Point KT

L’enfant qui voulait être un ours

Image  Animation : Discussion collective avant et après la vision d’un film
Age : enfance( 5-8 ans)
Support : Film d’animation franco/danois, « L’enfant qui voulait être un ours » (Drengen der ville vaere bjorn), de Jannik Hastrup, 2002, 80’
A partir de 5 ans. Disponible en DVD. 

Animation – Film Le Village de N. Shyamalan

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Image  Discussion collective après la vision d’un film
Age : adolescents
Support : Film Le Village, de M. Night Shyamalan, 2005
 

Le Village (The Village), M. Night Shyamalan, 2005, 103’, disponible en DVD
A partir de 12 ans

Une petite communauté vit en autarcie dans une vallée entourée de bois, dans une atmosphère d’entraide fraternelle et chaleureuse. Ils mènent la vie simple d’un village du 19ème siècle, et s’il n’y avait les aléas des maladies et le manque de remèdes, leur vie semblerait un vrai paradis sur terre. Sauf que… Sauf que dans les bois qui entourent la vallée, vivent « Ceux dont on ne parle pas », des créatures inhumaines et sanguinaires avec lesquelles les anciens ont établi une trêve il y a longtemps, mais qui semblent bien attirés par le village, ces temps. Pourtant, chacun semble respecter les trois lois primordiales qui empêchent la confrontation : Bannir du village la couleur rouge qui les attirent, ne jamais entrer dans les bois, et se cacher si la cloche sonne, avertissement de leur arrivée. Chaque enfant apprend ces trois lois vitales dès sa naissance, et c’est grâce à leur stricte observance que le village est épargné.

 
Mais des événements inquiétants commencent à avoir lieu. Des animaux sont retrouvés dépecés au petit matin,  « Ceux dont on ne parle pas » surviennent la nuit dans le village, marquant les portes des maisons de longues traînées rouges…
 
C’est dans cette atmophère inquiétante qu’a lieu l’impensable : un crime… Jamais la communauté n’avait vécu de violence en son sein. Le jeune Noah, déficient mental, a poignardé le futur époux de la jeune fille dont il est lui-même amoureux, Ivy. Celle-ci, aveugle, décide de traverser les bois pour gagner la ville, le lieu honni, pour en rapporter les remèdes propres à guérir son fiancé…
 
Aussi son père, le fondateur de la communauté, le chef des anciens, lui révèle-t-il la vérité sur ce village, et sur les bois. Jamais « Ceux dont on ne parle pas » n’ont existé, sinon pour créer une peur destinée à empêcher les jeunes d’aller à la ville. Les anciens ont fondé ce village après tous avoir été victimes de crimes à la ville, après avoir perdu des êtres chers dans des crimes de sang. Ils ont voulu créer un lieu où l’innocence ferait loi, et où leurs enfants ne connaîtraient jamais la douleur du sang versé…
 
Ivy traversera donc les bois, et trouvera les remèdes pour soigner son fiancé Lucius. Pourtant, loin de mettre un terme au mensonge de « Ceux dont on ne parle pas », cette marche dans les bois permettra de faire perdurer la légende, puisqu’Ivy y combattra un des monstres, et parviendra à le tuer… Lequel monstre n’étant autre que Noah, qui avait trouvé un déguisement chez ses parents, et qui voulait faire peur à Ivy… Mais elle ne saura jamais que c’était Noah… Le village vivra…
 
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Pistes de travail et de discussions :

  • Communauté/Communautarisme

    Il y a environ 25 ans, les « anciens », au nombre de 9, victimes dans leur entourage de crimes violents, ont décidé de se retirer du monde, et de fonder une communauté une communauté idyllique où ils pourraient vivre sans violence, heureux et paisibles, en autarcie complète. Pour ce faire, ils ont tous prêté serment, et juré chacun de ne jamais retourner à la ville, et d’accepter de vivre ainsi, quelles qu’en soient les conséquences, notamment médicales. Ils ont tenu leur promesse, malgré les malheurs qui ont touché leurs enfants, cécité d’Ivy, déficience mentale de Noah, mort du petit garçon de l’un des anciens, avec laquelle débute le film. Sans doute ces drames auraient-ils pu être évités s’ils avaient eu les remèdes nécessaires, mais dans leur esprit, c’était le prix à payer pour préserver leurs enfants

    – Pourrait-on aller jusqu’à parler de « non-assistance à personne en danger », de la part de ces anciens, qui se résignent à la souffrance et à la mort de leurs enfants, sous prétexte de préserver la qualité de vie de la communauté ?

    – Le communautarisme se fonde toujours sur la peur de l’autre, sur la diabolisation de l’inconnu, quitte à inventer : faire la liste des attributs de « Ceux dont on ne parle pas », et s’attarder sur la symbolique des couleurs rouge et jaune. On peut bien sûr trouver de nombreux exemples de cette mécanique dans l’Histoire.

  • Peut-on faire le bonheur de ses enfants par le mensonge ?

    Autrefois professeur d’Histoire à l’université, le père d’Ivy savait que la légende voulait que ces bois environnant la vallée soit peuplé de terrifiantes créatures. Ayant hérité d’une colossale fortune au décès brutal de son père, il acheta la vallée et les bois, en fit une réserve naturelle, paya le prix fort pour qu’aucun avion ne le survole, afin de créer un endroit vierge de toute modernité. Et les anciens créèrent le mythe de « Ceux dont on ne parle pas », afin de maintenir leurs enfants dans la vallée, loin des dangers et des corruptions de la ville.

    – Peux-t-on admettre une telle vie de mensonge de la part de ses parents, même avec « les meilleures intentions du monde » ?

    – Peut-on croire ainsi que la ville est le lieu de tous les dangers  ( « Ce sont de mauvais lieux où vivent de mauvaises gens ») et de toutes les perditions, au contraire du village qui serait le lieu de l’innocence ?

    – Peut-on de toute façon éviter à ses enfants les dangers de la vie, et la perte de l’innocence ?

    – Est-ce vraiment de l’amour ? Ne doit-on pas élever ses enfants pour les rendre libres, et les laisser « aller » ?

  • Peut-on créer le paradis sur terre ?

    L’histoire humaine nous a enseigné, par de nombreux exemples, que lorsque des hommes ont tenté d’établir sur terre des formes de paradis terrestres, ceux-ci ont bien souvent fini par devenir les pires lieux d’oppression et de dictature.

    – Les habitants de ce village, notamment les jeunes, sont-ils vraiment libres ? Une vie qui se fonde sur la peur est-elle vraiment libre ?

    – Peut-on faire refuser la modernité ? Jusqu’où ? La modernité est-elle « mauvaise » ?

    – Peut-on vivre en-dehors de la réalité ?

    – Peut-on éviter le malheur, d’une façon ou d’une autre ? « Comme un chien à l’odeur… Tu as beau fuir le malheur comme nous l’avons fait, il te retrouve toujours »

    – A noter qu’ils ont créé cette communauté pour préserver l’innocence, et que ce sera par Noah, sans doute le plus « innocent » de tous, que le sang coulera. La « grâce » viendra aussi de l’autre figure innocente de ce village, Ivy, elle « qui voit de la lumière là où il n’y a que des ténèbres », comme si le drame se jouait entre deux innocences, toutes deux victimes des choix de leurs parents.

  • L’Eglise une communauté ouverte sur le monde

    – Créer un parallèle entre l’affiche américaine du film, et les tables du décalogue : les trois lois du village, et le dix lois ont-elles la même visée ?  Les unes ne sont-elles pas mortifères, parce que basées sur le mensonge, tandis que les autres sont destinées à rendre libre, et à rendre possible justement la vie en société, la vie les uns avec les autres ?

    – Innocence/grâce : la Bible nous apprend que l’homme, en grandissant, perd son innocence, et que c’est cela qui le fait sans doute devenir adulte et acteur de sa vie ( jardin d’Eden et connaissance du bien et du mal). Mais cette perte est contrebalancée par la grâce, qui lui permet de voir le monde et sa propre vie avec les yeux de l’espérance.

    – Vivre pleinement dans le monde : l’évangile ne nous invite pas à nous retirer du monde, mais au contraire à nous y investir, et contribuer à le transformer.

  • Fin du film

    Créer une discussion sur la fin du film. Ivy ne sachant pas que c’est Noah qu’elle a tué, et non pas un véritable représentant de « Ceux dont on ne parle pas », la communauté pourra continuer à vivre dans le mensonge : « Votre fils a donné une réalité à nos histoires. Noah nous permet de continuer à vivre en ces lieux ». Ceci est-il une « bonne » fin, ou une « triste » fin ?

 

La Passion du Christ

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Week-end d’animation pour les catéchumènes, basé sur le film de Mel Gibson
« La Passion du Christ » (« The Passion » Mel Gibson, Icon Productions USA, 2h07m, voir aussi commentaires sur le site protestants.org ).

La rencontre prépare la participation des jeunes au culte liturgique du Vendredi Saint. Elle s’est vécue avec des jeunes entre 12 et 17 ans.

Six périodes ponctuent le week-end. 
A vous d’en programmer le déroulement selon vos possibilités.
Il est indispensable que le ou les responsables du groupe visionnent le film plusieurs fois avant de le présenter aux jeunes. Lors de ces  projections, vous noterez les correspondances entre les scènes et le texte biblique. Vous pourrez juger de la capacité de votre groupe à travailler à partir de ce matériel qualifié de « violent ».

Première période :
Présentation du film de Mel Gibson, sans le visionner directement.
Lecture de l’évangile de la Passion, par exemple dans l’évangile de l’année liturgique (Mt 26 et 27 ; Mc 14 et 15 ; Lc 22 et 23 ; Jn 11 :45 à 57, et 18 et 19).

Deuxième période :
Projection du film « La Passion du Christ », en entier.

Troisième période :
Débat sur le film : prévoyez de repasser certaines scènes en les comparant avec le texte biblique : choix de la mise en scène, parti pris du réalisateur. Des commentaires sur l’interprétation des scènes sont disponibles sur le site lapassionduchrist.net . (Choisissez l’onglet « La Passion », puis « L’interprétation des scènes »). Il est intéressant de travailler avec une concordance des Evangiles synoptiques. Vous pouvez trouver les évangiles en tableau synoptique sur le site lapassionduchrist.net (Choisissez l’onglet « La Bible » puis « Lire la passion du Christ »), mettant en parallèle les textes bibliques. Prévoyez des photocopies des textes, plus faciles à mettre en parallèle que des pages de livre. Voyez les nuances de différentes traductions et discutez-en avec les catéchumènes. Vous pouvez aussi faire découvrir les textes dans les Evangiles apocryphes.

Quatrième période :
Courte présentation de la notion catholique du « chemin de croix », qui est à la base de la construction du film. Le chemin de croix, dans le catholicisme, désigne la commémoration de la Passion du Christ en 14 stations (nombre fixé au XVIe), dont certaines sont plus issues de la tradition que tirées des récits bibliques. Les stations font le tour de l’église ou d’un lieu attenant, et l’assemblée fait procession pour passer de l’une à l’autre. A chaque station (tableaux, statues, crucifix), une halte est l’occasion d’une prière ou d’une méditation.
Les 14 stations sont :
1.    Condamnation de Jésus
2.    Jésus est chargé de sa croix
3.    Sous le poids de la croix, Jésus tombe pour la première fois
4.    Rencontre avec sa mère
5.    Aide de Simon de Cyrène pour porter la croix
6.    Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
7.    Jésus tombe pour la deuxième fois
8.    Rencontre des femmes en pleurs
9.    Jésus tombe pour la troisième fois
10.    Il est dépouillé de ses vêtements
11.    Il est cloué sur la croix
12.    Il meurt sur la croix.
13.    Jésus est détaché de la croix et son corps est remis aux femmes
14.    Mise au tombeau

Cinquième période :
Informations et débat sur les rites de la Semaine Sainte : certaines communautés font un repas le Jeudi soir, un jeûne le Vendredi, une nuit de prière, … Comment la Semaine Sainte se déroule t’elle dans l’Eglise orthodoxe (Rameaux, entrée de Jésus à Jérusalem, jeûne, Fête des fêtes) ? Dans l’Eglise catholique ? Voyez ce qui se fait dans votre région.

Sixième période :
Recherche et choix des textes bibliques à lire lors de la célébration du Vendredi Saint. Répartition des lectures, choix de moments musicaux… Cette période est en fait la plus longue : elle prépare la participation des jeunes au culte du Vendredi Saint.

Une histoire vraie

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Image Une histoire vraie (The Straight Story), David LYNCH, 1999, 111’
7 ans, suggéré 12 ans (tiré de http://filmages.ge.ch)
Tiré d’une histoire vraie

Alvin Straight, 73 ans, vit avec sa fille Rose à Laurens, une petite ville de l’Iowa. Un soir d’orage, il apprend que son frère Lyle qu’il n’a pas vu depuis dix ans a été victime d’une attaque cardiaque. Alvin décide donc de parcourir pas moins de cinq cents kilomètres pour aller trouver celui avec lequel il s’est brouillé des années auparavant. Ne sachant pas conduire et ne supportant pas de se faire conduire, le vieil homme décide de partir sur sa tondeuse à gazon.

Sur la route, plusieurs personnages vont faire sa rencontre et lui rappeler sa vie passée : une jeune auto-stoppeuse enceinte qui a fui sa famille à qui Alvin raconte l’histoire de sa fille qui a été privée de la garde de ses enfants par l’Etat et à qui il parle de l’importance des liens familiaux ; de jeunes cyclistes qui lui rappellent sa jeunesse perdue ; un vieil homme qui a fait la Seconde Guerre mondiale qui lui permet enfin de pouvoir parler de l’horreur vécue à cette époque-là ; un révérend qui a rencontré Lyle lors de son hospitalisation à qui Alvin va pouvoir parler de la rupture entre les deux frères.
Ce n’est qu’après bien des péripéties et une longue route, qu’Alvin parvient jusqu’à la maison de son frère. Les retrouvailles se font presque sans parole, tout se jouant dans les regards, dans la présence de ces deux personnages. Lorsque Lyle voit la tondeuse sur laquelle Alvin a fait le voyage, il découvre la ténacité de son frère pour venir à lui.
 
Pistes de travail :
Ce long périple qui se déroule à la vitesse de cette tondeuse à gazon, est la vitesse qu’il fallait au personnage principal pour accomplir le chemin jusqu’à son frère. Le temps pour parcourir sa vie, dispenser sa sagesse, pour arriver à l’étape du pardon.
Ce chemin est à la fois celui de la réconciliation et celui, nécessaire, d’un retour sur sa propre vie. Il ne pouvait pas s’y rendre trop vite, il fallait pouvoir digérer ces dix ans d’absence, de séparation, de rupture. Il faut du temps pour retrouver les gens que l’on aime, ceux à qui l’on a fait du mal, qui nous ont fait du mal. Il faut savoir prendre le temps du chemin pour arriver à la réconciliation, au pardon, à la vie, à la vieillesse, à la mort également. Alors que tout autour de nous va à grande vitesse (dans le film, les camions sur la route, les cyclistes, tout autour d’Alvin va vite). Le héros nous montre une voie possible qui mène à la réflexion, la contemplation, la vie. Il prend le temps de parler avec les personnes, de les écouter.
 
Retracer sa vie : refaire le parcours de sa propre vie, les moments importants, marquants, les liens, les ruptures. Définir les instants charnières, les changements de cap, les espaces de paix et de calme, etc., ce qui nous a construit, nous a fait avancer. Découvrir ou redécouvrir les éléments déstabilisants, qui font mal, ceux au contraire qui nous soutiennent, nous rendent plus forts. Définir les éléments importants qui peuvent nous aider lors d’un cheminement que nous voulons, devons faire.
 
  • Sur quoi puis-je m’appuyer dans la vie ? Quelles sont mes ressources, mes forces intérieures, extérieures ? Sur quoi, sur qui puis-je compter ?
 
Dans le film :
36’37-47’00 : Avec l’auto-stoppeuse, Alvin parle de sa vie de famille : sa femme, son frère, sa fille Rose et ses enfants perdus. Pour lui, la famille c’est comme un fagot, car quand les personnes sont soudées, rien ne peut les briser.
72’21-78’05 : Alvin raconte son alcoolisme à son retour de la Seconde Guerre mondiale. La vie de vétéran. Les souvenirs qui hantent et que l’on ne peut raconter qu’à quelqu’un qui peut comprendre, qui a vécu quelque chose de semblable.
83’31(87’17)- 92’58: Avec le révérend, Alvin parle de son enfance, comment avec son frère Lyle, ils contemplaient les étoiles, parlaient jusqu’à ce qu’ils s’endorment. Malgré le fait qu’ils se soient toujours beaucoup parlé, la rupture a été inévitable : « Une histoire vieille comme la Bible » dit Alvin. Il suffit d’un peu de colère, de vanité, d’alcool. A présent, toute cette histoire et les raisons qui ont conduit à cette situation n’ont plus aucune importance pour Alvin. Seule la paix à faire avec son frère compte à ses yeux.

  • Se préparer : Pour tout bout de route à faire, un voyage, un pèlerinage, un retour sur soi, il faut se préparer, savoir ce dont nous avons besoin en plus de nos propres forces.
  • De quoi ai-je besoin pour avancer dans mon cheminement, pour accomplir ma destinée ? Quel genre de provisions ai-je besoin (nourritures terrestres et/ou célestes) ?
  • Quelles sont les étapes que je dois franchir ? Quelles sont les embûches que je vais rencontrer ? Quelle est ma détermination ? Quel est mon but ? Qu’est-ce qui me pousse à entreprendre ce chemin ?
 
Dans le film :
17’00-(22’27)24’10 : La décision et les préparatifs du voyage. Alvin doit le réaliser seul.
 
  • Affronter les difficultés : Lors d’un voyage quel qu’il soit, il y a toujours les événements incontrôlés. Il faut arriver à faire face aux imprévus, aux difficultés rencontrées.
  • Sur quoi je prends appui lorsque je rencontre des difficultés dans ma vie ? Est-ce que j’arrive à faire face aux imprévus dans la vie ? Quelle est ma force intérieure, ma conviction, ma ténacité ? Suis-je capable de me retrouver face à une personne avec laquelle je suis/j’étais en conflit ?
 
Dans le film :
24’10-34’35 : Alvin part au volant de sa tondeuse, mais très vite il tombe en panne et est ramené à son point de départ. Il ne renonce pas pour autant, achète une autre tondeuse et repart sur les routes.
95’37-100’00 : La dernière colline, le dernier bout de chemin, la dernière embûche. Un chemin de pierre, un beau paysage d’automne (automne de la vie), une aide providentielle.
100’00-103’55 : L’arrivée chez Lyle. Les retrouvailles. La vieille maison en bois. La fatigue, la vieillesse, le doute, la reconnaissance : « Tu as fait toute la route sur ce machin pour me voir ? », l’émotion. Et la boucle est bouclée.

 

Tokyo godfathers

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 Image Tokyo Godfathers, Satoshi KON. 2003, 90’
12 ans, suggéré 14 ans (tiré de http://filmages.ge.ch)

Un alcoolo, un travelo et une ado en crise, voilà le tableau de départ de ce film d’animation. On pourrait craindre le pire et pourtant, ces antihéros vont s’avérer touchants par leur humanité dont nous manquons parfois…La veille de Noël, ces trois sans-abri, Gin, Hana et Miyuki découvrent un bébé abandonné. S’ensuit un road movie pour retrouver les parents. L’enfant devient le révélateur du passé de chacun des protagonistes. Gin, qui noie son remord dans l’alcool et qui se ment à lui-même finit par avouer qu’il a quitté sa femme et sa fille parce que criblé de dettes de jeu. Hana, lui-même abandonné à sa naissance, désire garder ce bébé pour lui offrir l’amour qu’il n’a pas reçu. Miyuki, adolescente qui a fuit ses parents après avoir asséné un coup de couteau sur son père auquel elle reprochait un manque d’amour, désire reprendre contact avec sa famille. Les rencontres fusent. La rédemption et les réconciliations deviennent possibles…

Pistes de travail :

  • Gin et Miyuki sont rongés par de nombreux remords : les énumérer, puis montrer comment, tout au long de leurs péripéties, ils font acte de rédemption (Gin accompagne un vieil homme dans ses derniers instants de vie, Miyuki est kidnappée, puis relâchée).
  • Montrer comment l’enfant joue un rôle de catalyseur qui permet aux protagonistes de faire face à leur passé.
  • Dresser la liste de toutes les rencontres que vivent nos trois héros et ce que chacune des rencontres amène. On peut utiliser le tableau ci-dessous et inscrire dans chaque case la réaction provoquée chez les protagonistes.
 
  Gin                           Hana                     Miyuki                    

Le bébé 

 

     

Le père de Miyuki

 

     

L’homme en panne

 

     

L’ancien créancier de Gin 

 

     

Le justicier 

 

     

La femme du justicier

 

     

La femme aux chats

 

     

Le vieux clochard

 

     

L’alcoolique

 

     

Les jeunes voyous

 

     

Le docteur

 

     

La fille de Gin

 

     

La « mère » de Hana

 

     

La kidnappeuse du bébé

 

     

Le mari de la kidnappeuse

 

     

Les parents du bébé 

 

     

 

  • Montrer comment chaque personnage souffre d’un manque d’amour qu’il cherche à combler de manière faussée ou maladroite, et comment ce bébé – « un miracle » ne cesse de dire Hana – permet à chacun de changer sa réalité pour ainsi donner un nouveau sens à sa vie.

Au sud des nuages

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Au sud des nuages, Jean-François AMIGUET, 2003, 85’
7 ans, suggéré 16 ans (tiré de http://filmages.ge.ch)

Synopsis :

Cinq valaisans du Val d’Hérens décident de partir en Chine. Des cinq, un seul arrivera à destination. Un voyage initiatique, des rencontres insolites et beaucoup de remises en question. 

Résumé :

Adrien est un homme replié sur lui-même, silencieux bien que respecté par les gens de son village. A la veille d’un voyage en Chine avec quatre de ses amis, il est contraint d’amener tout son troupeau de vaches malades à l’abattoir. Avant même le départ le voyage semble de mauvaise augure : le vétérinaire ne peut y participer et est remplacé par le neveu de Léon, Roger, un Genevois qui a renié sa terre d’origine valaisanne. Au fil des stations, les participants rebroussent chemin. Adrien et Roger, seuls rescapés de ce périple, vont apprendre à se connaître. Roger tombe amoureux d’une femme mongole. Désespéré lorsqu’elle descend du train, il est assisté d’Adrien pour retrouver sa trace. Roger reste en Mongolie avec sa belle et Adrien franchit seul la frontière chinoise…

 
Pistes de travail :
Dresser un parallèle entre Roger et Adrien.

  • Roger, jeune, extraverti, est aux antipodes d’Adrien, le vieil introverti. A l’aide d’un tableau, dresser les différences qui séparent les deux hommes.
Adrien Roger
introverti extraverti
montagnard citadin
solitaire social
est avare de ses mots parle plusieurs langues
indifférent curieux
porte le poids des non-dits exprime ses sentiments

 

 

  • Un changement radical va s’opérer au fil des stations : Adrien apprend à regarder l’autre et à parler de ses peines, de son passé.
  • Montrer comment deux êtres différents peuvent se compléter et s’enrichir, voir se faire miroir et permettre aux choses refoulées de resurgir pour qu’elles guérissent.
  • Qu’apporte Roger à Adrien, et Adrien à Roger. Pourquoi les prend-on pour un père et son fils lorsqu’ils se trouvent en Mongolie ?

Citations :
« On meurt, on dit rien… » (Adrien)
« Ici il n’y a que deux saisons : l’hiver passé et l’hiver à venir » [En parlant du Val d’Hérens]  (Roger)

 

  • En partant de ces deux citations : décrire la vision du monde d’Adrien et celle de Roger. Montrer comment ces phrases sont représentatives de leur manière d’être, et comment leur réalité respective va évoluer au fil du voyage.
  • Le film débute et s’achève par une scène de chasse et un combat de bovins : on retrouve les mêmes gestes, les mêmes attractions, ce à des milliers de kilomètres de distance. 
  • Analyser le regard d’Adrien lorsque la scène se passe en Suisse puis en Mongolie et en Chine. Comment ses certitudes tombent, comment son regard s’ouvre…
  • Analyser la dernière scène : Adrien se retrouve seul sur un banc, à côté de lui une femme qui chante et qui ne comprend pas le français. Alors Adrien peut enfin s’exprimer, dire sa souffrance, déposer son poids et s’en retourner plus léger chez lui. Cette confession est le point final de ce périple: en quoi ce voyage a-t-il permis à Adrien de changer ?

 

Fauteurs de paix

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Fauteurs de paix, quatre documentaires, 2006, 104’
Série de l’Avent du Jour du Seigneur, France 2
Jeunes et adultes

Ces quatre documentaires concernant quatre régions différentes du monde s’attachent à montrer les actions de plusieurs personnes ou organisations pour maintenir ou créer des espaces de paix dans des contrées difficiles. Le chemin de la paix a de nombreuses facettes.

Résumés :

  1. Sant’Egidio : Une communauté au service de la paix, Bernard MANGIANTE, 26’, diffusée le 27 novembre 2005.

    La communauté de Sant’Egidio a été créée à Rome en février 1968 par Andrea Riccardi. Aujourd’hui cette communauté catholique compte 50’000 laïques dans septante pays.

    Ce documentaire s’attache à la présence de cette communauté au Mozambique, où, après avoir réussi à faire un travail de médiation qui a débouché sur un traité de paix en 1992, elle s’occupe de mettre en place un programme dénommé Dream avec les autorités sanitaires locales pour lutter contre le SIDA.

  2. Irlande du Nord : Ligne de paix, Marc MAISONNEUVE, 26’, diffusée le 4 décembre 2005

    A Belfast, une « ligne de paix » continue de séparer les protestants des catholiques.  Malgré le traité de paix signé en 1998, les tensions règnent encore. C’est dans cette zone de paix qu’une communauté œcuménique s’est installée pour favoriser le dialogue. Une école y a vu le jour, il y a vingt-cinq ans, dont la particularité et la règle est la parité entre les deux confessions. Sœur Anne, une membre de cette communauté œcuménique et co-fondatrice de cette école, porte à cœur de faire découvrir aux jeunes élèves les lieux, les coutumes et les habitudes de chacune des deux confessions.

    Ce documentaire s’attache à montrer l’effort accompli en Irlande du Nord par cette communauté pour rapprocher les deux confessions. Les jeunes apprennent, dans cette école, à connaître leur voisin pour tenter d’enrayer l’héritage de leurs parents.

  3. Colombie : Les brigadistes de la paix, José BOURGAREL, 26’, diffusée le 11 décembre 2005

    La guerre civile qui sévit en Colombie est l’une des plus anciennes et des plus meurtrières. Les violations du droit international humanitaires sont monnaie courante. Deux membres des brigades de la paix internationales (PBI : Peace Brigades International) sont chargés de se rendre à San José de Apartado pour tenter de garantir un peu de paix et de sécurité. Cette organisation offre une protection pour la population locale par un accompagnement physique de volontaires étrangers qui sont en lien avec leur pays d’origine, permettant ainsi que la communauté internationale soit au courant des exactions commises dans ce pays.

  4. Chypre : Soixante voix et un seul message, Agnieszka ZIAREK, 26’, diffusée le 18 décembre 2005

    En 1974, Chypre est séparée en deux, suite à l’invasion du nord de l’île par l’armée turque. Depuis l’an 2000, plusieurs initiatives pour la paix entre les deux camps ont vu le jour, dont une collecte de sang, les YEP (Youth encounters for peace) ou une chorale qui réunit une soixantaine de personnes chaque semaine où l’on apprend des morceaux dans les deux langues de l’île.
Pistes de travail :
 
  • Quels sont les chemins de paix choisis dans l’un ou l’autre de ces pays ?
  • A mon avis quel est le chemin qu’il faut parcourir pour pouvoir parler de paix avec un ennemi ?
  • Suis-je capable d’aller au devant d’une personne qui m’est hostile pour ouvrir un dialogue ?
  • Qu’est-ce qui peut séparer les personnes ? Quels sont les conflits que nous pouvons rencontrer dans nos vies qui nous poussent à changer de chemin, de voies, d’amis, etc. ?
  • A mon niveau, que puis-je faire ou offrir pour un espace de paix avec mon voisin, ma famille ou toute autre personne avec laquelle je pourrais être en conflit ?
  • Quel chemin de paix ai-je à parcourir pour arriver à rencontrer celle ou celui qui m’a blessé ? Quels sont les pas que je suis capable de faire pour aller à sa rencontre et ceux que je ne peux pas faire ? Quelles sont les aides dont j’ai besoin ?

Ouvrir la porte de l’armoire magique !

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Le cinéma parle aux jeunes : ouvrir la porte de l’armoire magique !

Animation pour groupe catéchétique, enfants de 12 à 15 ans

Support : aller voir ensemble, en groupe catéchétique, « Le monde de Narnia » production des studios Disney.
Évangile selon Mathieu, chapitre 27 et 28

Questionnaire proposé ci-dessous ou grille de lecture

Objectifs :

  • Montrer que la foi n’est pas déconnectée de la réalité culturelle et que la quête du sens est déclinée dans diverses approches
  • Articuler une réflexion biblique et théologique avec la production cinématographique

Déroulement des étapes :

Après avoir été à la projection du film, ensemble, ou, ultérieurement, après avoir visionné le DVD ? On peut proposer ce type de questionnaires aux jeunes ; il permettra

A : de raviver la mémoire
B : d’informer d’éventuels  symboles à décrypter
C : de rencontrer « autrement » un texte biblique

Donner un temps de travail individuel avec le questionnaire, puis mettre les réponses en commun, enfin échanger sur les parties dont on ne se souvenait plus. Éventuellement travail plus approfondi avec le texte biblique.

Questionnaire :

A : pour raviver la mémoire

1. Aux prénoms des 4 enfants Pevensie, ajouter à chacun deux traits de caractères : qualité et/ou défaut)

2. Pour quelle raison historique les quatre enfants se retrouvent dans une grande maison à la campagne ?

3. Grâce à quel jeu la plus jeune des enfants se retrouve dans l’armoire magique ?

4. Quel objet « bizarre » marque l’entrée et la sortie du monde de Narnia ?

5. Que pourrait, à votre avis, symboliser cet objet ?

6. Pourquoi neige-t-il à Narnia ?

7. Première rencontre de deux habitants de Narnia : Tumnus et la sorcière blanche :
        – décrivez leur personnalité
        – qu’est ce qui les relie, qu’est ce qui les sépare ?

8. Le professeur :
–    quelles sont ses qualités avec les enfants ?
–    – quelle clé donne-t-il pour Narnia ?

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B : décrypter les symboles

9. Narnia et les mythologies : quels personnages de mythes anciens avez-vous reconnus ?

10. des symboles dans Narnia
    – la neige =
    – Noël =
    – les couleurs : lesquelles ? (donner des exemples)

11. quels cadeaux  sont offerts à trois enfants par le Père Noël ?

12. Importance des qualités et des défauts dans le monde de Narnia.
Quelles qualités, et/ou défauts avez-vous repérées ?

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C : pour rencontrer « autrement » un texte biblique

13. L’épisode du sacrifice d’Aslan.
Peut-on lire cet épisode avec des « clefs bibliques » ?

Découvrez le en comparant ce qui se passe avec Aslan et ce qui se passe pour Jésus dans l’Évangile selon Matthieu, chapitre 27,27 au chapitre 28,9.
Et relever les éléments similaires ou approchants pour les deux personnages.

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Locataires

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Image Kim Ki-Duk, [S.l.] : Pretty Pictures, 2005, 90’
12 ans suggéré 16 ans
Drame

Tae-Suk squatte des appartements vides, le temps de l’absence de leurs propriétaires. En contrepartie, il répare les appareils défectueux et lave le linge sale.

Avec légèreté, il remplit de sa présence bienveillante les propriétés qu’il visite. Jusqu’à cette rencontre avec un femme battue, Sun-houa, qu’il sauve et dont il tombe amoureux. Ensemble ils arpentent de nouveaux lieux. Lors d’une introduction dans un logement, ils découvrent un cadavre. Après avoir nettoyé et enterré dignement le défunt, ils se mettent à table,  mais la police les interpelle et les arrête.  Innocent, Tae-Suk subit en silence interrogatoires et prison. Durant la peine qu’il purge, il s’exerce à devenir invisible, masquant son ombre en se calquant sur les mouvements des autres. Ainsi, lorsqu’il sort de prison, il rejoint Sun-houa et côtoie son mari sans que ce dernier ne remarque sa présence. La dernière scène du film nous montre les deux amoureux sur une balance indiquant 0 kilogramme, deux corps éthérés, deux anges…

Pistes de travail :

  • Dresser un parallèle avec la Passion du Christ :
    Un repas suivi d’une arrestation, un innocent qui subit en silence interrogatoires et prison…
  • Une résurrection :
    Après son passage en prison Tae-Suk est transformé : il ne vas plus de porte en porte, comme s’il avait décidé de mettre fin à ce sacerdoce, et se rend chez Sun-houa : Tae-Suk renaît, transparent, presque imperceptible. Seul l’essentiel subsiste : l’amour. Et le couple de ne plus peser un seul gramme…
  • Saisir ce qui peut se dégager d’une présence, au-delà des mots, au-delà du corps, capter les regards, les gestes qui transmettent un message. Prendre conscience de ce que, dans la vie de tous les jours, une rencontre peut nous apporter. Comment à chaque instant, on peut renaître si l’on prend conscience de l’essentiel et non du matériel et de l’apparence.

 

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Contact

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Image Robert ZEMECKIS, 1997, 144’
Jeunes
Science-fiction

Ellie Arroway est une brillante astronome passionnée par l’intelligence extra-terrestre depuis sa plus tendre enfance. Elle passe ainsi des heures à écouter, décoder des sons venus d’ailleurs. Un jour, Ellie capte un signal et finit par comprendre qu’il s’agit de plans pour la construction d’un vaisseau spatial.

Ce dernier est fabriqué et elle finit par embarquer, malgré des enjeux politico-scientifiques. L’expérience qu’elle vit alors, la rencontre avec un être venu d’ailleurs, n’est pas enregistrée par sa caméra. Sur terre tout n’a duré que quelques secondes et le personnel scientifique a donc de la peine à croire en son témoignage. Ellie se retrouve seule avec son expérience, sans aucune preuve scientifique à donner pour la justifier.

Pistes de travail :

Pour parler du contexte post-pascal utiliser la séquence finale du film lorsque l’héroïne se trouve devant la commission.
Chapitre 37-40 : 122’43’’ à 133’23’’

  • Quelle est la vérité d’un témoignage quand il n’y a pas de preuves (scientifiques) ?
  • Comment témoigner d’une expérience personnelle qu’on ne peut pas prouver scientifiquement ?

 

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