Point KT

Shekina et le voile du Temple

« Shekina et le voile du Temple » est une belle narration pour le temps de Pâques du pasteur retraité Christian Kempf (UEPAL). Ce matin-là, lendemain du shabbat, Shekina court vers son lieu de travail au Temple de Jérusalem. Elle est employée pour entretenir les vêtements des prêtres. Pas leurs vêtements ordinaires : ceux qu’ils doivent mettre quand … Lire la suite

Chemin de croix, célébration pour la passion

Ce culte a été animé en deux temps à la Fondation Sonnenhof. Des adultes et des enfants handicapés y ont participé. Nous avons été impressionnés par tout ce qui s’est dit sans mots quand les participants, handicapés ou non ont pris ou refusé de prendre les épines. Nous avons également été touchés par la manière dont les uns et les autres ont déposésur la croix les objets symboliques reçus en début de célébration .

Des pierres qui crient, un cheminement pour la semaine sainte

 

Pour le temps de Pâques, comme un parcours semé de pierres : « S’ils se taisent, les pierres crieront ! ».Voici une série de petites narrations rapportant les événements des Évangiles au sujet de la semaine de Pâques « J’écoute ».Elles sont accompagnées d’un début de réflexion en lien avec le texte biblique et la vie courante : « je réfléchis ».Enfin, une action est suggérée, laissant libre cours à l’imagination : « j’agis » et qui conduira vers une prière que chacun, chacune peut personnaliser : « je prie ».

 
 

Matériel et préparation

Il faut se procurer six pierres par enfant. Au travers des petits travaux que nous proposons, elles serviront de liens entre tous ces jours particuliers : dimanche des rameaux, jeudi, vendredi, samedi, dimanche de Pâques, lundi de Pâques.
Ce cheminement peut être individuel, il fonctionne aussi très bien avec un groupe d’enfants et pourra être exploité lors d’une célébration.

***
 
Dimanche des rameaux : un joyeux cortège

Narration, « J’écoute »

Sur cette route vers Jérusalem, voilà que Jésus et ses disciples s’approchent d’un village portant le nom de Béthanie. Jésus envoie deux de ses disciples vers le village, chercher un âne qui lui est destiné. Jésus s’assied sur le jeune âne et ils montent la colline vers Jérusalem. Ses amis mettent leurs vêtements sur le dos de l’âne et d’autres osent même les étendre par terre pour en faire comme un tapis devant le cortège. C’est soudain comme une grande fête, et tous se mettent à chanter et à louer à pleins poumons pour tout ce qu’ils ont vu et vécu avec Jésus. Ils crient : »Bénis soit celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! »D’autres, gênés, veulent faire taire la foule. Alors Jésus dit cette étrange parole : « je vous le dis, si eux se taisent, ce sont les pierres qui crieront. » (D’après l’évangile de Luc, chapitre 19, versets 20 à 39).

« Je réfléchis »

Jésus a pris soin de choisir une monture humble qui parle plutôt de service que de glorieuse victoire. En ces temps-là, beaucoup attendaient quelqu ’un qui les délivre de l’occupation des romains ou d’un pouvoir religieux, quelqu’un, qui serait un roi, un guerrier. Peut-être certains pensent-ils que Jésus a ce pourvoir, mais pour beaucoup d’autres, Jésus est le porte-parole de Dieu, son serviteur, à moins qu’il ne soit…le Fils de Dieu, le Dieu vivant !

« J’agis »

Nous vous proposons de « faire crier les pierres » par la prière ! Choisir six pierres qui plaisent lors d’une promenade ou dans un jardin, plutôt plates, ou bien dessiner six pierres sur du papier épais. Aligner ces pierres comme un chemin, afin qu’elles accompagnent cette semaine. Pour ce dimanche des rameaux, dessiner sur l’une d’elles un feuillage d’un coté et inscrire sur l’autre coté quelque chose qui réjouit le cœur.

« Je prie ».

Voici l’Envoyé de Dieu. Acclamons-le, car il vient pour nous annoncer le Dieu vivant ! Si nous nous taisons, les pierres crieront sa gloire et sa vérité. Seigneur, que nos cœurs de pierre se changent en cœurs vivants et aimants.

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Jeudi saint : l’honneur de servir

Narration : « J’écoute, je lis »

C’est Jeudi soir. Les disciples de Jésus vont manger le repas traditionnel de la Pâque. Il y a des coupes avec du vin, du pain, de la viande d’agneau et des herbes amères. Avant de se mettre à table, tout poussiéreux après leur journée de marche, ils vont se laver les pieds, selon la coutume. Jésus prend une serviette, une cuvette, de l‘eau et commence à laver les pieds de ses disciples. Lorsque Jésus arrive à Pierre, Pierre ne veut pas que son Maitre se baisse devant lui et lui lave les pieds. Il veut, lui, laver les pieds de Jésus. « Mais non ! dit Jésus, c’est moi qui te lave les pieds. Moi je suis venu comme un serviteur. » Puis il revient à table et leur dit : « Voilà, je vous montre l’exemple pour que vous pensiez vous aussi à vous aider, à vous rendre service. Si vous voulez avoir une quelconque importance aux yeux de Dieu, il ne faut pas hésiter à vous rendre service humblement. » Ensuite, ils prennent le repas puis ils partent se reposer dans un jardin. (D’après l’évangile de Jean, chapitre 13)

« Je réfléchis »

Laver les pieds est un geste d’accueil, de reconnaissance et de service. Beaucoup de gens font des choses pour nous, à la maison, à l’école, à l’Eglise…d’autres autour de nous ont sans doute besoin que nous les aidions.

« J’agis »

Quel geste pourrions-nous faire pour rendre service à quelqu’un ? On peut peindre la deuxième pierre en bleu, couleur de l’eau, et écrire sur cette pierre une action que l’on pourrait faire pour quelqu’un, et la réaliser effectivement !

« Je prie »

Seigneur aide-moi à voir celui qui a besoin de moi. Merci Seigneur, parce que tu es venu vivre avec les hommes pour leur parler, pour nous montrer et nous dire comment nous aimer et nous rendre service.

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Vendredi Saint : une mort bouleversante

Narration : « j’écoute, je lis »

C’est dans la nuit du jeudi au vendredi que Jésus est arrêté. Il est jugé par un tribunal romain représenté par Pilate. C’est pourtant le peuple, encouragé par les responsables religieux, qui va le condamner à mort. Ce même vendredi, près de midi, il sera cloué sur la croix.
Mais d’abord il y a une longue et pénible montée vers la colline de l’exécution, celle qu’on appelle Golgotha. Jésus est crucifié avec deux malfaiteurs. Leur supplice est terrible car la mort est très lente. En plein jour, les ténèbres accompagnent leur souffrance jusqu’à trois heures de l’après midi. Jésus pousse son dernier cri d’agonie : »Père, entre tes mains je remets mon esprit. »
Le soldat qui garde les suppliciés est profondément bouleversé .Pour lui, pas de doute, cet homme qui vient de mourir est un juste, un innocent. Les témoins qui sont restés se frappent la poitrine : quelle horreur ! Et s’il était le Fils de Dieu ? (d’après l’évangile de Luc, chapitre 23 versets 33 à 49)

« Je réfléchis »

La mort d’un être cher nous révolte toujours. La mort injuste, la torture et le meurtre sont pires encore. C’est pour cela que la croix reste un symbole pour toute injustice, mais elle parle aussi d’un seul homme, Jésus, mort pour tous les humains. Les Eglises du monde entier ont décidé de lutter contre la violence cette dernière décennie. Les signes de cette action étaient des croix fabriquées avec des anciennes balles de fusil ou des anciens obus.

« J’agis »

Choisir la pierre qui convient pour ce jour particulier. Avec un feutre rouge y dessiner une croix, et sur la croix, avec un feutre noir, inscrire une injustice que l’on souhaite voir disparaitre.

« Je prie »

A tous ceux qui ont de la peine, à tous ceux qui souffrent, à tous ceux qui ont peur, Seigneur tu dis : « Gardez espoir mes amis, ayez confiance en moi. Je suis avec vous, je ne vous abandonne pas. Avec ma mort sur la croix, je vous trace un chemin de vie. »

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Samedi saint : une triste journée

Narration : « j’écoute, je lis »

C’est un jour de grande tristesse. Jésus a été mis dans un tombeau. Tous ses amis sont désespérés. Certains ont des regrets de ne pas l’avoir assez écouté, suivi, de ne pas lui avoir posé toutes les questions qu’ils auraient pu lui poser. D’autres ont des remords de l’avoir abandonné, trahi, renié. C’est un jour de silence, de pleurs. Aucun ne semble se souvenir que Jésus avait annoncé, qu’après sa mort, il reviendrait à la vie. La souffrance les empêche d’espérer. Le soir, quelques femmes, des amies de Jésus, ont préparé des parfums pour aller les répandre sur le corps de Jésus au tombeau dès que le jour se lèvera. Quelle triste journée, quelle triste nuit (d’après l’évangile de Luc, chapitre 23).

« Je réfléchis »

Nous nous souvenons peut être de la mort de quelqu’un que nous aimions beaucoup. Ou bien nous pensons à des amis qui ont un deuil dans leur famille. Nous ne devrions pas faire comme les disciples qui avaient oublié les paroles de Jésus. La mort est terrible, mais elle n’est pas la fin de tout. Il y a une autre vie. Demain, c’est le dimanche de Pâques, jour où Jésus est revenu à la vie.

« Je prie »

Seigneur, merci pour tous les gens qui nous aiment et que nous aimons. Nous te prions de consoler ceux qui ont perdu quelqu’un qu’ils aiment. Nous te demandons de mettre dans nos cœurs une espérance qui éclaire la nuit de la tristesse.

« J’agis »

Demain c’est Pâques, jour de la vie. On peut préparer, ce soir, une belle table pour le petit déjeuner de demain. On peut décorer la maison et installer un arbre de Pâques avec des branches qui bourgeonnent. Colorier un coté de la quatrième pierre d’une couleur qui semble triste et l’autre coté d’une couleur que l’on trouve gaie. Aujourd’hui, samedi, laisser le coté plus triste apparent et demain, retourner la pierre pour exprimer la joie. Les pierres de toute la semaine peuvent faire un chemin de table sur la table ainsi préparée.

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Dimanche de Pâques : la grande surprise

Narration : « J’écoute, je lis »

Lorsque le soleil se lève, deux des amies de Jésus prennent le chemin du cimetière. L’inquiétude se fait dans leur cœur : « Qui roulera la pierre de l’entrée du tombeau ? » .Elle est en effet trop lourde pour leurs pauvres forces. En arrivant à l’endroit du cimetière, elles lèvent les yeux et voient que la pierre est enlevée. Elles entrent dans le tombeau et s’effrayent d’y trouver, non pas leur ami qui a été crucifié, mais un jeune homme vêtu de blanc, assis exactement à l’endroit où le corps  de Jésus aurait dû reposer. Le jeune homme dit : « Ne vous effrayer pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié. Il est ressuscité. Allez dire à Pierre et à ses amis qu’il vous attend en Galilée ».Elles ont de la peine à croire cette étonnante nouvelle et sont très effrayées mais l’espérance de quelque chose de vivant malgré la mort commence à germer dans leur cœur (d’après l’évangile de Marc, chapitre 16, versets 1 à 8).

« Je réfléchis »

La nuit vient de disparaitre mais pas l’horreur d’avoir perdu quelqu’un qu’on a aimé très fort et qui ne viendra plus. Il faut maintenant s’habituer à l’absence. Pour cela, certains s’appuyaient sur des coutumes, comme l’embaumement du corps à l’aide de parfums. Une coutume, encore actuelle, est de s’occuper de la tombe, la fleurir, la décorer. Ce sont des gestes qui permettent de dire son chagrin et de se souvenir. Par ce tombeau vide, Dieu nous invite à regarder ailleurs que vers la seule mort. Les coutumes ne doivent pas nous retenir, mais nous accompagner sur le chemin de l’espérance.

« J’agis »

On peut proposer de peindre un soleil sur une des pierres ou sur les cinq pierres de la semaine. On peut aussi relire le récit en l’accompagnant d’un bruitage à l’aide des pierres de la semaine. Ainsi on imitera les pas des femmes qui crissent sur le gravier du cimetière, leur arrêt stupéfait dans un silence, le bruit d’une pierre plus grosse, plus sonore, qui s’écarte de devant la tombe, leurs pas qui vont dans la tombe, comme si elles descendaient un escalier, solennels et lourds, et enfin le bruit de leurs de pas affolés, rapides, qui sortent du tombeau vide .

« Je prie »

C’est la Pâque pour moi. Le matin où Dieu s’est levé, il a voulu les hommes debout vers la vie. Je suis rempli d’espérance, il me donne un chemin nouveau, l’histoire de ma vie que je peux dessiner et écrire avec lui.

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Lundi de Pâques : le compagnon inattendu

Narration : « J’écoute, je lis »

Plusieurs de ses amis ont vu Jésus ressuscité et ont parlé avec lui. Alors que d’autres n’y croient pas. Ce lundi, deux de ceux là marchent sur un chemin, encore dans leur tristesse. Quelqu’un les rejoint et commence une conversation.
– Vous avez l’air triste, vous avez un problème ?
– Tu ne sais donc pas que notre ami, Jésus, est mort depuis quatre jours ?
– Ah oui ! Je sais et même je me souviens qu’il avait dit qu’il reviendrait à la vie.
Alors l’homme leur parle de la Bible, de Dieu, de Jésus…Puis ils arrivent à la maison. Et ils entrent. Ils ont faim. Ils sortent du pain de leur sac. L’étranger qui a marché avec eux prend le pain, en coupe un morceau pour chacun et le leur donne. Et là, tout à coup, les deux amis se regardent, ils n’en croient pas leurs yeux : cet homme qui a marché avec eux et qui leur donne le pain, c’est lui, c’est Jésus. Ils ne l’avaient même pas reconnu…
(D’après Luc 24)

Je réfléchis »

Nous aussi parfois nous avons du mal à croire tout ce qu’on nous enseigne à propos de  Jésus. Pourquoi il est mort ? Comment il est ressuscité ? Est ce que nous aussi nous ressusciterons ? Comme ces deux personnes nous avons besoin qu’on nous explique ce que nous dit la Bible.

« J’agis »

On peut écrire sur un des cotés de la sixième pierre une question importante que l’on se pose, ou, si c’est trop long, écrire un mot sur un bout de papier et le glisser sous la pierre. De l’autre coté de la pierre, mettre le nom de la personne à qui on peut aller demander une réponse.

« Je prie »

Seigneur Jésus, nous n’avons pas la chance que tu viennes nous rejoindre sur la route comme tu as rejoint tes amis, mais nous savons que tu es vivant et que tu marches mystérieusement avec nous. Merci de nous donner des personnes qui peuvent nous expliquer ce que nous ne comprenons pas.

 

Un mobile pour raconter la Semaine Sainte

Un mobile facile à réaliser avec les enfants de l’école biblique

 

Matériel nécessaire :

– 2 baguettes en bois de 24 cm chacune (par exemple baguettes de brochette),

– de la laine de couleur : verte, rouge, noire et jaune,

– du scotch ou de la colle,

– 8 cure-dents en bois,

– des feutres ou crayons de couleurs,

– des gommettes,

– la photocopie de 8 œufs (4 parties A, 4 parties B), télécharger les patrons ici

– la photocopie des 4 textes bibliques.

Réalisation :

1- Attacher en croix les deux baguettes de bois. En partant du centre, recouvrir chaque demi-branche de laine (jaune, rouge, noire ou verte). Laisser pendre chaque bout de laine qui servira à accrocher l’œuf.

2- Faire une tresse avec les quatre couleurs de laine au centre pour suspendre le mobile.

3- Prendre les 4 parties A et coller les 4 dessins fournis ici ; prendre les 4 parties B pour que l’enfant y dessine ce qu’il souhaite. Encoller seulement le bord des parties A et B (voir croquis ci-dessous)  pour former une petite poche afin de pouvoir y glisser le texte biblique. Veiller à ce que les dessins soient bien à l’extérieur.

4- Lorsque cela tient, glisser le petit rouleau (voir «parchemins ») à l’intérieur de chaque œuf correspondant : texte des Rameaux dans l’œuf décoré selon le thème des Rameaux, etc.

5- Replier le bas du coquetier et coller la gommette pour maintenir le tout fermé.

6- Attacher chaque œuf à sa couleur :

=> Les Rameaux : vert (les palmes)

=> Jeudi saint : rouge (le vin, le sang du Christ)

=> Vendredi saint : noir (la mort, la tristesse)

=> Pâques : jaune (couleur de la lumière)

Pour chaque temps fort de la semaine sainte, l’enfant ouvrira l’œuf correspondant et lira le texte seul ou en famille.

Les parchemins :

Sur 4 bandes de papier (21 x 2,5 cm), qui seront ensuite roulées à la façon des parchemins, photocopier les 4 textes bibliques ci-dessous :

 

Textes bibliques :

=> Jésus entre à Jérusalem monté sur un ânon. Les gens le fêtent comme un roi.
texte biblique : Luc 19,28 à 40

=> Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.
texte biblique : Luc 22,7 à 23

=> Jésus est arrêté, cloué à la croix, comme un voleur. Il meurt en disant : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. »
texte biblique : Luc 23,46

=> Jésus est ressuscité ! Alléluia !
texte biblique : Luc 24,1à 12

 

L’histoire de vendredi saint

 

Narration méditative en cercle
Inspirée de Luc 22-23 pour enfants dès 5 ans

Faire découvrir l’histoire de l’arrestation et de la crucifixion de Jésus selon Luc, à travers la narration dont les points forts sont visualisés et symbolisés par des objets et des couleurs. 

Permettre aux enfants de réagir à l’histoire.
Permettre un éveil spirituel par des temps de prières.

Le retable d’Issenheim

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{yootooltip title=[Retable d´Issenheim,  Retable des ardents, Retable de Grunewlad]}Pour visualiser et imprimer tous les écrans à la suite, sélectionner l´icône : version imprimable – Dolorès Capon, Eve-Line Macagnino, Maddy Stenger et Eric Schiffer{/yootooltip}

Trois appellations pour une seule et même œuvre exposée au Musée Unterlinden à Colmar, dans le Haut-Rhin.

Nous proposons six animations avec des fiches pour les enfants.

La Passion du Christ

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Week-end d’animation pour les catéchumènes, basé sur le film de Mel Gibson
« La Passion du Christ » (« The Passion » Mel Gibson, Icon Productions USA, 2h07m, voir aussi commentaires sur le site protestants.org ).

La rencontre prépare la participation des jeunes au culte liturgique du Vendredi Saint. Elle s’est vécue avec des jeunes entre 12 et 17 ans.

Six périodes ponctuent le week-end. 
A vous d’en programmer le déroulement selon vos possibilités.
Il est indispensable que le ou les responsables du groupe visionnent le film plusieurs fois avant de le présenter aux jeunes. Lors de ces  projections, vous noterez les correspondances entre les scènes et le texte biblique. Vous pourrez juger de la capacité de votre groupe à travailler à partir de ce matériel qualifié de « violent ».

Première période :
Présentation du film de Mel Gibson, sans le visionner directement.
Lecture de l’évangile de la Passion, par exemple dans l’évangile de l’année liturgique (Mt 26 et 27 ; Mc 14 et 15 ; Lc 22 et 23 ; Jn 11 :45 à 57, et 18 et 19).

Deuxième période :
Projection du film « La Passion du Christ », en entier.

Troisième période :
Débat sur le film : prévoyez de repasser certaines scènes en les comparant avec le texte biblique : choix de la mise en scène, parti pris du réalisateur. Des commentaires sur l’interprétation des scènes sont disponibles sur le site lapassionduchrist.net . (Choisissez l’onglet « La Passion », puis « L’interprétation des scènes »). Il est intéressant de travailler avec une concordance des Evangiles synoptiques. Vous pouvez trouver les évangiles en tableau synoptique sur le site lapassionduchrist.net (Choisissez l’onglet « La Bible » puis « Lire la passion du Christ »), mettant en parallèle les textes bibliques. Prévoyez des photocopies des textes, plus faciles à mettre en parallèle que des pages de livre. Voyez les nuances de différentes traductions et discutez-en avec les catéchumènes. Vous pouvez aussi faire découvrir les textes dans les Evangiles apocryphes.

Quatrième période :
Courte présentation de la notion catholique du « chemin de croix », qui est à la base de la construction du film. Le chemin de croix, dans le catholicisme, désigne la commémoration de la Passion du Christ en 14 stations (nombre fixé au XVIe), dont certaines sont plus issues de la tradition que tirées des récits bibliques. Les stations font le tour de l’église ou d’un lieu attenant, et l’assemblée fait procession pour passer de l’une à l’autre. A chaque station (tableaux, statues, crucifix), une halte est l’occasion d’une prière ou d’une méditation.
Les 14 stations sont :
1.    Condamnation de Jésus
2.    Jésus est chargé de sa croix
3.    Sous le poids de la croix, Jésus tombe pour la première fois
4.    Rencontre avec sa mère
5.    Aide de Simon de Cyrène pour porter la croix
6.    Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
7.    Jésus tombe pour la deuxième fois
8.    Rencontre des femmes en pleurs
9.    Jésus tombe pour la troisième fois
10.    Il est dépouillé de ses vêtements
11.    Il est cloué sur la croix
12.    Il meurt sur la croix.
13.    Jésus est détaché de la croix et son corps est remis aux femmes
14.    Mise au tombeau

Cinquième période :
Informations et débat sur les rites de la Semaine Sainte : certaines communautés font un repas le Jeudi soir, un jeûne le Vendredi, une nuit de prière, … Comment la Semaine Sainte se déroule t’elle dans l’Eglise orthodoxe (Rameaux, entrée de Jésus à Jérusalem, jeûne, Fête des fêtes) ? Dans l’Eglise catholique ? Voyez ce qui se fait dans votre région.

Sixième période :
Recherche et choix des textes bibliques à lire lors de la célébration du Vendredi Saint. Répartition des lectures, choix de moments musicaux… Cette période est en fait la plus longue : elle prépare la participation des jeunes au culte du Vendredi Saint.

La mort de Jésus selon Luc

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Analyse historique : Comment je peux tenir compte, dans ma lecture du texte biblique, de l’événement historique et, toujours du point de vue historique, de la situation de l’auteur et des destinataires du texte. Exemple avec la mort de Jésus. 

Les héritiers de Paul racontent la mort de Jésus

La mort de Jésus de Nazareth est, sans aucun doute, un fait historique. Il fut crucifié sous l’autorité du gouverneur romain Ponce Pilate. Néanmoins l’époque, plus tardive, où l’évangéliste Luc a rédigé son récit influence également le texte biblique.

L’évangile de Luc est issu des milieux pauliniens. Cette analyse historique tient compte de deux niveaux :
– celui de l’époque où l’évangéliste a rédigé son texte.

– celui des évènements racontés.

Situation historique au temps de Luc

En 70 de notre ère, les troupes romaines achèvent de mater la révolte des juifs déclenchée en 66. Ils prennent Jérusalem et détruisent le Temple. Pour le judaïsme, centré sur la vie autour du lieu saint, c’est une catastrophe. Les Romains autorisent des pharisiens à ouvrir une école théologique pour reconstruire le judaïsme, évitant ainsi sa disparition. Mais les groupes dissidents, à commencer par les disciples de Jean-Baptiste et les chrétiens, ont dû quitter les synagogues.

 

Les communautés issues de la prédication de l’apôtre Paul sont déjà en marge du judaïsme. Elles veulent affirmer leur légitimité et prouver que le ministère de Jésus et des disciples s’enracine dans la tradition biblique d’Israël, c’est-à-dire l’Ancien Testament dans sa version grecque {yootooltip title=[(Septante)]}Lorsque Luc rédige son évangile, le grec est la langue de la culture et du commerce. L´Écriture sainte des juifs étant composée à l´origine en hébreu, il fallait la traduire en grec pour permettre à un maximum de personnes de la comprendre. Elle est nommée « Septante » car selon une légende, soixante douze savants (6 par tribus de l´ancien Israël) auraient mis soixante douze jours à faire cette traduction et seraient arrivés à un texte unanime. Les versions grecque et hébraïque divergent parfois. Luc, comme l´apôtre Paul avant lui, se basent sur la version grecque.{/yootooltip}  Largement ouvertes aux non-juifs, elles demandent aux juifs de choisir entre la synagogue, dominée par les pharisiens, et le christianisme naissant.
 
  

Le plan du texte

Le découpage peut se faire d’après les trois paroles de Jésus.
1. Jésus est mis sur la croix
Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font.
2 Deux malfaiteurs parlent à Jésus
En vérité je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
3. Jésus meurt
Père, je remets ma vie entre tes mains.

 La dernière parole de Jésus s’adresse à Dieu en lui disant « Père  » exactement comme lors de sa première parole (Luc 2, 49).

Jésus est cloué sur une croix

 

Luc 23, 33 à 49
(traduction en français fondamental)
Eléments historiques relatifs à l’époque où Jésus est crucifié
Ils arrivent à l’endroit appelé « le crâne ». Là, les soldats clouent Jésus sur une croix. lis clouent aussi les deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Jésus dit : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Les soldats tirent au sort pour savoir qui aura ses vêtements. Puis, ils les partagent entre eux. Le peuple est là et il regarde. Croix
Instrument de supplice cruel
car le condamné meurt lentement
d’asphyxie.
Seuls les Romains crucifient.
Jésus a été condamné par les Romains.
Les chefs des juifs se moquent de Jésus en disant : « Il a sauvé les autres. Eh bien, il n’a qu’à se sauver lui-même, s’il est vrai¬ment le Messie, celui que Dieu a choisi ! » Les soldats aussi se moquent de Jésus. Ils s’approchent de lui et lui offrent du vinaigre en disant : « Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même ! » Au-dessus de Jésus, on a mis une pancarte avec ces mots : « C’est le roi des juifs. » Pancarte
L’inscription INRI figurant sur la
représentation de la croix s’inspire de l’évangile de Jean :
Iesus Nazarenus Rex Iudaecrum
(Jésus de Nazareth Roi des juifs).
Elle désigne une condamnation
plus politique que religieuse.

 

 

Deux malfaiteurs parlent à Jésus

 

Un des bandits cloués sur une croix insulte Jésus en disant : « Tu dis que tu es le Messie. Alors sauve-toi toi-même et sauve-nous aussi! » Mais le deuxième bandit fait des repro¬ches au premier en lui disant : « Tu es condamné à mort comme cet homme, et tu ne respectes même pas Dieu. Pour toi et moi, la punition est juste. Oui, nous l’avons bien méri¬tée, mais lui, il n’a rien fait de mal ! » Ensuite il dit à Jésus « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras comme roi. » Jésus lui répond: « Je te le dis, c’est la vérité: aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. »   Bandits
Les romains 
crucifient souvent
beaucoup de personnes en même
temps.

 

Jésus meurt

 

Quand il est presque midi, le soleil s’arrête de briller. Dans tout le pays, il fait nuit jusqu’à trois heures de l’après-midi. Le rideau qui est dans le Temple se déchire au milieu, en deux morceaux. Jésus pousse un grand cri, il dit : « Père, je remets ma vie dans tes mains. » Et après qu’il a dit cela, il meurt. L’officier romain voit ce qui est arrivé, et il dit : « Gloire à Dieu ! Vraiment, cet homme était un juste ! » Beaucoup de gens sont venus pour voir ce spectacle. Ils voient ce qui est arrivé. Alors, tous rentrent chez eux; pleins de tristesse. Tous les amis de Jésus et les femmes qui l’ont accompagné depuis la Galilée se tiennent assez loin. lis regardent ce qui se passe.   Rideau
Il isole le Saint des Saints. Seul le grand prêtre a le droit d’y pénétrer une fois par an. Lorsque Luc écrit, le Temple est détruit, mais Pour lui ceci n’est pas une catastrophe :
depuis la mort de Jésus, le bâtiment sacré n’est plus nécessaire pour vivre avec Dieu.

 

 

Influence d’une situation historique

 

Les problèmes des lecteurs de Luc : comment le crucifié peut-il être Dieu ?
Pour expliquer l’échec terrestre du ministère de Jésus, le rédacteur de l’évangile de Luc, issu de ces milieux, présente Jésus en martyr injustement condamné comme le fut jadis le serviteur souffrant décrit par le prophète Ésaïe.

Dans chaque partie, l’évangéliste place un témoignage prouvant le martyr injuste de Jésus. II prend soin de montrer qu’il existe des païens hostiles (v. 36-37, 1e partie) et des païens ouverts (v. 47, 3e partie). Les chefs méprisent Jésus et le peuple reste à convaincre (v. 35c, 1e partie). Le peuple pourrait se montrer favorable à Jésus et les amis du Seigneur le suivent jusqu’au bout (v. 48 et 49, 3e partie).

La seconde partie du texte biblique présente clairement le dilemme :
– soit se moquer de la croix comme les personnages de la première partie et le premier bandit.

– soit reconnaître le Christ comme les personnages de la seconde partie et le second bandit.

Pour les lecteurs de Luc, c’est l’heure du choix

Partie 1   

Les soldats tirent au sort
Le peuple regarde : respect
La victime de l’injustice pardonne

CHOIX
Rire de la folie de la croix ou se convertir ? 
Indétermination: indiférence des soldats et respect, sans plus, du peuple
Partie 2

Les soldats se moquent
Dérision d’un des brigands
Reproche du deuxième brigand
La victime de l’injustice reconnue par le témoignage des brigands
Demande du brigand à Jésus
La conversion entraîne l’entrée immédiate 
dans le Royaume

CHOIX
Rire de la folie de la croix ou se convertir ?    
Moitié/moitié : un brigant se convertit l’autre non.

Partie 3

Les éléments cosmiques se manifestent
Le temple connaît un ébranlement
La victime de l’injustice reconnue par le témoignage de l’autorité
L’officier païen s’ouvre au message de Jésus(contrairement aux soldats)

CHOIX
Rire de la folie de la croix ou se convertir ?  
Le choix est clair : les éléments cosmiques et l’autorité choisissent la conversion.  

Dossier préparé par Claude Demissy et Évelyne Schaller / PointKT n° 45 mars-avril-mai 2004

Les sept dernières paroles du Christ en Croix

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Image  Animation et célébration du vendredi saint, avec des catéchumènes. 

Autant il nous semble naturel de parler du matin de Pâques et de la Résurrection avec les jeunes, autant nous avons souvent une pudeur pour aborder la mort du Christ. Mais il nous faut dire la mort pour affirmer la résurrection. La mort ne peut être séparée de la résurrection, et c’est sur le fond lumineux de Pâques que se profile la croix. C’est à ces préoccupations que répond la méditation des sept Paroles de la croix, que nous aborderons à travers la préparation d’une célébration de vendredi saint. Ce culte a aussi sa place en période de carême. Certains pasteurs ont prêché pendant le carême, chaque dimanche sur une des sept Paroles.
Les sept dernières paroles du Christ en croix étaient autrefois au centre de la liturgie du vendredi saint, avant qu’elle ne soit remplacée, au Moyen Âge, par le chemin de croix. Nous pouvons retrouver des oeuvres musicales qui témoignent de cette liturgie, en particulier chez le compositeur Heinrich Schütz (1585-1672) , réformateur de la musique luthérienne.
L’artiste Macha Chmakoff a magnifiquement peint les paroles du Christ en croix. La proposition de célébration qui suit est directement et librement inspirée du DVD sur les sept tableaux de Macha Chmakoff illustrant les sept dernières paroles du Christ en croix. Nous vous recommandons, si cela vous est possible, de commencer la réflexion en visionnant le DVD avec les jeunes (durée 20 mn)  .
 
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Les sept Paroles du Christ sont extraites des quatre récits de la passion que nous proposent les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean. Elles « recèlent en elles-mêmes une immense intensité dramatique : le Golgotha devient un creuset où souffrance et espérance s’enlacent »   Le récit de la mort de Jésus nous est parvenu par les évangiles. Et il n’est pas monocorde. Dès le premier siècle, les communautés ont eu l’audace de nous transmettre quatre lectures pour un événement, quatre évangiles comme mesure de fidélité et de conformité aux paroles du Seigneur. L’ancienne liturgie qui était axée sur la contemplation de la croix, a placé bout à bout ces sept paroles. À travers cette démarche de foi et de piété, nous pouvons entendre la diversité d’approche des évangélistes.
La méditation sur les sept Paroles, a aussi le mérite de nous permettre d’avoir une vision du Christ à travers quatre évangiles, ce que nous n’avons pas trop l’habitude de faire avec nos catéchumènes. Et sept Paroles – sept comme chiffre de la plénitude – qui nous dévoilent un Christ dans sa plénitude, de sa souffrance et de sa confiance, de ses doutes et de son espérance. Plénitude, mais aussi choix contrasté des évangélistes, nous montrant ainsi qu’aucun ne détient la vérité.
Avant de construire une célébration, il faut méditer ces Paroles avec les jeunes, afin qu’ils se les approprient. Pour les aider vous pouvez leur proposer plusieurs pistes :
 
  • Lire les récits de Passion dans les quatre évangiles, les comparer. On peut « oser » choisir « son » Christ : le Christ compatissant de Luc ou le Christ qui nous questionne de Marc. On peut choisir aussi de garder les tensions.
  • On peut aussi mettre en résonance ces récits avec le psaume 22,1 « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » ; Ps 22,16 « ma langue me colle aux mâchoires », etc.
  • On peut aussi réfléchir sur l’ordre de la liturgie, on commence avec le Christ compatissant, on termine sur la pleine confiance, avec un grand cri au centre.
Après avoir lu, réfléchi, partagé la méditation des sept dernières paroles du Christ en croix, il s’agit de construire une célébration. On peut garder l’ordre traditionnel du culte et la méditation sera donc la prédication. Les catéchumènes écrivent leurs réflexions qui serviront pour la prédication. II faut tout de même bouleverser l’ordre du culte en lisant les sept Paroles du Christ en croix, non pas en une seule fois, mais avant chaque méditation. Pour rendre la célébration visuelle, il faudra accompagner la prédication de diapositives préalablement dessinées, peintes, photos montées… par les catéchumènes illustrant les sept Paroles. II existe aussi un diaporama des tableaux de Macha Chmakoff . Vous pouvez aussi exposer des tableaux sur de grands tissus montés sur baguettes de bois dans le temple, ou encore faire des tableaux vivants interprétés par les jeunes. Cette partie visuelle dépend surtout de vos goûts et de vos compétences. Bon courage, et j’espère que cette méditation autour d’une ancienne liturgie saura vous vivifier, ainsi que vos catéchumènes.

Florence BLONDON
PointKT N° 37 Janvier-Février Mars 2002 pages 10 et 11

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Le DVD
Les sept dernières paroles du Christ en croix

Les 7 tableaux de Macha Chmakoft nous introduisent dans une méditation sur les 7 dernières paroles du Christ en Croix qui était autrefois au centre de la liturgie du Vendredi Saint. Ces 7 paroles extraites des 4 récits de la passion des Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean recèlent en elles-mêmes une immense intensité dramatique : « … le Golgotha devient un creuset où souffrance et espérance s’enlacent.»
Le DVD 20 €
En vente par correspondance à la Maison de Production A.M.E. (Audiovisuel, Musique Evangélisation) : 10, rue Henri IV –  69002 Lyon. Téléphone : 04 78 37 45 99 begin_of_the_skype_highlighting            04 78 37 45 99      end_of_the_skype_highlighting – courriel : ame@chemin-neuf.org  ou en librairie du réseau La Procure.

Pour visualiser d’autres œuvres de Macha Chmakoff site : www.chmakoff.com