que ce soit des vrais bagages ou le poids du cœur. Cailloux parfois témoin de pas agiles, des coureurs remplis de joie, ou bien ceux qui courent après le temps, les pas pressés, ou encore les pas affolés.
Caillou je suis ! Et je marque le chemin, un peu comme ces cailloux blancs semés par le petit poucet. Je longe les rivières, je dévale les collines, je trace dans la forêt et j’emmène vers le prochain village. Caillou, petit pierre qui parfois roule, je suis souvent destiné à rester là, en rade sur le chemin. Sauf si quelque regard m’a admiré et qu’une main m’a glissé dans la poche,… sauf si je me coince dans une botte ou me glisse dans une chaussure, ou dans la semelle d ’une sandale racornie. Alors, avec le pas triste ou joyeux de mon mystérieux voyageur, je parcours enfin le monde, ou du moins ses chemins.
Là, un village. Capernaûm.Des maisons, la foule devant l’une d’elle. Le pas qui m‘emporte s’accélère et trépigne devant la porte. On apprend que Jésus est là à l’intérieur de la demeure. Et puis piétinent d’autres pas, les pas de 4 hommes, 4 amis qui souhaitent tant la guérison de leur ami handicapé. L’amitié et l’espérance sont comme autant de petits cailloux lumineux dans leurs semelles ce qui fait qu’ils n’hésitent pas un instant à décoiffer le toit pour porter celui qui ne peut plus marcher/Oui le déposer devant Jésus, celui qui pour eux, est capable de tout, de guérir et de sauver.

Mais avant ce village qui grouillait de monde, de lumière et d’espérance, nous avions traversé des contrées arides et solitaires, celles d’un désert .Les petits grains de sable ou de rocailles chantaient encore ce qui venait de s’y passer. Moi, petit caillou coincé dans la semelle, je voyais des rochers qui ressemblaient à des tables, d’autres qui semblaient comme du pain. Un caillou sur notre passage, se félicitait d’avoir pu être celui qui avait porté la tête du Seigneur Jésus, cet autre s’échauffait d’avoir vu fuir le diable. Oui, là bas, dans le désert, les petits cailloux du sable chantaient la victoire du Fils de Dieu.
Du désert à Capernaum en Galilée, voilà que les sandales qui me portent se dépêchent vers Jérusalem. Seulement, en chemin, à quelques 1000 stades, il y a d’abord Béthanie, le village de Marthe , de Marie et de leur frère Lazare. Là bas, les cailloux du cimetière échangent à mon passage quelques informations. C’est sur eux que les épaules voutées par la tristesse du deuil, ont posé lourdement les pas de leur peine. C’est sur eux que ce sont appuyés les hommes qui portaient la dépouille de Lazare et c’est sur eux que marche le long cortège des funérailles .Mais au troisième jour les pas légers et heureux les font crisser de joie. Marthe et Marie reviennent du tombeau avec leur frère Lazare. Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité et comme lui, la fille de Jaïrus s’est relevée ! Alléluia.

Mais pierre qui roule n‘amasse pas mousse ! La pierre du tombeau n’a pas retenu Lazare, alors que dans la main des accusateurs, quelques jours plus tard à Jérusalem, d’autres cailloux veulent frapper à mort. Le passant qui me traine dans sa chaussure a observé le doigt de Dieu qui dessine dans le sable, il a entendu le cri de Dieu pour sauver la vie, il a ressenti la force de Dieu qui renvoie pour de nouveaux commencements, Et le sable qui crisse sous ses pas, chante : « où sont ils, tes accusateurs ? Ils ont baissé leurs bras et posé leurs pierre par terre, …va, marche, avance et quitte le poids de ton péché »
Quelques jours plus tard, toujours coincé dans la sandale, nous voila marchant dans Jéricho. De nombreux pas rapides, pressés font grincer les cailloux de la place publique. A l’écart, il y a aussi un arbre. Et là il a été vu, Zachée, comme un petit caillou de rien du tout. Il a croisé le regard du Fils de Dieu ; celui-ci lui a souri et s’est invité à sa table. Et le cœur de pierre est devenu cœur de chair.

Les cailloux sont les même sur toutes les routes. Les frontière dessinées par les hommes n’influencent pas l’aspect d’une pierre qu’elle soit  à droite ou à gauche de la ligne Pourtant, ceux de l’autre coté n’auraient droit qu’à des miettes de l’Amour de Dieu ? Qu’est ce que cette histoire ? Qui y a-t-il entre toi et moi, ma sœur, mon frère ?Qui est l’étranger de l’autre ? Mais revenons au pain du désert, là où la parole de Dieu a bien meilleur goût que la mie la plus tendre. C’est la parole de Dieu que sont venus chercher tous ces affamés. Et Jésus a levé les yeux au ciel, il a rendu grâce pour 5 pains et deux poisson. Puis il a ordonné à ses disciples de nourrir la foule. Et avec moi, coincé dans la chaussure d’André, les cailloux du désert et les miettes de pain se sont souvenus de la gloire du Fils de Dieu.

Interlude

Chant : Arc  613 j’ai besoin de ta confiance

Prière d’intercession avec les jeunes du catéchisme et leurs dessins concernant les différents textes bibliques sur lesquels repose cette prière.

Les dessins ont préalablement été collés sur une grande bande de papier pour faire la largeur de l’église, devant l‘autel. Au moment de chaque intercession on dépose une bougie sur les pierres devant le tableau concerné

Prière :

Nous voici tels que nous sommes, avec nos facilités, nos talents, et les poids qui nous pèsent. Nous voici : pierres vivantes de ton Église ! Sur ce chemin de carême nous te présentons notre prière.

ID 1287 paralytique
 

Dessin guérison du paralytique par le toit – Marc 2

Pasteure : Tu as guéri le paralysé qui était porté par quatre amis ;
Jeunes : Nous te prions pour ceux qui sont malades et alités et qui ont peur de ce qui vient. Nous te confions les personnes faibles et fragiles comme le calcaire abîmé par le vent et l’eau. Seigneur-Dieu, soutiens-les dans leur épreuve.
Répons : Mon âme se repose en paix sur Dieu seul

Dessin tentation de Jésus dans le désert – Matthieu 4

Pasteure : Tu as résisté dans la solitude. Tu as tenu bon dans ton épreuve au désert
Jeunes : Nous te prions pour ceux qui, comme le granit, sont solides et forts……qu’ils puissent partager leur force /avec ceux / qui en manquent. Nous te confions /les éprouvés /pour qu’ils trouvent/ un abri /en toi.
Répons : Mon âme se repose en paix sur Dieu seul

ID 1287 Jairus

Dessin la fille de Jaïrus – Marc 5

Pasteure : Tu as pleuré devant la tombe de ton ami Lazare et tu as relevé la fille de Jairus
Jeunes : Nous te prions, pour ceux qui, comme la lave d’un volcan /sont broyés /par la maladie, le deuil, les difficultés ou la solitude. Nous te confions ceux qui n’arrivent pas à trouver la paix. Donne-leur courage et espérance.
Répons : Mon âme se repose en paix sur Dieu seul.

ID 1288

Dessin femme adultère Jean 8

Pasteure : Tu as pardonné cette femme que tous avaient condamnée ;
Jeunes : Nous te prions pour ceux qui sont emportés par la coulée des épreuves et des injustices et nous te confions ceux qui réconcilient, qui réparent les relations brisées et osent le pardon.
Répons : Mon âme se repose en paix sur Dieu seul.

ID 1287 345 pains

Dessin Zachée

Pasteure : Tu t’es arrêté chez un petit homme riche, Zachée, dont tous se méfiaient
Jeunes : Nous te prions pour les petits /et les discrets dans leur travail, /ceux /qui se sentent ignorés /ou méprisé/ dans leur famille/ou dans l’Eglise.
Ils représentent des trésors, /comme des pépites /cachées /au cœur de la roche.
Nous te confions/ ceux qui luttent /contre /les préjugés, et qui savent reconnaître/ la personne /derrière /le personnage.
Répons : Mon âme se repose en paix sur Dieu seul.

ID 1287 marc 2

Dessin fresque la syro-phénicienne Marc 07

Pasteure : Tu t’es laissé émouvoir par la syro-phénicienne. Tu l’as écoutée. Elle a agrandit ton cœur.
Jeunes : Nous te prions pour ceux qui, comme la rose des sables, luttent pour trouver une place, pour ne pas être écrasé par les autres, pour s’épanouir.
Nous te confions ceux qui disent leur vérité en paix et en douceur.
Répons : Mon âme se repose en paix sur Dieu seul

 

Dessin multiplication des pains – Marc 6

Pasteure : Tu as multiplié les pains pour la foule venue t’écouter. Tu as dit à tes apôtres que c’est à l’amour qu’ils auront les uns pour les autres qu’ils seront reconnus comme disciples; Rassemble-nous pour bâtir ensemble un monde plus juste et plus paisible, plus hospitalier.
Tu entends toutes nos prières, Seigneur, celles que nous disons, et celles que nous portons dans nos cœurs. Dans le silence, nous te confions les noms de tous ceux pour qui nous voulons te prier ce matin, ceux que nous aimons, ceux qui souffrent, ceux qui nous ont demandé de prier pour eux.
(silence)
Et avec tous tes enfants, nous osons nous tourner vers toi et te dire : Notre Père…

Chant ARC 320 nous avons vu les pas de notre Dieu

Envoi et bénédiction

Nous avons déposés des pierres et nous en avons élevées. Nous sommes grandis dans la confiance en Dieu. Nous allons continuer notre marche sur ce chemin de carême qui s’est ouvert devant nous ce matin. Nos pas se poseront sur les pierres solides de la Parole de Dieu. Et si nous trébuchons nous savons désormais qu’il envoie des anges pour nous porter .  Ce Dieu qui relève, offre force et nourriture pour la route, nous offre sa présence agissante au travers de sa bénédiction, qu’il vous bénisse et vous garde, dès maintenant et pour toujours. Amen

 

Nourriture et repas dans le premier évangile – Partie II

ID 1276 115
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PARTIE II – LES RÉCITS DES « REPAS» DE JÉSUS (Mt 9,9-19 ; 26,6-13 ; 26,17-29)

Trois fois dans le premier Évangile Jésus se trouve « à table » (verbe anakeimai avec Jésus pour sujet : 9,10 ; 26,7 et 20 ; autre emploi du verbe : 22, 10-11, un passage sur lequel nous reviendrons en conclusion) : le repas avec Lévi (Mt 9,9-19), le repas chez Simon le lépreux (Mt 26,6-13) et le dernier repas avec ses disciples (Mt 26,17-29).

PARTIE I cliquez ici

PARTIE 2.    LES RÉCITS DES « REPAS» DE JÉSUS (Mt 9,9-19 ; 26,6-13 ; 26,17-29)

Trois fois dans le premier Évangile Jésus se trouve « à table » (verbe anakeimai avec Jésus pour sujet : 9,10 ; 26,7 et 20 ; autre emploi du verbe : 22, 10-11, un passage sur lequel nous reviendrons en conclusion) : le repas avec Lévi (Mt 9,9-19), le repas chez Simon le lépreux (Mt 26,6-13) et le dernier repas avec ses disciples (Mt 26,17-29).

2.1.    Le repas avec Lévi (Mt 9 ,9-19)

Sur l’épisode de l’appel et du repas chez Lévi, nous faisons cinq remarques en lien avec notre thème.

(1) Dans cet espace de « la maison» (v. 10), c’est non seulement le repas avec les pécheurs qui se déroule mais aussi la controverse sur le jeûne. Toujours la problématique de la nourriture.

(2) Pour un pharisien de la fin du premier siècle, la scène du repas de Jésus avec les pécheurs est scandaleuse. Ce qui est en jeu c’est l’identité sociale et religieuse. Ceux avec qui l’on mange sont ceux que l’on reconnaît comme appartenant au même univers, au même groupe. La commensalité et ses limites structurent la représentation du monde et permettent un vivre ensemble cohérent : il y a le permis et le défendu, ceux avec qui il n’est pas possible de manger (païens et juifs impies).

(3) Le v. 13 (Jésus n’est pas venu appeler les « justes » mais les « pécheurs ») est une ré-interprétation du messianisme juif. Seuls ceux qui se préparent à sa venue, qui se purifient et obéissent à la Loi, accueillent le Messie. Ici, au contraire, ceux pour qui il n’est pas normalement venu sont les premiers et uniques bénéficiaires de cette venue : les impurs et les pécheurs. Dit autrement : entendre l’appel du Messie/Jésus suppose d’abord une compréhension de soi comme pécheur.

(4) C’est dans ce cadre qu’il faut interpréter la citation d’Osée : en mangeant avec les pécheurs Jésus manifeste la grâce miséricordieuse de Dieu. En partageant la table de communion il montre une autre voie d’accès que la logique de séparation entre le pur et l’impur. Jésus devient ici la personnification de la miséricorde. Les disciples de Jésus sont désormais dans cette logique : il y a toujours une identification par le partage des tables. Mais le critère n’est plus le même : d’un côté la Loi éthique qui assure le maintien dans l’alliance même en l’absence de Temple. De l’autre la christologie au nom de laquelle tous sont appelés, c’est-à-dire tous ceux qui se reconnaissent pécheurs (la « miséricorde » selon Matthieu, laquelle n’est plus une « œuvre de justice » des hommes mais l’appel même de Dieu).

(5) À propos de la controverse sur le jeûne  : les disciples n’ont pas à jeûner quand l’époux est là. Le « jeûne » n’est pas une règle qui a son sens en elle-même mais par rapport à la personne du Christ ; il ne se comprend pas comme une marque religieuse identitaire (cf. les trois piliers de la piété que sont le jeûne, l’offrande et la prière), mais se vit dans un rapport existentiel à la personne de l’époux. La pertinence du jeûne est liée à la christologie, c’est-à-dire ordonnée à la personne de Jésus. La pratique du jeûne ne suit plus le calendrier liturgique pharisien, baptiste ou même essénien. Il est ordonné à un nouveau temps, celui inauguré par l’événement pascal . Lorsque les disciples de Jésus jeûnent, ils ne font donc pas la même chose que les pharisiens ou les disciples du Baptiste. Leur pratique de ce rite relève d’un ordre de choses totalement nouveau. En outre, le Sermon sur la Montagne (cf. Mt 6,16-18) a indiqué l’esprit dans lequel doit se vivre le jeûne : cela ne doit pas se voir car ce qui est en jeu relève non pas du signe visible (le marqueur religieux) mais d’une expérience ou l’intime est en « je(u) » (devant le « Père Céleste » qui voit « dans le secret »). Ainsi, le jeûne ne relève plus du rite religieux mais de la vie intime. Il est en quelque sorte métaphorisé : il y a un temps de l’expérience de la présence (jouissance ?) avec l’époux, puis le temps de l’absence où l’on jeûne dans le secret de sa chambre.

Contrepoint: Jean-Baptiste l’ascète et Jésus le glouton (Mt 11, 18-19)

Car Jean est venu : il ne mangeait ni ne buvait, et l’on dit : « Il a un démon ! » Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant et l’on dit : « C’est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs de taxes, des pécheurs ! » Mais la Sagesse a été justifiée par ses œuvres . De Jean-Baptiste le monde ne voit que le démoniaque car son attitude est incompréhensible dès lors qu’elle n’entre pas dans le cadre défini par le religieux officiel. Il est donc « possédé » dès lors qu’il s’oppose au pouvoir religieux en place (même accusation contre Jésus qui encadre celle portant contre Jean-Baptiste, cf. 9,32-34 et 12,22-30). De Jésus, le monde ne voit que ce qui relève du « besoin », de l’immédiateté, de la luxure (il se goinfre avec les pécheurs) sans percevoir ce que signifie son attitude (il communie avec tous ceux qui se savent perdus). On ne retient que l’aspect scandaleux de son geste mais on ne l’interprète pas : on reste dans la fascination idolâtre de l’image. Mais, dans les deux cas, « la Sagesse est justifiée par ses œuvres » qu’on pourrait traduire : on reconnaît l’arbre à ses fruits, c’est-à-dire aux effets de vie ou de mort dans l’existence de ceux qui entendent Jean-Baptiste ou croisent Jésus.

2.2.    Le repas à Béthanie (Mt 26,6-13)

L’épisode de l’onction à Béthanie est un récit riche de sens. En fonction du thème qui nous occupe, nous limitons notre lecture à trois remarques.

(1) Dans le geste de la femme les disciples ne discernent ni onction royale ni geste amoureux, mais gaspillage. Leur jugement se situe dans l’ordre de la rentabilité et de la morale : le parfum perd toute signification symbolique pour être ramené à sa simple valeur marchande. Ce que souligne Matthieu c’est que la logique comptable, même utilisée pour les causes justes, passe à côté d’une dimension fondamentale de la vie humaine. À savoir que les gestes ont du sens et que celui-ci n’est pas appréciable à l’aune de la seule valeur marchande qu’il met en jeu, ni même de la morale commune au plus grand nombre.

(2) Jésus interprète le geste comme signifiant (v. 10-13). Dans sa singularité, il est une « belle œuvre », non pas pour un collectif (les pauvres), mais pour un singulier (Jésus). Autrement dit, la loi morale demeure mais ne relève pas du même ordre que celui de la rencontre entre un « je » et un « tu ». La rencontre c’est l’instant où le temps de ce monde est mis entre parenthèses, où les règles de ce monde sont suspendues. Un temps où se joue l’essentiel de ce qui fait l’existence véritable de l’individu. C’est un temps qu’on ne possède pas, qu’on ne maîtrise pas et qu’on ne peut faire advenir selon sa volonté (alors qu’aller vers les pauvres peut se décider à tout moment). C’est un temps qu’on reçoit et à la rencontre duquel il faut savoir aller dans l’instant où il se manifeste à nous, pour lequel aussi il faut tout donner et tout perdre. Dans ce geste excessif, la femme atteste que le temps de la rencontre est venu pour elle, que là se joue l’essentiel de son existence. Voilà pourquoi, aux yeux de Jésus, il prend une signification particulière en lien avec l’essentiel même de sa mission : la Passion. Le geste de la femme reçoit une signification qui le dépasse dans sa singularité historique même. Pour chacune et chacun des auditeurs futurs de l’Évangile, par delà les lieux et les temps, il devient « signifiant ».

(3) Le geste de la femme a lieu pendant le repas. Le repas est donc le lieu privilégié de cette rencontre qui fait non seulement éclater les frontières du pur et de l’impur (cf. Lévi et les pécheurs ; Simon le lépreux) mais qui hiérarchise les valeurs : l’éthique est seconde par rapport à l’instant de la rencontre où se joue l’identité des sujets. Le repas est un temps privilégié car il suspend l’ordre de ce monde pour ouvrir au temps de la rencontre.

2.3. Le dernier repas de Jésus (Mt 26,]7-29)

Là encore, nous limitons notre lecture de cet épisode clé du récit de la Passion à cinq remarques.

(1) Mt 26, 17-29. C’est « chez un tel » Cv. 18 : pros ton deîna) que les disciples vont préparer le repas de la Pâque. Matthieu s’éloigne du scénario assez complexe de Marc 14,13-14, « un homme portant une cruche d’eau », « propriétaire » de la maison… La concision de la description et la façon indéfinie dont est caractérisée l’hôte fait peut-être sens : n’est-ce pas, potentiellement, chez tout homme (« un tel », i. e., untel ou une telle, chaque lecteur) que Jésus et ses disciples peuvent venir « manger la Pâque » (cf. Ap 3,20) ?

(2) L’annonce de la trahison de Judas et l’institution du « dernier repas » se situent pendant le même repas. Outre que Judas est ainsi pleinement participant au repas pascal, il est notable qu’un lien étroit s’établit (par le truchement du repas de communion) entre trahison et pardon des péchés : celui qui va bientôt « livrer un sang innocent » (Mt 27,4) est, de manière anticipée, bénéficiaire du sang de l’alliance répandu pour le pardon des péchés.

(3) À la question de chacun de ses disciples, « Est-ce moi Seigneur ? », Jésus répond : « Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera » (v. 23). Or, le narrateur ne précise pas que c’est Judas qui met la main dans le plat. II y a ici un non-dit du texte que le lecteur s’empresse généralement de combler en suivant par exemple l’Évangile de Jean : « Qui est-ce ? Jésus lui répond : c’est celui pour qui je tremperai moi-même le morceau et à qui je le donnerai. Il trempe le morceau, le prend et le donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote » (Jn 13,25-26). Ici, le narrateur laisse ce non-dit comme un blanc du récit. En fait, tous les disciples ont forcément mis la main dans le plat avec Jésus puisque c’est ainsi qu’alors on partageait le repas ! Risquons une interprétation de ce « blanc » : pour l’évangéliste, il n’y a pas d’un côté le « traître » et de l’autre les « fidèles ». Il n’y a que des disciples qui ont la capacité de « livrer » leur maître.

(4) Matthieu, à la suite de Marc, met en scène la Pâque de Jésus. Pour l’évangéliste, le repas que Jésus prend avec ses disciples est bien un repas pascal, le repas de la fête juive. Or, en insérant ici le partage du pain et de la coupe, Matthieu montre que la fête effectivement célébrée par Jésus et ses disciples est la fête du Messie, sa Pâque, son « passage » de la mort à la vie et à la libération qu’il offre à ceux gui mangent avec lui. Ce récit préfigure donc le banquet céleste où celui qui est absent aujourd’hui et se donne dans du pain et du vin, comme dans le récit qui en est fait, sera de nouveau présent auprès des siens. Dans cette attente, le langage liturgique permet d’affirmer que l’absent est mystérieusement présent au milieu des siens. Dans le partage des paroles du Maître désormais absent, et le partage du pain et de la coupe, le Christ atteste sa présence particulière au milieu des siens dans l’attente d’une communion nouvelle dans le Règne de Dieu. Il s’agit désormais de vivre la présence de Dieu et de son envoyé au sein même de leur absence, d’avancer à la lumière d’une parole et à la faveur d’un signe, l’une et l’autre caractérisés par la fragilité.

(5) La « section des pains » (14,13-16, 12), en particulier à travers les deux récits de multiplication des pains, anticipe ce qui se joue dans le dernier repas : ouverture universaliste (cf. Mt 14,16-21 et 15,32-38 : les deux multiplications ; 15,21-28 : la femme cananéenne), dépassement de la question du pur et de l’impur (cf. Mt 15,1-20, controverse sur le pur et l’impur), métaphorisation de la nourriture comme enseignement (cf. Mt 16,5-12 : le levain des pharisiens). Le dernier repas explicite, ce qui est au cœur de ce processus, c’est la personne même du Christ qui, dans le même mouvement, se donne comme nourriture en se retirant (en mourant) c’est-à-dire en privant ses disciples de la possibilité de le posséder (Jésus ne « gave » pas ses disciples, il les nourrit ; il ne les « comble » pas, il les met en mouvement vers les autres, cf. Mt 28,16-20).

CONCLUSION : ÊTRE OU NON PARTICIPANT AU REPAS DU FILS (MT 22,11 -14)

Terminons ce parcours thématique par un rapide regard sur la parabole des invités à la noce (22,1-14). Elle met en scène un roi qui organise des noces pour son « fils » (la portée christologique de l’allusion est évidente). Suite au refus des premiers invités, « méchants et bons » (v. 10) se retrouvent invités à la noce. La précision est essentielle. Elle signifie que, désormais, ce ne sont donc plus la bonté/justice ou la méchanceté/injustice qui constituent le critère d’invitation : tous « bons et méchants » se retrouvent en effet invités (v. 10 : anakeimenôn). Pourtant la parabole se poursuit par la visite du roi qui chasse de la salle de noce celui des convives qui n’avait pas « d’habit de noce » (v. 11-14, cf. v. 11). Il est cependant significatif que le critère d’exclusion explicitement mentionné ne soit plus la méchanceté ou l’injustice (et, en retour, le critère d’inclusion, la bonté ou la justice) mais bien le vêtement de noce. Sans rentrer dans le débat sur 1’histoire de l’interprétation de l’image, nous proposons ici de le comprendre sous un angle anthropologique : il est reproché à l’homme de ne pas admettre qu’il a besoin d’être « revêtu » d’un autre vêtement que les siens propres, autrement dit, de ne pas se reconnaître dépendant d’une instance qui le revendique. Son silence atteste qu’il est replié sur lui-même, incapable d’entrer en dialogue avec l’autre qui est venu à sa rencontre. En fait cet invité ne participe pas au repas de noce du « fils ». Il n’est pas dans le « désir » de l’époux mais dans le simple « besoin » de nourriture. Or, Matthieu ne cesse de dire que le repas avec Jésus est l’opportunité pour qu’advienne autre chose dans l’existence des convives. Mais que ce repas ne peut être lieu de communion que s’il est lieu de la rencontre avec l’autre, lieu de l’expérience de l’altérité.

Élian CUVILLIER
Institut protestant de théologie de Montpellier

Directeur des études des cycles Licence et Master – Nouveau Testament IPT – Montpellier

Article paru dans la revue ÉTUDES THÉOLOGIQUES ET RELIGIEUSES 82e année – 2007/2 – P. 193 à 206

Publié ici avec autorisation

 

 

 

Prières pour une célébration de Carême avec les enfants

ID 1287 chapo
ID 1287 chapo 

Le chemin où nous marchons est fait de pierres, très différentes, Certaines pierres nous aident à avancer, elles soutiennent nos pas. D’autres nous font trébucher ou nous obligent à faire un détour.
Sur ce chemin nous voulons déposer ce qui nous pèse et nous voulons construire par le redressement qu’opère en nous la grâce du pardon de Dieu.

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Le soleil de Théophile

ID 1294 Chapo
ID 1294 Chapo

Voici un beau soleil en origami pour décorer  votre table  à différents moments de l’année : Pâques, Noël…

Facile à réaliser en suivant les conseils de Théophile !

Marche à suivre

Prendre une feuille de papier carrée petite ou grande selon la taille désirée pour votre soleil. Vous pouvez selon votre goût utiliser un papier coloré uni ou avec de jolis motifs.
Plier ce carré deux fois en deux pour en marquer soigneusement le centre.
Rabattre ensuite les 4 angles vers le centre en marquant bien les plis.
Rabattre deux des pointes latérales vers l’intérieur,  sur la diagonale et la plus petit pointe restante vers  l’extérieur.
Plier les deux grands triangles obtenus l’un sur l’autre . On obtient ainsi deux petites fentes  qui servent ensuite à emboîter l’un dans l’autre les différents rayons du soleil.
Il faut 16 rayons pour réaliser un beau soleil.

 

Pour télécharger la marche à suivre avec les photos, cliquer ici

Chasser l’obscurité par la lumière

 

Chasser l’obscurité par la lumière

 

« L’Obscurité ne peut pas chasser l’obscurité,

seule la lumière le peut. 

La haine ne peut pas chasser la haine,

seul l’amour le peut. »

de Martin Luther King, 

extrait du journal Wall Street Journal, 13 novembre 1962

 

L’aube de Pâques rayonnait pleine d’amour et de grâce,
Pourchassant ainsi tout ce qui menace la vie,
Libérant la vie.

Dans nos cultes et nos animations catéchétiques, nous en rendons témoignage.
Ceci nous donne la force d’aborder les thèmes qui représentent une obscurité dans nos vies,
ceci nous donne l’attention de voir aussi les côtés lumineux de la vie.

L’Equipe de Point KT vous présente avec ceci toute une quantité de nouvelles animations utiles pour le temps de Carême et de Pâques, ainsi que l’accès à tout un stock d’animations expérimentées. Vous trouverez par exemple, un cheminement pour la semaine sainte, vous marcherez vers l’auberge du village et ferez un bout de route avec Jésus et les compagnons d’Emmaüs. Avec les enfants, vous pourrez réaliser un mobile pour la semaine sainte et recevoir la leçon de Pâques par un enfant pas comme les autres. Vous choisirez un joli culte « 4 pattes » pour les plus petits et, en direct de Jérusalem, vous découvrirez les Rameaux vus du XXIe siècle et même la recette d’un gâteau portugais pour Pâques….

N’hésitez pas à partager avec nous les vôtres !

 

Au nom de la rédaction, Christina Weinhold,
Pasteure de l’Eglise Protestante Unie de France 

 

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Gardons-nous des discours exaltant les peurs

ID 1283
ID 1283 

Cette prière d’intercession nous vient de deux pasteurs de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace Lorraine, à la suite des attentats de Paris qui ont fait dix sept morts. Elle nous appelle à veiller face à la haine, aux amalgames, au découragement.

En ce temps où 17 personnes ont perdu la vie à Paris sous les balles d’une lâche inhumanité, nous, équipe de rédaction de « PointKT », à cause de notre foi en Jésus, le Christ, prince de la paix faisons nôtres ces mots des pasteus Sophie GUERRIER-HAHN et Anne-Christine HILBOLD-CROISET de l’UEPAL.

Je n’ai pas de colère dans mon cœur.
Mais une très profonde tristesse. Beaucoup de douleur. Et de la révolte. Ça oui.
J’ai mal à mon humanité.
J’ai mal à ma foi.
J’ai mal à mon espérance.
Cependant, partout, je vois des lumières qui s’allument.
Je vois des gens qui, au lieu d’être anéantis, se lèvent.
La terreur ne gagnera pas.
Les ténèbres ne souffleront pas la flamme qui brûle en l’humanité.
Il est temps, sans doute, d’entrer en résistance.

Résister absolument et sans transiger.
À la haine.
Aux amalgames.
Au découragement.
Veillons.
Veillons au discernement.
Redoublons d’attention à la paix toujours à consolider.
Portons hautes nos convictions.
Gardons-nous des discours exaltant les peurs.
Ce n’est pas une question d’unité nationale, mais de cause commune.

La fraternité est la seule voie possible
Au bout du compte, nous gagnerons.

« Nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés.
Nous sommes désemparés, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés,
terrassés, mais non pas anéantis » (2 Corinthiens 4 : 8-9)

 

Et Dieu dans tout cela ?

pas en mon nom
pas en mon nom

Et Dieu dans tout cela ?

Parler avec des enfants de choses obscures.

Comment peut-on aborder avec des enfants des thèmes qui touchent notre souffrance et nos inquiétudes, nos incompréhensions et nos révoltes?

Je me posais concrètement la question en préparant un culte pour tous les âges le dimanche qui suivait l’attentat contre le journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris. J’étais attirée par ce dessin de Jean-Pierre MOLINA envoyé par l’Atelier Protestant, mis à disposition pour l’usage en église.

Je vous décris l’expérience faite, car il me semble que ce dessin peut servir au-delà de l’actualité quand on veut aborder le thème de la souffrance dans le monde.

1. Comment préparer ?

Au début du culte, à la place de la louange, j’ai proposé une prière qui se base sur le Psaume 139.
Après chaque strophe nous avons tous dit: « Dans mes ténèbres, tu es la lumière. » Les plus jeunes étaient invités à gestuer la phrase de la façon suivante : cacher les yeux avec les mains en disant « dans mes ténèbres », puis enlever les mains en disant « tu es la lumière ».

Tous : Dans mes ténèbres, tu es la lumière

1) SEIGNEUR, tu me connais ;

139:2 toi, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève,
tu comprends de loin ma pensée ;

même là où moi je ne sais pas quoi penser,
tu comprends bien la confusion au fond de moi.
Alors je peux dire :

Tous : Dans mes ténèbres, tu es la lumière

2) Seigneur,
139:3 tu sais quand je marche et quand je me couche,
et tu pénètres toutes mes voies.
139:5 Par-derrière et par-devant, tu es avec moi,
et tu mets ta main sur moi.

Même et surtout dans des moments qui sont durs pour moi.
C’est pourquoi je dis :

Tous : Dans mes ténèbres, tu es la lumière

3) Seigneur,
139:6 Cette connaissance étonnante me dépasse,
elle est trop élevée pour que je puisse la saisir.

Il n’y a pas d’endroit où tu n’es pas.
Même là où j’ai le sentiment d’être abandonné,
D’être tout seul,
D’être dans une situation qui me dépasse complètement,
En vérité je n’échappe pas à toi,
En vérité tu me saisis et tu es avec moi.

Alors je veux croire :

Tous : Dans mes ténèbres, tu es la lumière

4) Seigneur,
Je sais que tu nous as créés et que tu nous voulais merveilleux,
Mais il n’y a pas toujours tout qui va bien,
Il y a des gens qui sont même méchants et dangereux.
Comment comprendre ?
Cela me dépasse.
Mais je me confie à toi, car je le sais :

Tous : Dans mes ténèbres, tu es la lumière
Amen

2. Comment introduire ?

J’ai montré l’image en disant : Hier, j’ai trouvé dans ma boite à mail cette image. Quelqu’un me l’avait envoyé. Que voyez-vous ?

Les enfants :
Il fait nuit.
Il y a une phrase.
Il y a marqué « Dieu » comme une signature.

3. Comment interpréter ?

Moi : Comment voyez-vous qu’il fait nuit ?
Les enfants : C’est noir, et il y a des étoiles.

Moi : Quand il fait nuit, quand il y a très peu d’étoiles, il fait obscur. C’est vraiment noir. Alors on a du mal à voir où on voit. Cela peut être inquiétant…
Les enfants : Oui, on ne voit pas. On peut tomber. On peut se faire mal. On ne trouve pas le chemin…

Moi : Il y a des moments dans nos vies où nous ne sommes pas à l’aise. Quelque chose nous arrive et nous ne savons pas comment c’est arrivé et surtout nous ne voyons pas clairs. Nous ne savons pas comment s’en sortir, comment arrêter ce qui nous arrive. Cela peut être en plein jour, mais pour nous c’est obscur, car nous ne savons pas quoi faire et nous sommes inquiets.

Les enfants : Oui, quand on est fâché avec quelqu’un, par exemple.

Moi : La personne qui a fait le dessin a écrit dans ce ciel obscur : « Pas en mon nom. Dieu ».

Les enfants : Mais oui, parce que Dieu ne veut pas ça ! Dieu ne veut pas que quelqu’un aille mal.

Moi : Mais, pourquoi pensez-vous que j’ai reçu ce dessin ces jours-ci dans ma boite aux lettres ?

Les enfants : A cause des attentats !
Il y a des terroristes qui ont tué des personnes.
Et pour Dieu ce n’est pas normal.
Dieu ne veut pas ça.

Moi : Comme tu le dis, Dieu ne veut pas de cela. Mais les gens qui ont tué ont pensé faire cela au nom de Dieu, faire cela pour plaire à Dieu… Donc, celui qui a fait ce dessin dit : non ! Dieu ne veut pas qu’on se fasse mal ou même qu’on se tue.
C’est arrivé et c’est bien triste.
Comment s’en sortir ?
Il faudrait avoir un peu de lumière pour s’en sortir. Voyez-vous un peu de lumière dans ce dessin ?

Les enfants : les étoiles

Moi : Les étoiles et l’écriture sont aussi en lumière.
La phrase « pas en mon nom. Dieu ! » nous donne déjà une lumière : Dieu ne veut pas cela. C’est bon à savoir.

Les étoiles, cela aide aussi car souvenez-vous de ce qu’on a joué ensemble à la veillée de Noël…

Les enfants : Mais oui, il y avait une étoile et un mage qui a suivi l’étoile…

Moi : Oui, les étoiles sont des signes que Dieu nous guide, que Dieu veut être avec nous, même si on ne le voit pas tout de suite, nous pouvons faire confiance qu’il nous entend et nous pouvons partager avec lui, dans la prière, lui dire ce qui nous rend triste ou ce qui nous fait peur.

Et petit à petit cela nous peut aider à sortir et à aller mieux.

3. Comment passer à l’action ?

Ce moment d’échange était suivi par un moment d’échange des enfants entre eux avec un animateur. Ils ont poursuivi leurs débats et ils ont lu une prière et essayé d’écrire eux-mêmes des étoiles de prière. (vous le trouvez sur nottre site dans la catégorie de prières)  

Pour que le monde soit plus beau, Seigneur,
Je voudrais allumer des étoiles dans la nuit.

Une * étoile du regard
Pour un peu de lumière dans le cœur de ceux
À qui personne ne fait jamais attention.

Une *étoile d’écoute
pour un peu de chaleur
dans le cœur de ceux à qui personne ne donne plus de temps.

Une *étoile de parole
pour un peu de joie procurée par quelques mots
d’encouragement ou de merci, de tendresse.

Une * étoile de service
pour un peu de partage avec des mains qui se tendent,
qui travaillent et s’unissent.

Une *étoile de parfum,
pour respirer à fond la vie,
pour admirer et ressentir les beautés et les merveilles qui nous entourent.

Je voudrais, Seigneur Jésus,
allumer juste quelques petites étoiles pour conduire le monde jusqu’à toi.
Amen

Les adultes ont fait de même lors du culte, avec un temps de partage à la fin. Les intentions de prière étaient accrochées sur et autour du ciel noir de l’image.

4. Dans d’autres circonstances :

Je pense que ce même dessin peut aider à s’exprimer à d’autres occasions même sans événement particulier. Dans ce cas, il suffit d’imaginer avec des enfants des moments « d’obscurités » dans notre vie. Le cap le plus difficile dans l’approche avec les enfants me semble être celui de leur faire comprendre l’usage imagé de notre langage, de parler de « ténèbres », « d’obscurité », « de noir »… pour désigner la souffrance. Dans le groupe en question, il y avait des enfants de couleur noire. Et j’ai entendu un de ces enfants dire : « le noir est mauvais ». Pour éviter des telles confusions, il me semblait bon d’insister sur l’image de la nuit où on a du mal à voir… !

Mais surtout, donnons l’occasion aux enfants de s’exprimer sur leurs inquiétudes et leurs souffrances. Ils en ont peu l’occasion, mais comme les adultes, ils en ont besoin.